L’exploitation par Xerfi à partir des données des Greffes des tribunaux de Commerce montre un petite différence avec l’exploitation de l’ensemble des procédures de défaillances d’entreprise : Altares fait état de 52 002 défaillances contre 42 076 pour l’étude Xerfi (un écart de 19%) en 2019 et de 34 589 dans Altares contre 27 645 pour l’étude Xerfi (écart de 20%) en 2020. 2019 est plus fiable pour avoir une vue synthétique, alors que 2020 est problématique du fait de la covid. C’est pourquoi je m’appuierais largement sur 2019.
4 groupes d’activité couvrent 72% (70% en 2020) des défaillances (le commerce, la construction, les HCR et les services au entreprises). Le taux de sinistralité (nombre de défaillances rapporté au parc d’entreprise) est très élevé pour 4 secteurs (les HCR, la construction, les transports et le commerce).
L’importance des liquidations (73,7% en 2019 et 77,6% en 2020) et des redressements judiciaires (24,5% en 2019 et 19,4% en 2020 et donc un peu moins de redressements en 2020), diffère assez peu des données Altares, ce qui permet d’utiliser de façon fiables (tendancielle) certaines données de l’étude Xerfi qu’Altares ne fournit pas.
♦ L’étude Xerfi montre que la répartition des défaillances au long de l’année est assez proche chaque mois en 2019 : entre 7,7% et 10%, avec la seule exception d’août (2,6%). Elle ne l’est pas en 2020 : les premiers mois hors covid recensent entre 12 et 13% des défaillantes de l’année, vs 7 à 10% la plupart des autres mois, sauf avril et mai (4,1 et 5,1% tribunaux fermés).
♦ 74% sont le fait d’entreprise créées et 15% de reprise d’entreprise en 2019 comme en 2020.
♦ En termes de statut juridique, les SARL sont largement majoritaires avec 55,5% en 2019 (53% en 2020) des défaillances, suivies des SA/SAS avec 32,8% (35,6% en 2020) puis des entreprises individuelles (7,6%, 7,1% en 2020) ; Altares recense davantage de défaillances d’entreprise individuelle (15,1% en 2019 et 13,9% en 2020), et donc un peu moins de SARL (50,7% et 49% en 2020) et de SA/SAS (29,5% et 33% en 2020).
♦ En termes d’activité,
4 groupes d’activité couvrent 72% (70% en 2020) des défaillances : le commerce, la construction, les HCR et les services au entreprises.
En 2020, ce sont ces 4 mêmes groupes d’activité qui ont la plus forte baisse des défaillances (construction, -44%, commerce, -38,5%, HCR -37%), alors que les activités à caractère plus intellectuel ont des baisse plus faibles (-33 à -29%).
Il est intéressant d’observer en 2019 le taux de sinistralité (nombre de défaillances rapporté au parc d’entreprise) par groupe d’activité. Celui-ci est très élevé pour 4 secteurs : les HCR, le construction, les transports et le commerce ; par contre il est faible dans les secteurs des services (le fait d’investissements moins lourds et pour nombre d’entre eux une meilleure rentabilité) où l’on trouve les services aux entreprise, les activités financières et immobilières, la santé/éducation.
L’étude Xerfi observe aussi les activités fines les plus affectées par les défaillances (données 2019). Ce sont globalement les mêmes activités en 2020.
♦ En termes du montant du capital de sociétés (hors Alsace et Lorraine)
Les sociétés qui ont un capital inférieur à 5 000€ sont 53% (52% en 2020) des défaillances ; celles dont le capital est compris entre 5 000 et 10 000, 24% (24% en 2020); celles dont le capital est compris entre 10 000 et 50 000€, 13% (13,5% en 2020) et au-delà, 9% (8% en 2020).
♦ Les régions : entre 2019 et 2020, alors que la baisse moyenne est de 37,5%, les baisses s’étalent entre -34% et -41% (sauf la Corse avec -43,5%).
♦ En ce qui concerne le sexe des chefs d’entreprise concernés, les femmes sont 23,5% (24% en 2020) avec une moyenne d’âge de 47,2 ans (47,8 en 2020) ; les hommes 76,5% avec une moyenne d’âge de 47,3 ans ; données proches en 2020.
Les défaillants entre 35 et 55 ans sont 55% des défaillants chez les hommes et les femmes 52%. 16% des hommes ont toutefois moins de 35 ans et 28% plus de 55 ans ; pour les femmes ce sont 17% pour les moins de 35 ans et 26% pour les plus de 55 ans ; données proches en 2020.
Les chefs d’entreprise défaillants sont un peu plus jeunes dans les activités transports, services aux particuliers, HCR, construction et commerce (au plus 47 ans), alors que ceux dans les activités finances et immobilières ont entre 52 et 55 ans.
Pour en savoir davantage : Bilan National 2019 des Entreprises (cngtc.fr) et 3e édition du Bilan National des Entreprises du Conseil national (cngtc.fr)