Quelques clins d’œil sur des tendances de marchés.

L’objectif de cet article est de repérer des évolutions au sein des activités des TPE qui peuvent leur permettre de s’adapter. Il s’agit d’une provocation à réfléchir aux évolutions en cours perçues dans la presse.

 

“Ouvrir une maison d’hôtes, du rêve à la réalité” : les Echos du 5 septembre 2024

 

20 000 maison d’hôte existent ; 5 000 sont labélisées par Gites de France.

Une maison d’hôte comporte en moyenne 3 chambres ; une chambre d’hôte est occupée 120 jours par an et se loue 85€, soit un chiffre d’affaires annuel de 27 000 à 30 000€ (avec de l’ordre de 50% de charges et impôts hors le remboursements des emprunts). Mais l’investissement moyen est de l’ordre de 190 000€ pour une maison 3 épis (366 000€ pour 4 épis et 655 000€ pour 5 épis). La clientèle a tendance à rechercher le haut de gamme.

 

Une envie fréquente : quitter la ville pour se mettre au vert mais le projet exige une gestion prudente du couple, situation la plus fréquente : l’un poursuit son activité salariée, en jouant sur le télétravail, l’autres gère le projet, ou encore le projet est celui d’un couple de retraité (revenu complémentaire ou besoin relationnel) ; mais il ne faut pas attendre un retour financier rapide (crédit bancaire souvent peu facile à obtenir, à rembourser).

 

♦ “Les bouillons, des bistrots en ébullition”, Le Monde du 12 septembre 2024

 

Un bouillon c’est quoi ? une carte accessible, des plats classiques, de la cuisine faite maison, simple, mais bonne, et des prix très accessibles, une localisation visible, autant de propositions qui parlent à toute le monde, et s’avère une alternative aux fast-foods.

 

Ce restaurant est souvent en service continu ; il exige une vaste salle, une organisation très rationnalisée et un calcul de prix très travaillé. On y joue sur le volume.

 

♦ Le boom du snacking secoue le modèle agro-alimentaire Français”, Les Echos du 19 septembre 2024.

 

Le marché du grignotage dépasse les 18Md€ en France et menace les 3 repas traditionnels à table. On dépense beaucoup d’argent dans les chips, les cacahouètes, les biscuits salés. Les produits apéritif sont en hausse de 5% avec un CA de 3,2Md€.

 

Le télétravail multiplie ces modalités de consommation.

Par ailleurs, les 2/3 des Français pratiquent le grignotage en milieu de matinée et plus d’un Français sur 2 à l’heure du gouter s’offre une gourmandise sucrée, de plus en plus d’inspiration Américaine ; le soir, à l’heure du diner, 25% pratiquent le snacking vs 11 en 2011.

 

Les 2/3 des Français achètent leur déjeuner via le chèque restaurant ; 65% consomment ces achats à domicile (+8% en 2 ans).

 

En 2 ans, 5 000 commerces se sont spécialisés dans le snacking (pizzas, sandwichs, wraps, pâtisseries…).

 

♦ Et puis, il y a les apéritifs dinatoires à domicile en plein développement : “ces marques qui profitent de la passion Française pour l’apéro” Les Echos du 31 juillet 2024

Ce marché en 2023 a atteint 2,27Md€ (+8,8%) et touche 61% des Français qui pratiqueraient l’apéritif dinatoire au moins une fois par mois. Les prix peu élevés ne sont pas des freins. La priorité est de se faire plaisir. Le budget moyen est estimé à 74,6€ par an et par foyer avec une fréquence de 19 fois l’an.

 

♦ “Comment la France des bistrots s’est laissée séduire par les coffee shops”, Les Echos du 23 juillet 2024.

 

L’accent est mis sur les différents types (origines) de café ; Starbucks ou Colombus café par exemple ont enregistré en 2023, 398M€ de ventes (+12%à, avec 734 points de vente. Le parc de cet type de café a progressé de 7% en 2023 par rapport à 2022 et de 20% par rapport à 2019. Ils misent sur les 18-35 ans. Les amateurs de café ne regardent pas au prix.

Cet accent est aussi celui de chaines de boulangeries-pâtisseries (Paul, Ladurée…). 

 

♦ “Comment les indépendants tentent de réinventer la poissonnerie” Les échos du 26 août,

En proposant restauration sur place (magasin accolé à un espace de restauration), E-commerce (rayon traiteur), distributeur automatique, de nouveaux mode de conservation sans glace (qualité  sanitaire et fraicheur optimale).

 

En 10 ans, le nombre de poissonneries a progressé de 10% pour atteindre 2 560, auxquels s’ajoutent les étals sur marché (1 100 en doublement depuis 2005), soit 3,8 points de vente pour 10 000 habitants.

6 Français mangent du poisson au moins une fois par semaine.

 

♦ “Les bureaux de tabac se rêvent en nouveaux drugstores du quotidien” Les Echos du 4 septembre 2024.

 

23 000 bureaux de tabac en France (80 000 personnes employées) se porteraient mieux que les pharmacies (2 fois moins de défaillances), mais il étaient 34 000 en 2003. Les ventes de commerce progressent de 25% avec des postulants plus jeunes (la moyenne d’âge est passée de 53 à 48 ans). Rappelons que 10 millions de Français y passent chaque jour.

 

L’aide publique a visé leur diversification, alors que la vente du tabac chutait ; entre 2018 et 2022, 4 426 buralistes ont touché des subventions (maximum de 33 000€) pour s’adapter à de nouvelles activités.

 

En 2021, le CA est pour le tabac de 44Md€, 55% du CA des cette activité (vs 90% avant) avec une commission de 8,1%. Hors la vente additive de jeux, de journaux, de cartes de téléphone prépayées, de vape, du paiement des impôts et amendes (15 000 bureaux y contribuent), certains ont ajouté un partenariat avec Casino pour dépannage alimentaire (sans grand succès), ou un contrat de distribution avec Nickel (50 000 comptes ouverts par mois). Noter que la Française des Jeux a lancé une offre comparable à Nickel (Nirio Premio).

Au-delà des ces activités commissionnées, certains ont ajouté des activités de type drugstore du quotidien.

 

♦ “Les entreprises du bricolage prises dans la spirale de la déconsommation” Les Echos du 30-31 août 2024.

 

Avec un marché de 24Md€, le marché est en recul de 1,4% en 2023, mais certains professionnels ont connu des reculs de 15 à 20%, alors qu’ils étaient très impliqués dans la construction et le gros œuvre. 

Et puis les bricoleurs comparent sur le web les prix avant de venir en boutique, conduisant à proposer des services complémentaires, et aux fournisseurs à adapter leurs marges.