Commerce : une trés légère amélioration en 2024.


"La situation du commerce en 2024", Insee, rapport établi pour la Commission des comptes commerciaux de la Nation, documents de travail N°2024-27 – Décembre 2024

Méthodologie : la seule source disponible se trouve dans les indices de volume des ventes, indicateurs issus des déclarations de TVA, publiés mensuellement par l’Insee. Les valeurs et volumes de ventes de l’année 2024 sont connus jusqu’au mois de septembre. 

 

De la grande difficulté d’approcher les données sur le commerce de détail des TPE et de l’importance de resituer le commerce de détail dans la globalité du commerce.

 

En 2024, le volume des ventes dans le commerce serait stable par rapport à 2023. L’activité serait en hausse dans le commerce de détail, stable dans le commerce de gros, et en baisse dans le commerce et la réparation d’automobiles. Les dépenses de consommation des ménages augmenteraient légèrement, à un rythme proche de celui de 2023 tandis que celles des administrations publiques accélèreraient. Dans le même temps, leurs prix ralentiraient significativement. L’investissement se replierait sous l’effet de la contraction de l’investissement des entreprises et de la décélération de celui des administrations publiques.

⇒ Le volume des ventes dans les différents secteurs du commerce.

♦ Dans le commerce de gros, le volume des ventes serait quasiment stable en 2024 (-0,1%), après une baisse de 2,7% en 2023. En particulier, il serait en nette hausse chez les grossistes non spécialisés et les intermédiaires de commerce (courtiers). il reculerait dans les autres commerces de gros. 

 

En 2024, les ventes en volume du commerce de détail se redresseraient (+2% après -1,9% en 2023). L’année 2024 est marquée, par rapport à l’année 2023, par une forte baisse de l’inflation : en octobre 2024, les prix à la consommation augmentent de 1,2% sur un an, après +4% à octobre 2023, également sur un an.

 

Les évolutions selon les grands types de produits vendus dans le commerce :

 

Des hausses conséquentes :

– Les ventes augmenteraient fortement dans la parfumerie et les produits de beauté (+ 12,2%).

– Les ventes de produits pharmaceutiques seraient également en forte hausse (+8,4%).

– Les ventes des magasins de matériels audio/vidéo augmenteraient fortement (+5,9%), de même que celles des détaillants d’ordinateurs, unités périphériques et logiciels (+5,3%). Les ventes d’équipement de l’information et de la communication en magasin spécialisé continueraient d’augmenter (+3,1% après +3,6% en 2023. Par contre, les ventes de matériel de télécommunication stagneraient (+0,1%).

– Les ventes du commerce de détail hors magasin rebondiraient fortement (+ 5,7% après – 1,3% en 2023). La hausse concernerait à la fois la vente à distance (+5,9% après – 1,2% en 2023) et le commerce de détail sur marchés (+2,9% après – 3,3% en 2023).

– Celles dans les autres commerces de détail en magasin non spécialisé (comprenant les grands magasins et les bazars dont les discounters) augmenteraient (+5,2%).

 

La stabilité.

 

– Les ventes de chaussures et articles en cuir, d’habillement, d’articles d’horlogerie et bijouterie augmenteraient également mais de façon moins marquée (respectivement + 3,2%, + 2,6%, et + 0,4%). En revanche, les ventes de biens d’occasion stagneraient (0%).

– En 2024, les ventes du secteur des biens culturels et de loisirs augmenteraient pour la 4éme année consécutive (+0,5%), dont les ventes de jeux et jouets (+7,1%). Les ventes du commerce de détail en magasin spécialisé de livres augmenteraient plus modestement (+1%). Les ventes d’enregistrements musicaux et vidéo, d’articles de sport et de journaux et papeterie diminueraient (respectivement -0,4%, -0,5% et -0,9%).

– Les ventes ne s’accroîtraient que légèrement dans les magasins à dominante alimentaire (+ 0,4% en 2024). Les ventes rebondiraient également dans l’alimentaire en magasin spécialisé (+1,7% en 2024 après -3,4%)

Elles seraient en forte hausse dans les commerces de pain, pâtisserie et confiserie (+ 9,9%). Les ventes de fruits et légumes augmenteraient sensiblement (+3,4%). Les ventes des commerces de viande et produits à base de viande rebondiraient (+3,3%). A l’opposé, les ventes de poissons, crustacés et mollusques seraient en baisse (-3,7%). Les ventes de boissons diminueraient également (-4%).

