Méthodologie : échantillon de 1359 entreprises artisanales, commerciales et libérales (98% ont moins de 10 salariés), bénéficiaires de Siagi (je suppose), interrogées par voie électronique en décembre 2024. Les résultats ont été redressés pour être représentatifs en taille et poids sectoriel.
Le niveau de formation et d’expérience influence fortement les difficultés de trésorerie.
⇒ La situation conjoncturelle.
♦ 47% des entreprises connaissent un recul d’activité en 2024, 28% la stabilité et 25% une hausse.
♦ 44% sont en situation financière préoccupante, dont 17% très préoccupante, alors que 41% jugent leur situation saine.
30% des entreprises remboursant le PGE sont en situation financière trés préoccupante, vs 14% celles n’ayant pas sollicité de PGE et 3% celles qui ont remboursé leur PGE.
♦ Les causes actuelles de ces problèmes de trésorerie :
– Le manque d’activité (64%),
– Les hausses des coûts fournisseurs (62), du prix de l’énergie (45), de la charge salariale (28),
– Et des problèmes de trésorerie : remboursement des emprunts (36), retard de paiement des clients (31), autofinancement des investissements (27), délais de paiement raccourcis des fournisseurs (20).
⇒ Des chefs d’entreprise peu experts des questions de gestion (plusieurs réponses possible).
♦ Un niveau de diplôme disparate et des formations généralement plus axées sur les compétences métiers :
* 9% sont autodidactes, 37% de niveau CAP, et par ailleurs 20% de niveau BP, BM et 28% bac général ou technologique,
* 56% une formation en études supérieures : 23% bac+2, 13% bac +3 à +5 et 20% ingénieur ou doctorat.
♦ Un niveau moyen en gestion d’entreprise auto-évalué à 7/10 (25% se donnent une note inférieure à 5).
64% externalisent la fonction comptable (80% les entreprises employeuses), le comptable étant 1er conseil sollicité par les TPE (59%) ; mais 43% des sans salarié et 41% des 10 salariés et plus ne font pas appel à un comptable extérieur.
Par ailleurs 22% font appel à leur banque pour obtenir des conseils, 21% à d’autres chefs d’entreprise, 11% à d’autres conseils (6% à agent de CMA ou CCI et 5% à un cabinet conseil).
♦ En termes d’outils de gestion.
– 43% disposent d’un plan de trésorerie (39 les sans salarié, 50-55 les 1-9 salariés et 65 les 10 salariés et plus).
– 33% disposent d’un logiciel de gestion et 27% d’outils personnalisés.
♦ Sur la base de quels critères évaluent-ils la santé financière de votre entreprise ? 87% la situation de trésorerie, 76 la variation de leur chiffre d’affaires, 62 l’évolution de leur marge, 49 les bilans comptables.
54% consultent leurs comptes tous les jours, 38 une ou 2 fois par semaine, 8 plus rarement.
La moitié disent avoir besoin d’une visibilité de plus de 3 mois en matière de trésorerie.
♦ En cas de difficultés de trésorerie, que font-ils ?
– 66% limitent le renouvellement des stocks et 63 diminuent leurs charges,
– 32% relancent les factures impayées, 28 négocient des délais de paiement avec les fournisseurs, 25 augmentent les prix pour augmenter les marges, 24 agissent sur la masse salariale, 14 changent de fournisseur,
– 29 discutent avec le banquier et 27avec le comptable.
♦ Pour financer leurs besoins de trésorerie, 1/3 des TPE recourent en priorité à l’autorisation de découvert, 12% déclarent solliciter un prêt bancaire de trésorerie (21 quant la situation financière est trés préoccupante et 21 de façon récurrente quand la situation de trésorerie est très préoccupante).
44% ont recours à leur trésorerie pour financer des investissements (69 les microentreprises, 62 les entreprises de moins de 3 ans, 60 les autodidactes et ceux en situation financière solide, 49 les sans salarié).
Par contre, 42% sollicitent un prêt bancaire (61 les 6-9 salariés, 50 les 10 salariés et plus, 49 les sociétés et 48 les entreprises individuelles classiques). 8% ont par ailleurs recours au crédit-bail.
⇒ En résumé, ces petits patrons :
– Ont des connaissances insuffisantes pour gérer leur entreprise : les entreprises de moins de 5 ans, les sans salarié, ceux ayant un niveau de diplôme inférieur au bac, ceux ayant des problèmes récurrents de trésorerie, les hommes, ceux du BTP, ceux ayant peu d’outil de gestion, notamment de trésorerie,
– Ont des connaissances moyennes : les entreprises de 6 à 9 ans, des diplômés de bac +3 et +4, les femmes, ceux qui autofinancent leurs investissements,
– Ont des connaissances fortes : les entreprises de plus de 10 ans, celles ayant 10 salariés et plus, les diplômés bac +5, ceux à la santé financière solide, ceux ayant des PGE remboursés, le bon équipement en outil de gestion;
Pour en savoir davantage : https://www.siagi.com/uploads/documents/Les_petites_entreprises_et_leur_tresorerie.pdf?1.15