Une situation toujours satisfaisante pour les TPE/PME, malgré de lourdes difficultés de recrutement.


"TRÉSORERIE, INVESTISSEMENT ET CROISSANCE DES PME / TPE Baromètre trimestriel" Bpifrance, Rexecode, novembre 2021

Méthodologie : interrogation des PME/TPE des secteurs marchands non agricoles, de 1 à moins de 250 salariés et réalisant moins de 50 M€ de chiffre d’affaires, par voie numérique de 2 083 dirigeants de PME/TPE du 18 au 29 octobre 2021 ; l’analyse porte sur les 640 premières réponses jugées complètes et fiables reçues.

 

59% ont investi ou ont l’intention d’investir en 2021, trouvant sans grand problème le financement nécessaire.

Principaux résultats

La situation actuelle de trésorerie des PME / TPE reste jugée aussi favorable qu’au trimestre précédent.

-Toutefois, dans un contexte de hausse des prix des matières premières et de l’énergie, et alors que les dispositifs publics de soutien s’arrêtent progressivement, le solde d’opinion sur l’évolution de la trésorerie au cours des 3 prochains mois se dégrade quelque peu.

-70% ont fait appel à un organisme de crédit pour financer leur trésorerie, une part cependant inférieure à sa moyenne d’avant crise (73% sur la période T1 2017 – T4 2019).

Seules 13% des entreprises déclarent avoir rencontré des difficultés d’accès au financement courant, une proportion bien plus faible que la moyenne d’avant crise (20%).

 

-Parmi les PME / TPE ayant souscrit un Prêt Garanti par l’État (63% des répondants), 45% l’ont utilisé en grande partie, voire en totalité ; seuls 10% comptent rembourser intégralement leur prêt cette année, 26% tablent sur un remboursement partiel en 2021, et 55% envisageant de l’amortir en totalité sur plusieurs années. En revanche, 8% des entreprises craignent de ne pas être en mesure de le rembourser (+3 points).

 

♦ Les intentions d’investissement des PME / TPE se maintiennent à un niveau élevé : 59% comptent investir cette année (+1 point sur le trimestre). Ils sont plus nombreux à envisager une augmentation de leurs dépenses d’investissement (31%) qu’un recul (23%).

Le renouvellement et la modernisation des équipements demeurent la destination principale de l’investissement (76 et 70%), devant l’introduction de nouveaux produits ou services (43%) et l’extension de la capacité de production (43%). Le motif environnemental concerne 1/3 des chefs d’entreprise, une proportion nettement supérieure à sa moyenne d’avant crise (de +10 points).

 

75% ayant l’intention d’investir au cours de l’année 2021 ou l’ayant déjà fait auraient recours au crédit ; cette proportion est en nette baisse sur un trimestre (−5 points) et s’établit à un niveau inférieur à sa moyenne d’avant crise (82%). 25% indiquent ne pas avoir eu recours au crédit bancaire.

 

17% des entreprises signalent des difficultés pour financer leurs investissements par les banques et les établissements de crédit, une proportion en baisse par rapport à août dernier (−3 points), et proche de sa moyenne d’avant crise.

 

♦ Les freins à la croissance

58% citent les difficultés de recrutement (53% au T4 2019 et proche du pic atteint au T3 2019 59%). Ces difficultés affectent d’ores et déjà le développement de l’activité de 51% d’entre elles ; 38% ont des craintes quant à leur impact à venir ; ces 2 proportions sont proches de celles observées avant crise.

Viennent ensuite les coûts et les prix trop élevés (28%, mais +7 points par rapport au trimestre précédent), les tensions sur les approvisionnements (69%, 9% disant ne pas en rencontrer) ; 58% déclarent qu’elles limitent déjà l’activité de leur entreprise (dont 15% fortement).

⇒ Qu’en est-il des recrutements ?

-73% des PME / TPE ont souhaité recruter au cours des 12 derniers mois. Parmi elles, 79% ont été confrontées à des difficultés dans leur démarche.

 

-Les raisons principales de ces difficultés sont l’absence de candidat (70% la citent), l’inadéquation des candidats avec le poste (manque de qualification, d’expérience ou faible adaptabilité perçue à l’entreprise notamment) et le salaire demandé (21%). 

 

-Les difficultés de recrutement concernent principalement les postes nécessitant un diplôme de niveau CAP, BEP ou brevet des collèges (pour 44% des dirigeants ayant des difficultés à recruter) et les postes ne requérant aucun diplôme (pour 42% d’entre eux). Les dirigeants ont moins de difficultés à recruter sur des postes de niveau Bac+5 et supérieur à Bac+5 (11 et 5%).

 

-36% des postes à pourvoir sont vacants depuis plus de 6 mois, dont 12% depuis plus d’un an, 35% entre 3 et 6 mois et 29% moins de 3 mois.

 

-Pour tenter de remédier à ces difficultés, 55% ont fait évoluer l’organisation générale de leur entreprise, 42% leur politique de recrutement, 42% ont modifié les profils du poste à pourvoir.
34% ont eu recours à de la main d’œuvre externe (recours à l’intérim ou au travail détaché, 22% ou à des sous-traitants,16%).

Ils ont aussi modifié leur organisation interne en augmentant la durée de travail des salariés en place (18%), en développant leur polyvalence (15%) et formant (14%), ou encore en proposant une meilleure rémunération (22%).

 

Néanmoins, 34% seraient amenées à restreindre leur activité.

 

Pour en savoir davantage : Baromètre PME novembre 2021 : 79% des dirigeants rencontrent des difficultés de recrutement (bpifrance.fr)