Méthodologie :
Volet Entreprises : échantillon de 450 entreprises de 0 à 49 salariés constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de taille salariale (49% aucun salarié, 43% de 1 à 9 salariés, 8% de 10 à 49 salariés), secteur d’activité et tranche d’unité urbaine (63% zone urbaine de plus de 20 000 habitants); les résultats ont été pondérés par ces mêmes critères.
Par ailleurs, 68% des entreprises ont au moins 10 ans, 15% de 5 à 10 ans et 17% moins de 5 ans; 26% des dirigeants ont moins de 45 ans, 35% de 45 à 54 ans et 36% 55 ans et plus.
Volet Experts-comptables : échantillon de 200 experts-comptables en cabinets d’expertise d’au moins 1 salarié, constitué selon la méthode des quotas, au regard du critère de taille salariale. Les résultats ont été pondérés par ce même critère.
73% sont des cabinets indépendants; 38% ont au plus 5 collaborateurs, 38% de 6 à 19 et 24% 20 et plus. 81% de ces cabinets ont plus de 10 ans; 34% de leurs dirigeants ont au plus 44 ans, 34% de 45 à 54 ans, 27% 55 ans et plus. Leur clientéle est largement constituée de TPE.
Mode d’interrogation : les échantillons ont été interrogés par téléphone sur système CATI, sur la base d’un questionnaire d’une durée moyenne de 12 minutes pour chaque volet, entre le 11 juin et le 8 juillet 2019.
Marges d’incertitude : 4,7 points au plus pour un échantillon de 450 répondants ; 6,9 points au plus pour un échantillon de 200 répondants.
« Sondage OpinionWay pour Sage / CPME »
Si une majorité de dirigeant de TPE considèrent la transformation digitale importante, force est de constater que 61% ne l’ont pas opéré, parce que peu concernés, alors que les experts-comptables estiment cette transformation importante pour leurs clients qui sont essentiellement des petites entreprises.
⇒ Les dirigeants de TPE et l’impact du digital
39% des dirigeants interrogés se disent concernés par la transformation digitale : pour 11% elle est déployée dans leur entreprise, pour 18% elle est en cours et pour 10% à l’étude. Si 29% l’ont déployé ou sont en cours de le faire, ce sont surtout les tailles les plus grandes d’entreprises qui le sont davantage : 53% les 20-49 salariés, 43 les 10-19 salariés, 34 les 1-9 salariés et 20 les sans salariés.
33% y voient une opportunité, 22% un risque nécessaire et 45% ni un risque, ni une opportunité, alors que 52% des experts-comptables y décèlent une opportunité, mais tout de même un risque nécessaire ou contraint (30%); 50% des experts-comptables y voient une opportunité pour leurs clients.
52% des TPE (31% pour ceux qui ne l’ont pas déployé) estiment que cette transformation est importante pour eux, alors qu’ils sont 71% à dire “qu’un dirigeant d’entreprise ne peut se passer des outils numériques pour faire fonctionner son activité ” ; notons que 87% des experts-comptables considèrent qu’un dirigeant d’entreprise ne peut pas se passer des outils numériques.
Toutefois 74% des experts-comptables pensent leurs clients conscients de la nécessité de cette transformation; il en est de même pour 71% des dirigeants, ce qui parait paradoxal au regard de réponses antérieures.
Selon les experts-comptables les secteurs d’activité les plus en retard sont la construction (61%), le commerce (48) et les services aux particuliers (24), ou autrement formulé les artisans (73%), les commerçants et artisans-commerçants (49), loin devant les professions libérales (23). Et bien sûr les 0-2 salariés (89%), devant les 3-9 salariés (47) et les 10-19 salariés (8), voire les 20-49 salariés.
Ceux qui ont adopté le numérique ont conscience qu’il a touché tous les domaines de l’entreprise (la commercialisation, l’organisation, la gestion comptable, le paiement des salariés et fournisseurs, les RH); cet impact est bien plus perçu dans les entreprises de 20-49 salariés.
Mais pour tous, les impacts attendus à terme de la digitalisation sont : l’image de l’entreprise (54%), sa capacité d’innovation (45), la qualité au travail (45), la conquête et la fidélisation des clients (39), la productivité de l’entreprise (35), le chiffre d’affaires (35) et la rentabilité (34); des données à comparer avec ceux qui ont déployé la transformation digitale (11% des entreprises) soit 46% d’entre eux pour les items rentabilité et conquête des clients, vs une plus grande fréquence pour les items : la qualité du travail et la productivité (58), capacité d’innovation (63) et l’image de l’entreprise (68).
⇒ Comment cette transformation ?
Les instigateurs de cette transformation sont d’abord eux-mêmes (76%), loin devant les clients (19), les fournisseurs (18), les salariés (18) l’expert-comptable (15), les proches (10), la banque ou l’assureur (8), les concurrents (4).
