Méthodologie : la population des 5 000 ETI a servi de base à cette enquête ; 838 ont répondu avant le 13 mai ; 550 ont été validées (excluant celles à la tête de groupe étranger). L’analyse porte sur les données consolidées, intégrant donc leurs filiales (80% de l’échantillon) et à défaut sur les données sociales des répondantes.
Notion introduite par la loi de modernisation de 2008, les ETI occupent de 250 à 5 000 salariés, avec un chiffre d’affaires n’excédant pas 1,5 Md€ ou un total de bilan annuel maximal de 2 Md€.
Les indicateurs en solde, utilisés ici, sont classiques dans les enquêtes de conjoncture. Ils correspondent à des soldes de pourcentages opposés : Indicateur en évolution = (% en hausse – % en baisse) x 100 et Indicateur en niveau = (% aisé -% difficile) x 100.
Après un net rebond de l’activité en 2021, les ETI Françaises anticipent une nouvelle hausse de leur chiffre d’affaires en 2022 et des créations d’emplois.
⇒ Profil des 550 ETI
– 49% ont de 500 à 4 999 salariés, 36% de 250 à 499 salariés et 15% moins de 250 salariés,
– 37% appartiennent au secteur commerce-HCR-transport, 35 aux services et 28 à l’industrie,
– 33% sont localisées en Ile-de-France,
– 56% ont un capital de type patrimonial, essentiellement familial pour 41% et 44% un capital non patrimonial,
– 51% sont innovantes : 74% ont financé de la R&D ou recruté du personnel en R&D, 55% ont déposé un brevet ou un modèle, 29% ont développé pour le compte d’un tiers un produit ou un procédé “nouveau”, 28% ont commercialisé un produit ou un service nouveau, 16% ont acquis une licence d’exploitation,
-74% ont au moins 95% de leurs salariés en France (dont 67%, 100% de leurs salariés), 13% de 75 à 95% de leurs salariés et 14% moins de 75%,
– 44% ont une activité à l’international : 25% réalisent au moins 1/4 de leur activité à l’étranger, surtout les innovantes et les industries dont 50% sont très internationalisées, 19% y réalisent entre 5 et 25% de leur CA et 56% moins de 5%. 62% des exportations se font au sein de l’UE. 32% ont au moins une filiale à l’étranger, surtout celles réalisant au moins 5% de leur CA à l’étranger.
⇒ Les niveaux d’activité et d’emploi envisagés en 2022.
♦ 52% anticipent une hausse de leur chiffre d’affaires, contre 9% une diminution, retrouvant quasiment leur niveau d’avant-crise ; mais les carnets de commande sont moins bien orientés qu’en 2020.
Les services tirent leur épingle du jeu, tout comme l’industrie.
Les plus grandes entreprises sont aussi celles qui envisagent le plus une progression, bien plus que les plus petites.
Les plus industrialisées, réalisant au moins 1/4 de leur chiffre à l’étranger, sont les plus optimistes (70% prévoient une hausse de chiffre d’affaires). Les moins internationalisées connaissent une situation moins favorable qu’avant la crise. Les perspectives à l’export sont en hausse, notamment pour les plus internationalisées.
Même tendance pour les innovantes comparées au non innovantes.
♦ Les ETI prévoient une nette hausse de leurs emplois, davantage en France qu’à l’étranger. Les tendances sont les mêmes que pour l’évolution attendue de leur chiffre d’affaires.
⇒ Leur situation financiére
24% prévoient une dégradation de leur trésorerie du fait de problèmes d’approvisionnement et de hausses des prix (notamment les moins de 250 salariés), dans un contexte où le niveau de liquidité était favorable du fait notamment des aides publiques.
52% avaient sollicité un PGE. 56% ont utilisé la majorité de leur PGE (dont 39% la totalité ou la quasi totalité, alors que 32% l’ont fort peu ou pas du tout utilisé). Noter qu’en avril 2021, ils n’étaient que 32% à avoir utilisé la majorité de leur PGE.
60% envisagent donc de rembourser sur plusieurs années, alors que 38% devraient l’avoir fait fin 2022 dans leur intégralité. Seules 2% craignent de ne pouvoir rembourser.
Ceci étant, l’accès au crédit demeure facile.
49% ont financé leurs investissements par le crédit (32% souhaitent accroitre cette part) et 51% par l’autofinancement (20% souhaitent l’augmenter). La réduction des marges est toutefois un handicap, bien plus que le manque de fonds propres, le resserrement du crédit ou l’endettement excessif.
⇒ L’investissement poursuit sa hausse
55% comptent investir, y compris les moins internationalisées, les moins innovantes, et les 250-499 salariés, s’expliquant par un effet de rattrapage.
23% des ETI observées ont créé au moins une nouvelle filiale en France ou à l’étranger en 2021, comme l’année passée. La croissance externe reste principalement, le fait des plus grosses ETI, des très exportatrices, des innovantes et du secteur de la construction. La tendance pour 2022 est proche avec 21%, avec une présence plus marquée des moyennement internationalisées.
13% ont des projets de création de filiale ou de prise de participation à l’étranger, mais 36% envisagent des prises de nouvelles participations, notamment en France.
62% considèrent leur transition écologique et énergétique comme une source, notamment l’industrie et la construction. Pour les plus petites, les non innovantes et les services, ces investissements apparaissent davantage comme une source de risque (32%).
70% envisagent d’augmenter leur investissements verts au cours des 5 prochaines années, dont 42% sensiblement et 28% faiblement.
Pour 49%, le manque d’alternatives technologiques est le principal obstacle à leur transition ; il est suivi par le manque d’accompagnement (37%), le financement (34%), la formation (26%) et le manque de personnel compétent (17%).
⇒ Les difficultés
Pour 74% le recrutement, et pour 52% les coûts trop élevés ; la concurrence, la demande en baisse, la réglementation de l’activité comptent moins.
Pour y pallier 73% envisagent une hausse des prix, mais 1/3 comptent réduire leurs marges et 1/4 modifier leur mode d’approvisionnement, 19% réduire leur offre de produit et 16% réduire leurs objectifs.
Par ailleurs 83% (32% très) sont inquiètes de la sécurité informatique.
Pour en savoir davantage : Bpifrance Le Lab présente la 12ème enquête annuelle de conjoncture ETI