Un article d’Alain Tourdjman, Julien Laugier, groupe BPCE dans le rapport PME 2020
Méthodologie : l’analyse porte sur les unités légales d’entreprise de 0 à 5 000 salariés (hors finances et assurances) et couvre 65% des reprises ; en effet, la plupart des ventes de parts sociales d’actionnaires majoritaires ou de holding , les changements de dirigeants et les cessions à titre gratuit sont hors ce champs. La plupart de ces modalités affectent notamment les PME les plus importantes en taille et les ETI.
La source est le Bodacc, retraité par l’Observatoire BPCE.
La reprise faiblit nettement au sein des entreprises sans salarié, mais aussi plus modestement au sein des moins de 5 salariés comme une modalité pour aborder l’entrepreneuriat, alors que les fusions-acquisitions progressent.
⇒ Que dire sur le flux des cessions ?
Les cessions dans leur ensemble ont chuté de 19% en 10 ans, passant de 45 815 en 2019 à 37 111 en 2010.
Plusieurs mouvements sont observés :
-Une forte chute des cessions d’entreprise sans salarié , passant de 35,6% de cessions et 2010 à 20,9 en 2019, alors que celles avec salarié passe de 64,4% des cessions en 2010 à 79,1% en 2019. Les cessions des entreprises sans salarié ont chuté de 52,4% en 10 ans contre -0,6% pour les cessions avec salarié.
Noter que les cessions de TPE employeurs sont stables sur ces 10 ans, alors que celles de PME sont en légére hausse.
-Autre mouvement, une hausse des fusions-acquisitions : alors que les cessions de fonds de commerce et locations-gérances représentent 80% des cessions, les fusions-acquisitions ont fortement progressé passant de 4 100 en 2010 à 6 600 en 2019 (de 9 à 18% des cessions).
En 2020, les cessions ont baissé de 16% (fermeture partielle des Tribunaux de commerce), notamment dans la cessions des fonds de commerce (-20%),et chez les moins de 5 salariés (-20%), vs -4 à -7% chez les 6-9 salariés ; elles ont été stables au sein des PME (+1%), alors qu’elles ont progressé de 20% chez les ETI.
Dans le même temps les fusions ont progressé (de 15% chez les TPE, vs 3 à 6% pour les autres tailles). Alors que la hausse moyenne a été de 7%, Il a été très dynamique au sein des HCR (+39%), de la construction (+20%) et des services aux entreprises (+15%).
Les taux de cession augmentent avec la taille d’entreprise : 0,5% chez les sans salarié, 2,3% chez les TPE et petites entreprises employeurs, 4,3% chez les moyennes entreprises et entre 7,5 et 10% chez les ETI.
⇒ L’âge des dirigeants cédant a nettement augmenté
Entre 2 005 et 2 019, il a concerné de 15 à 25% de cessions, avec un accroissement plus marqué des plus de 65 ans, notamment au sein des PME-ETI.
A ce sujet, noter qu’il faut déconnecter l’intention de céder et l’acte de cession lui-même, bien moins fréquent, notamment au sein des très petites entreprises : moins de la moitié sont transformés chez les 60 ans et plus. Pour les plus de 65 ans, la recherche d’un repreneur non familial s’avère peu fructueuse.
Les départements d’Ile-de-France, de Rhône-Alpes et Bretagne semblent moins exposés au vieillissement des dirigeants cédants, alors que les départements du sud-ouest, ceux du Centre et de Normandie connaissent un fort recul des taux de cession. La cession provoque le rajeunissement des dirigeants dans les départements aux taux de cession élevés.
Pour en savoir davantage : Pour PME 2020, Rapport annuel sur l’évolution des PME (ubstream.com)