 – Les ventes de fleurs, plantes, graines, animaux de compagnie et leurs aliments diminueraient (-1,3%).

 

Les baisses les plus notables.

 

– Les ventes reculeraient de nouveau dans le secteur de l’équipement du foyer en magasin spécialisé hors TIC (-3,8% après -6,4% en 2023), l’électroménager faisant exception (+6,1%).  

– La baisse concernerait les autres secteurs : commerce appareils d’éclairage et autres articles de ménage (-6,8%), de quincaillerie, peintures et verres (-4,9%), et de meubles, commerce de textiles (-2%) et dans le secteur des tapis, moquettes et revêtements de murs et sol (-8%). .

 

♦ L’activité du commerce et de la réparation de véhicules automobiles et de motocycles se contracterait (-3,5% en 2024, après une hausse de 8,3% en 2023).

L’entretien et la réparation de véhicules automobiles reculerait légèrement (-1%), après une hausse de 2,1% en 2023.

Le commerce d’équipements automobiles reculerait de – 2,5% en 2024 (après une hausse de + 1,6% en 2023). Cette baisse est due à celle du commerce de gros, qui recule de 3,7%, alors que le commerce de détail augmente de 1,3%.

– L’activité se tasserait dans le commerce de véhicules automobiles (-4% par rapport à 2023), après une augmentation de 12,3% en 2023 (montée en gamme des véhicules vendus avec une proportion croissante de motorisations hybrides et électriques).

⇒ L’emploi dans le commerce.

Au premier semestre 2024, 3,8 millions de personnes (dont 3,5 millions de salariés y compris intérim) travaillent dans les secteurs commerciaux. L’emploi salarié  (y compris intérim) diminue très légèrement (-0,1%, -5 000 salariés) tandis qu’il progresse dans l’ensemble du tertiaire marchand (+0,4%). Il diminue de 0,4% dans le commerce de détail et de 0,3% dans le commerce de gros tandis qu’il augmente de 1,3% dans le commerce et la réparation d’automobiles et de motocycles. L’emploi salarié hors intérim du commerce baisse de 0,1% (-3 000 emplois salariés en six mois). L’emploi intérimaire recule de 2,9% (-2 000 intérimaires), plus fortement que dans le tertiaire marchand (-0,7%).

 

56% des salariés exercent dans le commerce de détail, 31% dans le commerce de gros et 13% dans le commerce/réparation auto.

Au cours du premier semestre 2024, l’emploi salarié hors intérim diminue de 0,4% dans le commerce de détail (-6 900 salariés) et de 0,2% dans le commerce de gros (-1 900 salariés), mais augmente dans le commerce et la réparation automobile (+1,3% soit +5 800 salariés).

À la fin du premier semestre 2024, le nombre d’intérimaires s’établit à 67 300 dans le commerce ; il recule de 2,9% (-2 000 intérimaires), plus fortement que dans le tertiaire marchand (-0,7% ou -2 100 intérimaires). Le recours à l’intérim fléchit dans le commerce de détail (-3,4%) et le commerce de gros (-3%) et progresse dans le commerce et la réparation d’automobiles (+0,3%).

⇒ Zoom sur les grands types de commerce.

Les unités légales appartenant à une grande entreprise ou une ETI réalisent 2/3 du chiffre d’affaires de l’ensemble du secteur du commerce (respectivement 35 et 32%), vs celles appartenant à une PME 23% ou à une TPE 10%. 
Le poids des multinationales dans le chiffre d’affaires des unités légales du secteur appartenant à une grande entreprise ou une ETI est élevé (respectivement 97% et 59% en 2022).

