Sources : en dehors des comptes nationaux en base 2010, plusieurs sources ont été utilisées : l’enquête Budget de famille 2011 de l’Insee, la base permanente des équipements 2015 de l’Insee, la table d’appartenance géographique des communes 2015 de l’Insee.
En 2015, les ménages ont consacré près de 30Md€ à des achats de biens et services de loisirs de plein air (sport, jardinage, camping, autres loisirs d’extérieur), soit 1 050€ par ménage; 35% des dépenses sont consacrées au sport, 28% à des loisirs de plein air (zoo, nautisme, parc d’attraction…), 23% au jardinage et 14% au camping.
Depuis 1960, ces achats progressent en valeur de 7,5% par an en moyenne, au même niveau que la consommation de l’ensemble des dépenses des ménages (+7,2% par an). Les achats dédiés au sport augmentent plus vite (+ 8,2 % par an), les dépenses de jardinage moins que la moyenne (+ 6,8%).
Si les dépenses de sport et de jardinage représentent respectivement 25% et 35% du budget loisirs de plein air en 1960, les poids sont désormais inversés, avec 35% pour le sport et 23% pour le jardinage en 2015. Les dépenses en camping et en divers loisirs d’extérieur restent relativement stables entre 1960 et 2015, augmentant à un rythme proche de l’ensemble des dépenses de loisirs de plein air (depuis 1960, +3,6% en volume par an).
Entre 1960 et 1973, les ménages s’équipent essentiellement en bicyclettes, camping cars, caravanes et remorques; entre 1998-2007 (reprise économique, tournant numérique), les ménages renouvellent certains biens durables (nouvelles générations de camping-cars), photos numérique, commerce en ligne (17% des articles de sport achetés en ligne).
Entre 1960 et 2015, les dépenses consacrées aux sports d’extérieur progressent en volume de 4,2% en moyenne annuelle; les 2/3 correspondent à l’achat de bicyclettes et d’articles de sport (balles, ballons, boules de pétanque, clubs de golf, raquettes de tennis, etc.), le tiers restant recouvre des dépenses en services de remontées mécaniques et en inscriptions dans une association sportive; les inscriptions dans une association sportive s’envolent (plus de temps pour les loisirs, avec la 5éme semaine de congés payés, puis les RTT, arrivée à l’âge de la retraite des premières générations du baby-boom et développement de l’offre sportive).
Les profils de consommation dépendent beaucoup des caractéristiques socio-démographiques : un cadre a 2 fois plus de chances qu’un ouvrier d’effectuer au moins une dépense en sports d’extérieur; il s’agit notamment de loisirs plutôt onéreux, comme les sports d’hiver, ou d’articles de sport de qualité supérieure.
Les ménages résidant dans des unités urbaines de taille moyenne (entre 10 000 et 100 000 habitants) sont le plus à même d’effectuer ces dépenses, à l’inverse des habitants de l’agglomération de Paris (salles de sport). Enfin, les sports de plein air attirent davantage les consommateurs de moins de 26 ans que leurs aînés.
Depuis 1960, les dépenses des ménages pour les articles de jardinage progressent régulièrement en volume (+ 2,9% par an en moyenne), un rythme inférieur à celui de l’ensemble des dépenses en loisirs de plein air; la part du jardinage chute; composé essentiellement d’achats de plantes et de végétaux extérieurs, ce marché est arrivé à maturité dans les années 1980, après s’être développé dans les années 1960. Ce marché français est un marché de passionnés qui ne modifient guère leur mode de consommation au fil des années. Les couples sans enfant, en particulier les couples de personnes âgées, sont les plus enclins à dépenser pour le jardinage (enquête budget de famille 2011).
La part des dépenses allouées au camping par les ménages reste relativement stable dans le temps (14%), essentiellement tiré par l’achat de caravanes, camping-cars (la moitié dans le budget « camping »). Ces articles étant des biens durables, les ménages ne les achètent pas régulièrement. La période 1960-1973 coïncide avec une phase d’équipement; les nouveaux achats et les renouvellements de camping-car ont été portés par l’innovation technique, et de meilleurs équipements (infrastructures standardisées, nombreuses réglementations sur le stationnement des camping-cars) entre 1998 et 2007. Les plus jeunes et les ménages les moins aisés privilégient le camping.
Entre 1998 et 2007, les dépenses en divers loisirs d’extérieur progressent de 5,9% en volume, en moyenne annuelle, contre + 2,6% pour l’ensemble de la consommation des ménages et 4,8% pour l’ensemble des dépenses en loisirs de plein air. La hausse est notamment portée par les achats de bateaux de plaisance (+ 9,3%), ainsi que par les achats d’appareils photo numériques, en plein essor à compter de la fin des années 1990 (+ 6,9%), mais aussi un engouement pour les divers loisirs d’extérieur (parcs d’attraction, zoos, fêtes foraines, etc.). Ces dépenses en divers loisirs d’extérieur sont très liées au niveau de vie. À titre d’exemple, les bateaux de plaisance ne sont essentiellement accessibles qu’aux ménages aisés, voire très aisés. Ces activités sont principalement pratiquées par les plus jeunes (moins de 26 ans) ou les couples avec enfants.