Source : La Banque de France attribue chaque année une cotation à plus de 270 000 entreprises dont le CA est supérieur à 750 k€. En 2020, elle a déployé un réseau de Correspondants start-up présents dans chaque région et capitales French Tech avec pour objectif d’accompagner et de coter ces entreprises en tenant compte des spécificités de ce modèle de croissance.
En 4 ans, le nombre de bilans de start-up dans la base FIBEN a été multiplié par 4 passant de 573 à 2 515. Sont exclues les entreprises de plus de 15 ans et celles qui emploient plus de 500 salariés.
Définition de la start-up pour la Banque de France : un fort potentiel de croissance, l’usage ou la création d’une technologie nouvelle, un besoin de financement souvent assuré par des levées de fonds.
Une rare étude sur les start-up, permettant de situer leurs financements et leur résultats.
L’exploitation de 1747 bilans de start-up 2021dont le chiffre d’affaires est supérieur à 750 k€, comparé à celui de 2020, montre une hausse de 58% des fonds propres, de 46% de la trésorerie, de 30% du chiffre d’affaires, mais aussi de 10% de la dette bancaire, et de seulement +4% de résultat d’exploitation.
⇒ Les hausses de chiffre d’affaires
♦ Les plus fortes hausses sont localisées dans les activités suivantes : Fintech (+45,4%), tourisme/loisirs (+43,1%), Industrie (+41,7%), Agritech (+38,7%), Green Tech/énergie (+33,5%), HRTech (+31,8%), biotech/medtech (+31,1%) et seulement +18,1% dans l’e-commerce.
67% des start-up ont une activité à l’export avec 34% de leur CA total.
♦ Le CA des Fintech de l’échantillon (100 entreprises) progresse de 45% en 2021(+32% en 2020) ; cette dynamique est portée par l’internationalisation qui a permis de double leur part de CA à l’export entre 2020 et 2021 : 10 start-up réalisent 53% du CA de ces entreprises ; 49% de leur CA est réalisé à l’export
♦ Les start-up du e-commerce, les marketplaces ou celles du marketing digital renforcent leur position ; elles représentent désormais 1/3 de l’échantillon exprimé en CA.
⇒ Le potentiel de ces entreprises
Ces entreprises ont un large potentiel de croissance selon leur maturité :
-La tranche des 12 ans et plus (start-up créées entre 2004 et 2009, 23% de l’échantillon) est constituée de 410 start-up qui réalisent en moyenne 15.6M€ de CA.
-La tranche des 6-11 ans (2010-1015) regroupe 60% des start-up avec un CA moyen de 8.6M€.
-Les plus jeunes start-up (2016-2020) réalisent en moyenne 5.8 M€ de CA ; si elles sont moins nombreuses dans l’échantillon (17%) en raison du seuil d’analyse à 750 k€ de CA ; elles sont en pratique bien plus importantes en nombre grâce au dynamisme de l’amorçage soutenu notamment par les Business Angels.
⇒ Leur financement
En 2021, les start-up Françaises ont enregistré un nouveau record avec un montant de fonds levés multiplié par deux pour atteindre 11,7Md€. Les les fonds propres se renforcent ainsi de 56%, représentant 41% du bilan ; mais 18% des start-up ont des fonds propres négatifs.
♦ La dette bancaire progresse de 10% et s’élève à 3.5Md€ ; elle reste contenue à 30% des fonds propres ; elle est de plus en plus utilisée en complément des levées de fonds.
82% des start-up ont recours à l’endettement avec une valeur médiane de 761k€. 73% ont obtenu un PGE pour un montant global de 1.74Md€.
♦ En cumul, la trésorerie s’élève à fin 2021 à 10.7Md€ contre 7.3Md€ en début d’année. Elle se renforce de 46% et constitue un gisement important de croissance et d’emplois.
♦ Les capitaux propres des Fintech de l’étude se sont sensiblement renforcés (+118%) ainsi que la trésorerie disponible, en hausse de 83% à plus de 1.7Md€. Ces variations sont près de deux fois supérieures à celles observées pour l’ensemble de la Tech.
⇒ Le résultat
Toutes les start-up ne sont pas en perte : 43% affichent un résultat d’exploitation positif dont le cumul s’élève à 1Md€, contre 57% avec un résultat d’exploitation négatif avec près de 3Md€ de pertes cumulées. Le solde sur l’ensemble de l’échantillon est donc négatif (à la hauteur de 1 985M€).
Bien qu’il y ait eu une forte croissance d’activité (+30%) et d’emploi (+19%), le solde négatif ne s’est creusé que de +4%. Les start-up en perte auraient 2 ans et demi de réserve devant elles hors nouvelle levée de fonds.
Sur les 1747 start-up identifiées, seules 4 ont fait l’objet d’une procédure judiciaire en 2021 (0,2%).
Dans le cas des start-up, les pertes récurrentes sont fréquentes en raison du modèle de développement, mais ne sont pas nécessairement révélatrices d’une situation financière compromise. En effet, parmi ces sociétés, la liquidité et la structure financière sont parfois très favorables, compte-tenu d’un soutien fort de l’écosystème qui se traduit par des levées de fonds.
⇒ Quelques autres données
♦ Les 1747 start-up de l’étude emploient 84 000 personnes fin 2021contre 70 000 un an auparavant (+19%).
♦ 55% des start-up ont leur siège social en Ile-de-France, loin devant la région Auvergne Rhône-Alpes (9.6%) l’Occitanie (7.3%) et PACA (6.1%).
♦ Les représentants légaux des start-up ont en moyenne 44 ans ; seuls 9% d’entre eux sont des femmes. Lorsqu’il est une personne physique, le principal associé détient en moyenne 39% du capital.
Pour en savoir davantage : situation_financiere_des_startup_en_2021_0.pdf (banque-france.fr)