Les Français se sentent-ils responsables de leur consommation ?


"Les Français et la consommation responsable", Vusion group, Opinion Way, mars 2025

Méthodologie : échantillon de 1019 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus et constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de catégorie d’agglomération et de région de résidence. L’échantillon a été interrogé par questionnaire auto-administré en ligne sur système CAWI du 15 au 16 janvier 2025.

 

L’analyse des répondants à cette enquête pour cerner l’opinion des Français sur leur façon d”être responsables de leur consommation montre notamment le net clivage entre les plus jeunes et les plus âgés, les 1ers s’affichant globalement moins sensibles à ces questions.

⇒ Les Français se perçoivent-ils responsables en ce qui concerne leur consommation ?

Oui 77% mais seulement 13% tout à fait.

 

Quels sont ceux qui se sentent davantage responsables ? Les 65 ans et plus (82% mais pas plus “tout à fait responsables” avec 13% comme la moyenne) et 82% ceux qui disposent d’un revenu d’au moins 3 500€ mensuels.

Par contre les moins de 50 ans se sentent moins responsables (entre 71 et 74%) et les CSP- (69%).

 

Les qualités d’un consommateur responsable : 

Il adopte une consommation sobre (pas de gaspillage, réparation, recyclage des produits…) selon 41%, mais se dit prêt à payer un prix juste pour des produits de qualité et éthiques (19%),
– Il soutient l’économie du territoire (produits locaux, petits producteurs, made in France, …) selon 37%, et privilégie les produits respectueux de l’environnement (bio, sans emballage, circuits court …) selon 14%, ou encore il privilégie les produits à faible impact social (bonnes conditions de travail, commerce équitable…) selon 13% ; il s’informe sur l’origine des produits et les pratiques des entreprises (12%) ; il privilégie une enseigne respectueuse de l’environnement et du climat social (11%), il boycotte les produits ne correspondant pas aux valeurs du développement durable (8%).

 

On constate peu de différences entre les femmes et les hommes, sauf pour le souci de sobriété plus marqué chez les femmes (48% vs 30 les hommes). Par contre les décalages les plus importants sont générationnels, entre les moins de 35 ans et les plus de 50 ans ; les premiers sont moins soucieux de consommation sobre et d’appui aux productions locales, alors qu’ils expriment davantage le respect direct de l’environnement. Enfin les CSP- moins (les ouvriers et les employés) se considèrent moins intensément responsables

♦ 25% envisagent tout à fait de faire un effort, notamment dans les domaines :

Des actions qui ne leur coûtent pas : accepter moins d’emballage lors de leurs livraisons (46% tout à fait), recyclage de leurs appareils électroniques (43), achat de produits alimentaires avec une date limite de consommation courte pour moins gaspiller (41), accord pour une livraison moins rapide s’il y a impact sur l’environnement (38), réparation de leurs appareils électroniques (37), 

– Moins dans des actions pensées sciemment pour “l’écologie” : boycotter les grandes opérations commerciales (Black Friday, Cyber Monday, Saint-Valentin, …) selon 31%, privilégier la mobilité douce (marche, vélo, trottinette…) selon 30%, consommer moins pour préserver la planète (27), payer un peu plus cher pour des produits plus respectueux de l’environnement (16).

 

♦ Dans un magasin, face à l’absence d’un produit respectueux de l’environnement (local, bio, antigaspi, seconde vie, éco-responsable …), ils préfèrent :  

– Renoncer à acheter ce produit dans l’immédiat, ou acheter quand même un produit de substitution moins respectueux de l’environnement (28%),

– Choisir une enseigne concurrente plus respectueuse de l’environnement (18), ou terminer leurs achats et trouver une autre enseigne pour acheter le produit (16),

 

♦ 55% estiment que les magasins ou sites de e-commerce (alimentaires ou non alimentaires) proposent insuffisamment de produits respectueux de l’environnement (offre locale, bio, anti-gaspi, seconde vie, eco-responsable…). 

 

Ceci étant, ils trouvent que les magasins proposent suffisamment de produits de type : bio (64%), alimentaires de saison (60), alimentaires avec un nutriscore A ou B (59), de seconde main (vinted, le bon coin, friperie…) 55, et locaux (51).