 

Le chiffre d’affaires se répartit entre les différentes tailles d’entreprise :

– Les TPE réalisent 20% du commerce de détail, 14% du commerce et réparation auto et 5% du commerce de gros,

– Les PME réalisent 32% du commerce de détail, 17% du commerce et réparation auto et 19% du commerce de gros,

– Les ETI et grandes entreprises réalisent 48% du commerce de détail, 69% du commerce et réparation auto et 76% du commerce de gros.

 

♦ Le commerce de gros.

– En 2022, sur le marché intérieur, l’activité des grossistes est orientée pour 30% de leur chiffre d’affaires vers l’approvisionnement des producteurs (industriels, artisans et agriculteurs), 20% vers le commerce de détail, 15% vers les autres grossistes ; les centrales d’achats comptent pour 15%, les autres clients professionnels (administrations, prestataires de services, etc.) pour 12%, et les particuliers 8%.

 

– En 2022, dans le commerce de gros, le chiffre d’affaires HT de la vente de marchandises s’élève à 1 076Md€. Il a augmenté au cours de l’année de 17% (vs +12,8% pour l’ensemble du commerce), une hausse tirée par la hausse des prix de vente (+14%). Les ventes de marchandises du commerce de gros correspondent à 59,5% des ventes de marchandises de l’ensemble du commerce.
Le montant de la marge commerciale s’établit à 193Md€ (+9,7% sur l’année) ; le taux de marge commerciale (rapport entre la marge commerciale et les ventes de marchandises) atteint 18%, en diminution de 1,2 point, un taux inférieur à celui de l’ensemble du commerce (20,4%).

 

♦ Le commerce de détail.

– En 2022, les PME réalisent 52% du chiffre d’affaires du commerce de détail. Il est faible dans le secteur des grands magasins et bazars (20,7%), qui comprend notamment Les Galeries Lafayette, Nature & Découvertes, Action, dans l’habillement-chaussures (34,7%) et dans la vente à distance (36,1%). À l’opposé, il est très fort dans le commerce de détail sur éventaires et marchés (99%), et l’artisanat commercial (91%). 

 

– En 2022, dans le commerce de détail, les ventes de marchandises représentent 528Md (+7,6%). La hausse des prix de vente (+5,1%) est plus forte que les années précédentes mais moins importante que dans le commerce de gros. Les ventes de marchandises du commerce de détail correspondent à 29% des ventes de marchandises de l’ensemble du commerce.
Le montant de la marge commerciale s’établit à 150Md€ (+ 2,5%) et le taux de marge 28,4% (vs 20,4% pour l’ensemble du commerce), en baisse de 1,4 point.

 

♦ Le commerce et réparation automobile.

En 2022, leur chiffre d’affaires HT s’élève à 205Md€ en hausse de 5,6% (vs +12,8% pour l’ensemble du commerce), une progression presque intégralement due à la hausse des prix (+5,3%).
Le montant de la marge commerciale s’établit à 27Md€ en 2022 (7,2% de l’ensemble du commerce), avec un taux de marge de 13%, en baisse de 0,8 point.

 

Les TPE sont 63% du CA réparation, 28,5% du commerce et réparation des cycles, 8,5% de l’équipement auto, 8% du commerce auto.

Les PME sont 46% du commerce et réparation des cycles, 26% du CA réparation, 18% de l’équipement auto, 14% du commerce auto.

Les ETI et grandes entreprises sont 79% du commerce auto, 73% de l’équipement auto, 24% du commerce et réparation des cycles, 9,5% du CA réparation.

 

Les exportations du secteur du commerce s’établissent à 187,8Md€ en 2023. Elles augmentent davantage vers les pays hors Union européenne, en particulier vers l’Europe hors UE et l’Asie, que vers l’Union européenne (qui représente près des 2/3 des débouchés).

 

Les importations des opérateurs du secteur du commerce s’établissent à 355,7Md€ en recul par rapport à 2022. Elles reculent nettement en provenance des pays hors Union européenne, notamment depuis l’Asie, tandis qu’elles augmentent légèrement depuis l’Union européenne.

 

Au total, en 2023, le déficit extérieur du secteur du commerce s’établit à 167,9Md€ et se réduit de 20,3 Md€ sur un an. Cette amélioration est essentiellement portée par le commerce de gros alors que le déficit du commerce automobile s’accroît.

 

Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/8308486