Les groupes de revenus vivent dans des quartiers de moins en moins mixtes. 


"En 15 ans, les disparités entre quartiers, mesurées selon le revenu, se sont accentuées dans la plupart des grandes villes", Insee Analyses N° 79, janvier 2023

Source : les données mobilisées  sont issues du Dispositif revenus fiscaux localisés des ménages (RFL), et du Dispositif sur les revenus localisés sociaux et fiscaux (Filosofi). Le zonage utilisé est la base des aires d’attraction des villes.

L’analyse porte sur la répartition plus ou moins homogène des habitants entre les différents quartiers d’une ville, en fonction de leurs revenus : mesurée selon l’indice de Theil (il mesure simultanément la ségrégation de l’ensemble des groupes de revenus, sans se focaliser sur les groupes de revenus extrêmes).

 

Entre 2044 et 2019, l’indice de ségrégation augmente dans plus de 30 villes sur 50.

 

⇒ La ségrégation spatiale d’une ville est plus forte quand les habitants avec des niveaux de revenus proches résident dans les mêmes quartiers. Marseille et Paris apparaissent parmi les quinze villes où la ségrégation spatiale est la plus forte.

 

L’inégale répartition des populations les plus modestes au sein des villes, mais aussi des plus aisées, contribuent le plus à la ségrégation spatiale ; à l’inverse, les individus ayant des revenus intermédiaires se répartissent de manière plus uniforme. Les plus modestes vivent dans des zones plus densément peuplées que les plus aisés.

 

Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette diversité des niveaux de ségrégation : l’historique du développement urbain propre à chaque ville et les politiques publiques qui ont pu y contribuer, les spécificités des marchés immobiliers locaux, les dessertes en transports, l’offre scolaire, la localisation des emplois et des équipements, ainsi que les interactions avec les villes environnantes.

 

 

Dans les villes étudiées, plus de la moitié de la superficie est constituée de quartiers où les 40% des individus les plus aisés sont surreprésentés ; à l’opposé, moins d’un quart de la superficie regroupe des quartiers où les 40% des individus les plus modestes sont surreprésentés.

 

Entre 2044 et 2019, l’indice de ségrégation augmente dans plus de 30 villes sur 50 ; sur l’ensemble des quartiers et des villes étudiées, la part des quartiers où les 40% d’habitants les plus aisés sont surreprésentés a augmenté de 2,1 points, alors que la part des quartiers où les 40% d’habitants les plus modestes sont surreprésentés a elle aussi augmenté de 1,2 point, accentuant la ségrégation ; à l’inverse, la part des quartiers où l’on retrouve à parts égales tous les cinquièmes de revenus a diminué sur la période de 2,8 points.

 

Tous les groupes de revenus vivent dans des quartiers de moins en moins mixtes, à l’exception des populations les plus modestes. Mais la mixité dans les quartiers prioritaires a diminué entre 2004 et 2019. Dans les quartiers prioritaires, le décrochage des revenus par rapport au niveau moyen de revenu de la ville s’accentue depuis 2004, avec dans ces quartiers une augmentation de la part des habitants les plus modestes et une diminution de la part des plus aisés. 

 

Pour en savoir davantage : En 15 ans, les disparités entre quartiers, mesurées selon le revenu, se sont accentuées dans la plupart des grandes villes – Insee Analyses – 79