Dans quelle mesure les dynamiques sectorielles contribuent-elles à expliquer les différences de gains de productivité annuels entre pays et entre régions ?


"Dynamiques sectorielles et gains de productivité", France Stratégie, note d'analyse N°105, janvier 2022

Méthodologie : en France, analyse des données de la comptabilité nationale, décomposées en 37 secteurs et déclinées au niveau régional ; observation aussi des gains de productivité dans six autres pays avancés (l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie, la Suède, le Royaume-Uni et les États-Unis.

 

La productivité, plutôt bonne en France, ralentit comme dans la plupart des pays observés.

5 conclusions :

-Les gains de productivité d’une zone géographique sont d’autant plus élevés que celle-ci est spécialisée dans des secteurs à forte croissance de la productivité.

 

– Dans l’ensemble des pays analysés, l’emploi se déplace vers des secteurs qui affichent en moyenne des niveaux de productivité légèrement plus élevés mais dont la croissance de la productivité est plus faible, comme les secteurs d’activités scientifiques et techniques.

 

– La France est le pays avec la plus forte concentration géographique des gains de productivité : une seule région, l’Île-de-France, affiche un taux de croissance de la productivité par tête supérieur à 1% par an, contre 6 régions en Suède, 5 en Allemagne et en Espagne et 2 au Royaume-Uni.

 

-La croissance et les divergences de productivité du travail apparaissent principalement portées par les services, en raison de leur large poids dans l’emploi. En France, les gains de productivité sont portés par les activités scientifiques, techniques et administratives (essentiellement via la croissance de leurs effectifs), puis par le secteur du commerce, des transports et des HCR (principalement via leurs gains de productivité et, dans une moindre mesure, la croissance de leurs effectifs), par la construction (principalement via la hausse des prix) et par les produits informatiques (essentiellement via leurs forts gains de productivité).

 

-Enfin, en raison de niveaux et de gains de productivité élevés, la perte d’emploi dans l’industrie a contribué négativement à l’évolution de la productivité depuis le début des années 2000, malgré une inversion de tendance en fin de période. Seule l’Allemagne, avec une contribution continûment positive de l’industrie, fait exception. Plus que pour les divergences entre pays, la désindustrialisation joue un rôle important dans les divergences interrégionales.

 

En conclusion, la productivité française du travail a fortement ralenti au cours des 4 dernières décennies, comme dans la plupart des économies avancées où les gains de productivité sont passés d’un taux de croissance annuel moyen compris entre 3% et plus de 5% dans les années 1970, à moins de 1% actuellement. La France conserve un niveau de productivité parmi les plus élevés des pays avancés, mais l’écart se creuse depuis le début des années 2000 avec les États-Unis.

 

Pour en savoir davantage : Dynamiques sectorielles et gains de productivité | France Stratégie (strategie.gouv.fr)