Méthodologie :
-Une revue de littérature et de presse (publications, articles spécialisés, webinars, rapports d’experts…) pour classer les tendances,
-Des ateliers organisés en partenariat avec le réseau d’entrepreneurs Croissance Plus.
7 grandes tendances sont explorées ; celles-ci sont largement à l’œuvre actuellement.
État des lieux… les tendances qui vont transformer l’économie
⇒ DIGITALISATION À PAS FORCÉS
♦ Constats
– Un recours massif aux outils digitaux par les entreprises françaises : analyse de données, cloud, intelligence artificielle. Cette infrastructure de stockage et de traitement des données est utilisée de manière croissante,
– Un environnement favorable et incitatif à la digitalisation : grâce aux aides à la numérisation des entreprises (France Num, aides régionales etc.), les freins liés aux coûts peuvent être surpassés ; noter qu’à partir de juillet 2024, en France, toutes les factures sortantes devront être dématérialisées,
– Un e-commerce pérenne et stratégique pour assurer une continuité de l’activité : les ventes en ligne des enseignes physiques ont crû de 66% entre 2020 et 2021. Au 1er trimestre 2021, les ventes de l’e-commerce atteignaient 29Md€ (+15% en un an),
– Les acteurs de la distribution envisagent de déployer davantage de dispositifs digitaux : suite à la pandémie, 61% des PME déclarent envisager le renforcement de leur présence en ligne.
– Une digitalisation qui s’inscrit dans le quotidien des salariés, qui implique une évolution des modes de management,
– Une cybersécurité nécessaire pour protéger l’économie : explosion des cyberattaques depuis début 2020, avec 2287 signalements, dont 33% de réels incidents.
♦ Quelles opportunités saisir ?
– Développer et maîtriser l’expérience client en BtoC comme en BtoB en s’appuyant sur l’analyse des données collectées sur les sites internet, réseaux sociaux etc. La digitalisation permet de renforcer le lien entre le client et l’entreprise via la personnalisation, et de répondre ainsi aux nouveaux modèles de consommation,
– Simplifier les processus organisationnels : la signature électronique pour alléger les tâches administratives liées à la vente ou à l’approvisionnement, les réunions en distanciel avec les clients ou encore l’automatisation de process pour différentes fonctions (RH, Achat, logistique etc.). L’entreprise doit parallèlement repenser son organisation et anticiper les changements d’habitudes générés par ces technologies,
– Cela permet de réduire les dépenses, de toucher un plus grand nombre de clients et de prospects, et de limiter l’impact environnemental lié aux voyages d’affaires.
⇒ RESPECT DU CLIMAT ET DE L’ENVIRONNEMENT
♦ Constats
– Une volonté croissante des entreprises d’agir pour le climat et l’environnement : 85% cherchent à réduire leurs émissions de CO2 ; 76% des dirigeants de PME/ETI pensent que les actes menés pour préserver la planète, au niveau individuel et collectif, doivent être de plus en plus nombreux,
– Une volonté des citoyens très forte pour lutter contre la crise climatique : un enjeu majeur pour 95% des Français,
– Un développement de l’économie circulaire à plus grande échelle pourrait être efficace pour préserver la planète : cela pourrait permettre d’économiser 53% des ressources primaires et de réduire les émissions de CO2 de 83% d’ici 2050.
♦ Opportunités
– L’entreprise peut développer de nouvelles offres ayant pour but de diminuer l’empreinte carbone, ou développer la vente de produits d’occasion et ainsi attirer de nouveaux clients et établir de nouveaux partenariats, permettant aussi de répondre aux nouvelles attentes des clients/consommateurs,
– Mettre en place des alliances stratégiques, voire faire de la coopétition (collaborer avec un ou plusieurs concurrents) afin de maximiser les capacités technologiques et les expertises de chacun,
– Axer sur la prise en compte des enjeux environnementaux pour attirer les talents, un critère de plus en plus recherché par les salariés,
– Faire partie d’une communauté d’entrepreneurs engagés afin d’avoir un accès privilégié à un réseau d’investisseurs, mettre en visibilité les initiatives en lien avec la transition écologique, échanger des bonnes pratiques, être informé et accompagné par des pairs.
⇒ AUTONOMIE ET SOUVERAINETÉ
♦ Constats
– Une forte dépendance de la France vis-à-vis d’autres pays en matière de production et d’approvisionnement,
– Les entreprises se mettent en mouvement pour mieux maîtriser leurs chaînes de valeur et garantir plus de transparence (cartographie et diversification des fournisseurs, modernisation des appareils de production…),
– Une redéfinition de la place de l’industrie en France française, également souhaitée pour redynamiser certains territoires.
♦ Quelles opportunités saisir ?
– Revaloriser son image de marque avec le « Made in France », gagner en savoir-faire et en innovation et dynamiser les territoires français, mais aussi répondre aux enjeux environnementaux,
– Profiter des dispositifs de relance qui favorisent la réindustrialisation et la relocalisation de certaines activités en lien avec des secteurs considérés comme stratégiques,
– Diversifier les fournisseurs afin de mieux répartir et diluer les risques d’approvisionnement. Pour cela, il faut savoir les identifier, les connaître et les fidéliser afin de mieux contrôler la chaîne de valeur.
