En 2018, 16% des travailleurs salariés et indépendants sont dits “à bas revenu”.


"Qui sont les travailleurs à bas revenus d’activité et quelles sont leurs situations sur le marché du travail?", Dares Analyses N°25, avril 2024

Méthodologie : l’indicateur de revenus d’activité développé ici des revenus directement liés à l’activité professionnelle inclut également des revenus individuels indirects liés au travail, à savoir les indemnités maladie et accident du travail, ainsi que les allocations chômage mais pas la prime d’activité. 

Un travailleur perçoit des bas revenus d’activité nets si ces derniers sont inférieurs à 60% du niveau de revenu d’activité net médian de l’ensemble des travailleurs, par analogie avec le calcul du seuil de pauvreté monétaire. De 2007 à 2018, le seuil de bas revenus d’activité passe de 908€ à 1 097€ mensuels nets.

 

Les agriculteurs, artisans, commerçants et chefs d’entreprise (mocroentrepreneurs compris) non salariés de leur entreprise sont 17% parmi les travailleurs à avoir un “bas revenu” alors que ce groupe compte pour 8% dans l’ensemble des travailleurs (les libéraux ne sont pas compris dans ce calcul).

 

En 2018, 4,3 millions de travailleurs (16% des 26,6 millions de travailleurs) perçoivent des bas revenus d’activité sur un an, soit des revenus inférieurs au seuil de bas revenus (13 167€ annuels nets, ou 1097€ par mois). En moyenne, leur revenu d’activité équivaut à 58% du seuil de bas revenus, soit 641€.

Ce sont des femmes (63%, alors qu’elles sont 49% de l’ensemble des travailleurs). Ce sont aussi des employés (42% des travailleurs à bas revenus, vs 26%), des ouvriers (26% vs 22) et des chefs d’entreprise non salariés de leur entreprise, et hors libéraux (17% vs 8).

Ils ont au plus le brevet des collèges (26% vs 14), le niveau CAP ou bac (52% vs 44) et beaucoup moins un diplôme du supérieur (22% vs 42). Ils sont aussi plus jeunes (16-24 ans 15% vs 7 mais moins au-delà, les 25-49 ans 55% vs 64). Les étrangers sont aussi plus souvent à bas revenus (13% vs 6).

 

Entre 2007 et 2018, le taux de travailleurs à bas revenus d’activité reste stable à 16%, mais Il augmente fortement chez les étrangers (39% en 2018 vs 22 en 2007), et chez les artisans et commerçants, chefs d’entreprise (33% vs 26), impactés par l’instauration en 2009 du régime de l’auto-entrepreneur. 

Si l’on compare en 2018, salariés et travailleurs indépendants, présents dans ce statut toute l’année, au sein des salariés (surtout du fait des temps partiels), ce sont les femmes qui sont les plus touchées par les bas salaires, alors qu’au sein des indépendants, ce sont les hommes.

 

Pour en savoir davantage : https://dares.travail-emploi.gouv.fr/publication/travailleurs-bas-revenus-et-situations-marche-du-travail