Méthodologie : Altares collecte l’ensemble des jugements auprès des greffes des Tribunaux de Commerce de métropole et d’outre-mer. La date de défaillance retenue est celle de l’ouverture de la procédure, c’est-à-dire la date du jugement et non pas la date à laquelle ce jugement a été publié dans un journal d’annonces légales ou au B.O.D.A.C.C.
La défaillance d’entreprise correspond à l’ouverture d’une procédure de sauvegarde, redressement judiciaire ou liquidation judiciaire directe auprès d’un Tribunal Judiciaire.
Noter qu’en moyenne 60% des conversions en liquidation judiciaire sont prononcées l’année de l’ouverture du redressement judiciaire et 40% le sont en année N+1 voire N+2.
Les entreprises aux tailles de 10 salariés et plus et de 6 à 15 ans sont parmi les plus touchées par les défaillances, ce qui est nouveau.
⇒ Un rappel tout d’abord sur le flux des défaillances entre 2013 et 2022
Celles ci chiffraient en moyenne à 63 471 entre 2013 et 2015, puis ont diminué au fil du temps pour atteindre 52 144 en 2019 (base pour une partie de notre comparaison dans la suite du document) ; les années covid, avec les appuis gouvernementaux aux entreprises, ont fait chuter ces chiffres entre 32 280 en 2020 et 28 371 en 2021 : mais la reprise économique et la crise énergétique a vu la remontée du nombre de défaillances à 42 514 en 2022.
⇒ Alors qu’en est-il globalement au 1er trimestre 2023 ?
La hausse entre 2022 et 2023 pour ces 1ers trimestres a atteint 43,6%, mais seulement 1,2% si l’on compare au 1er trimestre 2019.
Alors que chaque nature de défaillance a évolué de façon proche entre 2022 et 2023 (entre 39,5 et 41,9%), à l’exception des règlements judiciaires (+49,9%), l’évolution 2019/2023 manifeste une forte baisse des règlements judiciaires vs une hausse des liquidations (-19,2% vs 9,1).
Noter que les emplois menacés ont nettement augmenté, tant entre 2022 et 2023 (+95%) qu’entre 2019 et 2023 (+33%).
⇒ Entrons plus avant dans la taille et l’ancienneté des défaillantes
En termes de taille, ce sont les 10-49 salariés qui ont connu les plus fortes évolution négatives tant entre 2019 et 2023 (+27 et 32%), comme entre 2022 et 2023, en liquidation comme en redressement. Les moins de 3 salariés ont des hausses plus fiables ; ce sont aussi celles qui sollicitent plutôt moins le processus de défaillance, même si elles demeurent nombreuses à y venir.
En termes d’ancienneté, les moins de 3 ans sont en net retrait au regard de 2019, comme de 2023, alors que les 3 ans et plus et notamment les 6-15 ans font état de fortes hausses, en liquidation comme en redressement.
⇒ En termes d’activité
Certaines activités, portées par le marché, connaissent des fortes hausses en défaillance comme les activités financières, l’informatique, comme d’autres plus sensibles à la consommation des ménages et à la baisse de leur pouvoir d’achat (coiffure, restauration…) ; des activités comme l’agriculture, l’industrie, la construction, la santé/éducation, voire les services aux entreprises connaissent une plus grande stabilité.
⇒ Quid de l’évolution au sein des régions ?
Le taux de liquidation est plus faible dans les DOM, en Corse, en Paca et en Centre Val de Loire, et le plus élevé en Ile-de-France.
Certaines régions ont connu des hausses importantes comme la Corse, la Nouvelle Aquitaine, les Hauts-de-France, voire les Pays de Loire. Noter la faible hausse des défaillances dans les DOM.
Pour en savoir davantage : https://www.altares.com/fr/publications/etudes-defaillances-sauvegardes-entreprises/