La filière de la sécurité est en plein développement depuis les années 2000 avec en 2013, 60Md€ (dont 30 pour l’industrie) et près d’un million d’emplois publics et privés (dont 300 000 emplois pour l’industrie et les services marchands).
La partie traditionnelle des activités de sécurité (protection physique, services de gardiennage) stagne, alors que des domaines nouveaux comme les produits et systèmes numériques et robotiques, ou la cyber sécurité, sont en très forte croissance (toutes leurs applications nécessitent d’être fortement sécurisées et d’intégrer des dispositions de protection de la vie privée dès leur conception). Dans le cœur industriel de la filière, on dénombre plus de 1 000 entreprises et dans la partie services, 9 659 entreprises en 2013, dont environ 3 600 emploient un salarié au moins.
Les budgets des services publics de sécurité (police, pompiers, justice, militaires, douanes, sécurité civile, garde côtes, etc.) comptent pour 28Md€, avec un effectif de 650 000 personnes ; le secteur marchand de la filière sécurité représente 30Md€ et 302 200 personnes dont 9Md€ et 176 900 personnes pour les services privés de sécurité.
Le poids de la prescription (notamment réglementation) et des achats publics peut être évalué à 60% dans les produits physiques, 50% dans l’électronique et la cyber sécurité et 20 à 25% dans les services privés. Il s’agit de ce qui est acheté directement par les pouvoirs publics, ou ce qui doit être acheté par les utilisateurs en vertu d’obligations réglementaires, ou encore suggéré par les autorités (par exemple en cyber sécurité avec l’ANSSI). Au total les pouvoirs publics sont prescripteurs directement ou indirectement de 44% de la filière marchande.
La filière sécurité en France a été fortement affectée par la crise à partir de 2008. Sa croissance, qui à 5% par an était supérieure à celle du PIB (4%), est tombée à 2% par an depuis 2008 (PIB 1,2%), avec une forte concentration des services privés. La croissance devrait être de 6% sur le cœur industriel, tiré par l’électronique et la cyber sécurité (plus de 10%), et de 2,3% pour les services, au sein desquels les services à forte valeur ajoutée (conseil, formation) se distinguent par une croissance de 7 à 8%.
Entre 2008 et 2013 la filière a perdu entre 15 000 et 20 000 emplois dans le secteur marchand (soit un peu plus de 5% des 300 000 emplois dans la filière sécurité marchande, surtout des emplois peu qualifiés), mais cette perte devrait être plus que compensée dans la période à venir, avec la création de près de 52 000 emplois nouveaux, dont 24 000 dans les systèmes et produits, 12 000 dans la cyber sécurité et 16 000 dans les services. L’évolution des effectifs des services publics de sécurité est soumise à des facteurs contradictoires : contraintes budgétaires d’un côté (-70% en volume des investissements des forces publiques de sécurité de 2006 à 2013), besoins croissants de l’autre (protection, intervention, renseignement).
La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni dominent la filière européenne de la sécurité marchande réalisant près de 150Md€ en 2014 (avec 1,74 millions d’emplois), et représentent ensemble 56% de ce total européen, dont 19% pour la France seule. C’est en France que la sécurité pèse le plus dans le PIB (1,3%).
En ce qui concerne les forces de maintien de l’ordre, l’Europe compte environ 1,5 million de policiers et gendarmes, dont 290 000 en Allemagne, 260 000 en France, plus de 200 000 en Espagne, et plus de 150 000 au Royaume-Uni. Ces effectifs de police sont dans l’Union Européenne légèrement supérieurs aux effectifs des services privés de sécurité (1,5 million contre 1,4 million) ; en France le poids de la police est sensiblement plus élevé (262 000 policiers, y compris la police municipale, et gendarmes contre 177 000 dans les services privés).
Un secteur fortement exportateur, en particulier avec les systèmes électroniques sophistiqués (biométrie, systèmes d’identité biométrique à grande échelle, authentification forte, sécurisation des transactions, radiocommunications professionnelles sécurisées, vêtements de protection, hélicoptères) ; les grands groupes y sont exportateurs à plus de 70%.
A leurs côtés, de très nombreuses PME et ETI sont aussi reconnues à l’international et très exportatrices (à plus de 50% de leur chiffre d’affaires) dans des domaines tels que la sécurité numérique, la lutte contre la fraude, les communications, les objets connectés, la vidéosurveillance, la détection, les équipements de protection, les véhicules spéciaux (véhicules d’incendie, fourgons blindés).