⇒ NOUVELLE RELATION À L’ESPACE
♦ Constats
– Face à une hausse des prix du transport des marchandises et une fragilisation des chaînes de valeur, nombre d’entreprises cherchent un système d’approvisionnement de proximité,
-Certains déplacements, tels que les voyages d’affaires, peuvent être remplacés par le virtuel,
– Le télétravail a également permis de contourner le temps de trajet domicile-lieu de travail et de gagner ainsi en efficacité et en productivité,
– La démocratisation du travail à distance encourage les entreprises à chercher des compétences à l’étranger. Aujourd’hui, la localisation de l’entreprise n’est plus un frein à l’embauche.
♦ Quelles opportunités saisir ?
– Repenser les espaces de travail, notamment leur taille et leur disponibilité,
– Lancer de nouvelles offres adaptées aux télétravailleurs, voire pour ceux qui souhaitent s’installer loin de leur lieu de travail habituel.
– Relocaliser la fabrication de certains produits.
⇒ QUÊTE DE SENS
♦ Constats
– Un accroissement de la responsabilités des entreprises pour répondre aux enjeux sociétaux et environnementaux, désignées comme un des principaux acteurs pour agir face à ces enjeux,
– Un nouveau cadre juridique pour les entreprises engagées (entreprises à mission),
– Un consommateur qui devient plus consciencieux : les habitudes de consommation évoluent, et cela s’inscrit dans le temps,
– Une prise de conscience sur les enjeux d’ordre éthique s’opère à tous les niveaux : entreprises, clients et consommateurs se questionnent davantage sur l’accès aux données personnelles et la nature de leur usage, la provenance des produits, les conditions de travail des salariés, les inégalités sociales et l’impact de l’activité humaine sur l’environnement,
– La quête de bien-être au travail : l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle et la qualité de vie au travail deviennent des sujets important ; s’ajoutent le besoin de sens et l’envie de se développer personnellement.
♦ Quelles opportunités saisir ?
– Proposer des produits ou services intégrant les nouvelles attentes des clients/consommateurs et repenser la chaîne de valeur pour répondre à ces nouvelles exigences. Cela peut permettre de pénétrer de nouveaux marchés,
– Utiliser les valeurs de l’entreprise comme un avantage compétitif qui vient servir la marque employeur de l’entreprise, avec un impact sur le recrutement mais aussi pour conserver les talents,
– Accélérer la stratégie RSE et créer de l’engagement collaborateur en les associant dans cette démarche pour les sensibiliser, les responsabiliser et faire émerger de nouvelles idées par rapport à l’impact sociétal et environnemental de l’entreprise,
– Proposer une offre ou un service qui aide les personnes à trouver un emploi en accord avec leurs valeurs sociales et environnementales.
⇒ SÉCURITÉ SANITAIRE ET SANTÉ
♦ Constats
– L’entreprise est de plus en plus un acteur incontournable de la sécurité sanitaire et de la santé des salariés,
– Le mental des salariés a été mis à rude épreuve avec la pandémie ; selon un baromètre Opinion Way, 38% des salariés interrogés se déclarent « en détresse psychologique » contre 21avant la crise,
– Une prise de conscience sur le lien étroit entre la santé et la performance de l’entreprise : 78% des dirigeants sont convaincus que la santé de leurs salariés et la performance de leur entreprise sont étroitement liées. Malgré cette prise de conscience, les actions envisagées pour accompagner les salariés en souffrance restent marginales.
– Une émergence de solutions pour suivre l’état de santé des salariés : des applications, des séances de coaching, des plateformes,
– Le renouveau de l’importance des métiers de la santé crée des opportunités de développement pour ce secteur et pour ses fournisseurs et partenaires.
♦ Quelles opportunités saisir ?
– Développer de nouveaux produits ou services répondant aux exigences sanitaires (gestes barrières, nettoyage, désinfection etc.),
– Réinventer l’expérience BtoB et BtoC, avec de nouveaux modes de commercialisation, de distribution et de démonstration de produits ou services, tenant compte des contraintes sanitaires,
– Assurer un cadre sanitaire stable, aussi bien pour la santé physique que psychologique des collaborateurs. C’est un moyen de garantir leur productivité, de les fidéliser et à plus grande échelle d’assurer la performance de l’entreprise.
⇒ FLEXIBILITÉ ET RÉSILIENCE
♦ Constats
– Une capacité requise à tous les niveaux de l’entreprise : si la flexibilité a gagné en ampleur pendant la crise sanitaire, elle s’inscrit de manière structurelle et devient une capacité nécessaire aussi bien pour les entreprises que pour les dirigeants et les collaborateurs,
– Une grande flexibilité dans la gestion du travail : l’entreprise pourrait compter cet aspect parmi les besoins essentiels des salariés,
– Les entreprises les plus avancées en matière de RSE sont celles qui sont les mieux armées face à la crise.
♦ Quelles opportunités saisir ?
-Diversifier son offre et ses clients si l’arrêt de certains marchés ou activités historiques se prolonge. Il faut s’adapter, gagner en agilité afin de faire face à l’accélération des changements ou l’impossibilité de les prévoir,
-Développer des projets d’économie circulaire pour faire face à des problèmes d’approvisionnement et pour gagner en autonomie,
-Accélérer le déploiement du digital et de la robotisation pour acquérir plus de flexibilité (diversification des canaux de vente, catalogue 3D…). Les entreprises les plus avancées dans leur transformation digitale sont celles qui se sont les mieux adaptées aux exigences de la crise.
Pour en savoir davantage : Les tendances majeures qui vont transformer l’économie (bpifrance.fr)