Par contre, ils ne trouvent pas assez les produits suivants : made in France (49), facilement recyclables (49), en vrac, sans emballage (48), ayant une faible consommation d’énergie (46), respectant le bien-être animal (46), conçus avec des matériaux respectueux de l’environnement (45) ou ayant un faible impact sur l’environnement (42).

 

♦ Pour chacun des types de produits suivants, quel pourcentage seraient-ils prêts à payer en plus pour avoir des produits plus respectueux de l’environnement ?

27 à 35% pas un centime de plus (plus encore pour l’emballage en vrac, ou des produits de seconde main, 30 à 53%), de 0 à 25% de plus (mais la fourchette est trop large pour appréhender le plus souvent repéré dans d’autres enquêtes à +10% et peu au-delà).

En moyenne, la hausse des prix serait de 9 à 10% pour 4 caractéristiques : le made in France, l’achat de produits locaux et de saison, et des produits qui respectent le bien-être animal. Pour les autres, la moyenne serait inférieure.

⇒ Leurs critères de choix lors de l’achat. 

– Les critères les plus essentiels : le prix (47%), la composition du produit (43), la date limite de consommation pour les produits alimentaires (43), la durée de vie du produit (43), l’origine géographique du produit (38), la marque (31) et la garantie d’un label de qualité, d’une appellation (29), 

– Sont jugés moins essentiels autour de “l’écologie” : la présence d’un nutriscore ou d’autres indicateurs de santé pour les produits alimentaires (23), la possibilité de réparer le produit (23), le fait qu’il soit respectueux de l’environnement (23), la consommation d’énergie du produit (20), le caractère bio du produit (18), la possibilité de recycler le produit (16), les engagements environnementaux communiqués par l’enseigne (11), 

– Et encore moins : la nouveauté (11), l’emballage, le packaging (9).

 

Si l’on constate quelques différences entre les femmes et les hommes, celles-ci une fois encore sont beaucoup plus marquées chez les moins de 35 ans que chez les 50 ans et plus. Même décalage chez les CSP- comparés aux CSP+.

⇒ Les efforts nécessaires pour lutter contre le dérèglement climatique au sein de la distribution.

– A propos des “déchets” (en cumul des réponses 139, 5 items) : lutter contre le gaspillage des invendus (41%), réduire les emballages des produits (34), recycler les déchets industriels (26), mettre en place des programmes de recyclage pour les produits en fin de vie (21), encourager les clients à apporter leurs propres sacs ou emballages réutilisables (17),

– A propos des produits (en cumul des réponses 131, 7 items) : proposer des produits cultivés, préparés ou fabriqués localement (29), proposer davantage de produits Made in France (29), et stopper la vente de produits polluants (19), proposer davantage de produits avec une certification écologique ou éthique (par exemple, label bio, commerce équitable) selon 13%, et réduire le choix des produits vendus (12%), fournir des informations transparentes sur l’empreinte carbone des produits vendus (8%), obtenir des labels et garanties responsables (8%),

– A propos de l’organisation interne des magasins (en cumul des réponses 84, 4 items) : éteindre les enseignes lumineuses la nuit (37), moins climatiser les magasins l’été et moins les chauffer l’hiver (18), utiliser des énergies renouvelables sur toute la chaîne de distribution (15), rénover leurs bâtiments pour éviter les pertes énergétiques (14),

A propos du transport (en cumul des réponses 29, 2 items) : réduire le recours au transport aérien de marchandises (19), privilégier la mobilité douce (vélo…) ou des véhicules non thermiques (biocarburant, électrique…) pour distribuer les produits vendus (10%).

 

Quelques décalages entre les femmes et les hommes quant à la recherche de sobriété (46% vs 36) et au fait d’encourager les clients à apporter leurs sacs (20 vs 14). A nouveau le décalage entre les moins de 35 ans (voire les 35-50 ans) et cette fois les 65 ans et plus, les premiers étant moins sensibles aux déchets ou à la production locale, tout comme les CSP- .

 

Pour en savoir davantage : https://www.vusion.com/fr/insights/etude-opinionway-vusiongroup-francais-consommation-responsable/