Ces multiples initiatives voulues par les femmes et ciblées sur leurs spécificités sont de petite taille à la différence des “grands” réseaux d’accompagnement à la création d’entreprise, dont des femmes sont aussi bénéficiaires.
Les Premières, FCE, Sista, Bouge ta Boîte, Action’elles… Aujourd’hui, la liste des réseaux féminins d’entrepreneuriat, qui ont connu un premier boom il y une quelques 25 ans, s’allonge au point d’atteindre aujourd’hui quelque 500 organisations.
Ces réseaux professionnels se sont développés pour permettre aux femmes de se retrouver entre elles, de libérer leur parole. » Soirées de networking, ateliers, coaching, mentorat, les dirigeantes et porteuses de projet discutent entrepreneuriat… mais pas forcément business, davantage pour des raisons personnelles, affectives.
Certains réseaux s’affirment généralistes : le Women’s Forum, Willa (ex-Paris Pionnières) , #ConnectHers, Les Audacieuses, Femmes entrepreneures, Club des créatrices, Racines…
D’autres visent un public cible : Cyberelles pour les entrepreneuses du digital ; Grandes écoles au féminin pour les anciennes de Polytechnique, Sciences Po, ParisTech, l’ENA, Centrale, ESCP Europe ou encore HEC ; le réseau Mampreneures à destination des entrepreneuses mères de famille ; Led by Her, qui accueille des femmes ayant subi des violences, ou encore Force Femmes pour les porteuses de projet de plus de 45 ans.
Parallèlement, ont fleuri en région des organisations locales : Elles dans les Alpes, Cant’elles (Cantal), Entreprendre au féminin Bretagne, RéZoé (Alsace), Action’elles (Paris et Lyon), pour n’en citer que quelques-unes.
Ces réseaux, nationaux ou locaux, s’étendent sur tout le territoire, mais chacun à leur manière : les Premières sont principalement implantées dans les métropoles régionales. Bouge ta Boîte se développe dans les villes moyennes, tandis que Femmes des territoires cible les villes encore plus petites. Cette pluralité permet d’attirer des profils variés : commerçantes, dirigeantes de petites entreprises.
Les jeunes se reconnaissent très peu dans les réseaux historiques considérés comme trop ‘féministes’ et formels. “Elles veulent du ‘fun’, de la spontanéité. Or nous ne sommes pas une génération fun, car nous avons voulu coller au modèle masculin”. Elles sont plus agiles, moins tétanisées par la peur. » Elles lancent leur propre organisation : Les Wondermeufs (ex-Culottées), The Boston Project, Empow’Her.
Pour les réseaux de première génération, l’enjeu est donc d’attirer les millennials en collant à leurs centres d’intérêt (parentalité, co-working, équilibre vie professionnelle-vie privée).
Très à l’aise avec leurs comparses masculins, d’autres entrepreneures préfèrent se diriger vers les réseaux mixtes.
Un défi majeur en sus : les réseaux ne parviennent toujours pas à fédérer la majorité des porteuses de projet : si 71% les considèrent ces réseaux comme un lieu d’échange et d’information, seulement 40% en font partie (étude de l’Observatoire de l’entrepreneuriat au féminin réalisé par Occurrence pour #ConnectHers by BNP Paribas)
Autre défi : l’ambition de leur entreprise ; très majoritairement elles créent des entreprises sans salarié, sous forme individuelle ou micro-entrepreneur (entre 30 et 40% des créations) ; le taux descend à 15% pour les PME et à 8% pour les ETI.