Pour réaliser cette transformation, ils se sont ou souhaiteraient s’appuyer sur les prestataires de solutions informatiques (40%, 64 les 10-19 salariés), puis sur leurs fournisseurs (32) et sur leur expert-comptable (31), voire sur leurs pairs (29), leur famille et amis (26), leurs clients (26), des acteurs institutionnels (CCI, BPI 23) ou leur banquier/assureur (20) ou sur personne (24).
Pour ces 29%, la transformation digitale se traduit plus par une accumulation de mesures ciblées (56%) que par une stratégie globale (42%).
Une des solutions numériques est toutefois mise en œuvre (par 83% des répondants) et se décline ainsi :
* une recherche de la communication, commercialisation : adresse mail professionnelle (72%), site internet vitrine (53), une page professionnelle sur les réseaux sociaux (47, 60 pour le commerce/HCR), un intranet (31), un espace de partage en ligne des documents (24), un site internet marchand (24, 35 pour le commerce et HCR).
Mais seuls 17% utilisent des données numériques pour fidéliser ou rechercher des clients (14% des données gratuites, 6 des données payantes). Par contre, 50% (dont 12 rarement), consultent assez souvent les avis en ligne (59% chez les services aux entreprises, 34% le commerce/HCR vs 34 le BTP/industrie).
* des outils : un logiciel de gestion (comptable, RH..47), un logiciel commercial, de CRM (26, 37 pour le commerce et HCR).
Pour les TPE qui n’ont pas déployé une transformation digitale, leur sentiment est qu’ils connaissent moins de difficultés que ceux qui ont opéré cette transformation, notamment en termes de gestion comptable ou de gestion tout court, de commercialisation, de recrutement et de fidélisation de leurs salariés ; ce qui n’est pas l’avis des experts-comptables, plus enclins à penser que les TPE qui ont opéré cette transformation rencontrent moins de difficulté.
⇒ Pour tous, les difficultés sont:
* le changement d’habitudes et de process (43%, 65 chez les 10-49 salariés), la mise en place d’actions concrètes (39, 62 chez les 10-49 salariés)
* le manque de moyens : compétences ad hoc (41), moyens financiers pour ce faire (40),
* le comment faire (35, 57 les 10-19 salariés), l’élaboration d’une stratégie (33, 53 les 10-19 salariés)
Par ailleurs, 52% se disent concernés par les cyber-risques , alors que 48 ne le sont pas (dont 14% parce que leur entreprise est protégée); alors que 91% des experts-comptables considèrent ce risque comme important (dont 51 très important).
⇒ Quid du rôle des experts-comptables ?
93% considèrent légitime leur expert-comptable pour encourager cette transformation.
Ceux qui ont connu ou sont en cours de transformation ont souhaité ou souhaiteraient : 80% être orientés vers une solution adaptée à leur activité, 71 obtenir directement des solutions informatiques, 68 une élaboration accompagnée de leur stratégie de transformation, 67 une formation aux nouveaux outils informatiques, 56 une redirection vers des partenaires.
De fait, 90% des experts-comptables encouragent eux-mêmes leurs clients à utiliser des solutions et des outils digitaux, notamment en leur fournissant directement des solutions numériques (66%), en orientant précisément vers des solutions digitales adaptées à leur activité (62), en les redirigeant vers des partenaires (61), en les formant aux outils (46), en élaborant avec eux uns stratégie ad hoc (31). Le lecteur peut constater un décalage entre les attentes des dirigeants et ce que proposent les experts-comptables.
38% (dont tout à fait 10) considèrent pouvoir qualifier l’état d’avancement de la transformation digitale chez leurs clients impliqués.
Les experts-comptables qui affirment qualifier l’état d’avancement se basent sur le partage de documents via l’informatique (93%), le recours au digital dans leurs échanges (82), l’utilisation de solutions de gestion (75), l’utilisation du digital pour communiquer avec leurs clients (réseaux sociaux, site Internet, newsletters…71), mais beaucoup moins la mise en place de formations spécifiques à destination de leurs employés (31), ou l’embauche de salariés dédiés (17).
⇒ Ce que la digitalisation apporte aux experts-comptables :
En tant que professionnel, un gain de temps (78%), le fait de proposer des services de meilleure qualité (73), et mieux adaptés (65), et aussi un gain financier (47).
Toutefois, le digitale n’est une opportunité pour leur cabinet que pour 57%, et un risque contraint ou nécessaire pour 32%.
Par ailleurs, 98% considèrent le risque cybersécurité comme important pour leur cabinet (très important 66). 70% pensent toutefois que la sécurité entourant la dématérialisation des données fiscales et sociales est suffisante.
Pour en savoir davantage : https://www.sage.com/fr-fr/blog/wp-content/uploads/sites/4/2019/09/sage-cpme-etude-transformation_digitale-tpe_sept2019.pdf