55% des TPE/PME comptent investir en 2021


"TRÉSORERIE, INVESTISSEMENT ET CROISSANCE DES PME / TPE Baromètre trimestriel", Bpifrance, Rexecode, février 2021

Méthodologie : Interrogation par voie numérique de 1728 dirigeants de PME/TPE du 2 au 12 février 2021. L’analyse en première partie porte sur les 517 premières réponses jugées complètes et fiables reçues. L’analyse en seconde partie porte sur 507 PME/TPE, dont les réponses ont été redressées par taille d’effectif et secteur d’activité.

 

La trésorerie des entreprises s’est améliorée, les intentions d’investir progressent un peu, mais la demande est toujours dégradée.

⇒ La trésorerie des PME / TPE s’est améliorée au cours des 3 derniers mois

La situation de trésorerie n’a jamais été perçue aussi positivement par les chefs d’entreprise depuis le lancement de l’enquête (3éme trimestre 2017). 55% s’attendent à une stabilisation de leur situation de trésorerie, tandis que 36 % redoutent une détérioration (46% fin octobre) et 9% une amélioration. Les craintes de dégradation de la trésorerie apparues fin 2020 ne se sont pas matérialisées.

 

L’opinion relative aux délais de paiement des clients poursuit son amélioration au 1er trimestre 2021 : 71% jugent que ces délais sont stables, 15% qu’ils sont en augmentation et 14% qu’ils reculent.

 

Au cours des 3 derniers mois, 70% ont fait appel aux organismes de crédit pour financer leur exploitation courante, en baisse sur un an (73% au T1 2020) et par rapport à l’enquête précédente (73%).

Malgré un léger durcissement, les conditions d’accès au crédit restent aisées, en particulier en ce qui concerne le financement de l’exploitation courante (16% seulement déclarent rencontrer des difficultés).

⇒ Les intentions d’investissement des PME / TPE rebondissent en ce début d’année.

55% comptent investir cette année, un niveau comparable à celui observé un an plus tôt, 41% fin 2020. Si 34% des dirigeants anticipent une baisse, cette proportion est bien moindre qu’en octobre (48%) ; 24% anticipent de les augmenter (14% en octobre et 26% il y a un an).

Interrogés par l’Insee, les chefs d’entreprise, après avoir réduit leur investissement de 13% en 2020, envisagent de les augmenter de 10% en 2021.

 

Les besoins de renouvellement (75%) et/ou de modernisation des équipements (72%) constituent de loin le principal motif de ces dépenses, suivi par l’introduction de nouveaux produits ou services (46%), l’extension de la capacité de production (37%, vs 39 et 40% aux trimestres 2020 précédents) ; peu, la mise aux normes (30%), la motivation « environnementale » (économie d’énergie, recyclage 30%, vs 27 ou 28% aux trimestres précédents) et une nouvelle implantation (24%).

 

73% ayant l’intention d’investir au cours de l’année 2021 ou l’ayant déjà fait, auraient recours au crédit, alors que 18% ont rencontré des difficultés.

⇒ Une demande dégradée, principal frein

C’est le principal frein à la croissance, cité par 50% des dirigeants (60% fin octobre), ainsi que la manque de débuché (26%) ; viennent ensuite les difficultés de recrutement (38%), la concurrence (32% après 29), puis le niveau des fonds propres (17%) et la réglementation propre à l’activité (17%).

⇒ L’impact de la crise sur le financement des entreprises

♦ La constitution de liquidités de précaution est la principale motivation à la demande de PGE au regard de la forte incertitude économique (61% des PME/TPE ayant demandé un PGE), alors que 28% ont demandé le prêt pour assurer la survie à court terme de leur entreprise ; 7% déclarent avoir saisi l’opportunité du caractère avantageux des conditions d’emprunt.

 

♦ Les fonds obtenus dans le cadre des PGE restent relativement peu mobilisés par la majorité des PME/TPE : 68% n’ont été utilisés que par une fraction minoritaire du prêt  ou ne l’ont pas mobilisé du tout (37% pas du tout, 31% une minorité du prêt), alors que 32% l’ont largement utilisé (23% en totalité et 9% la majorité du prêt).

 

♦ 60% envisagent d’amortir la totalité de leur PGE sur plusieurs années (41% en septembre 2020) ; 23% envisagent de le rembourser partiellement en 2021 (36% en septembre dernier), et 9% le rembourser intégralement dès 2021 (19% en septembre). 8% craignent de ne pouvoir le rembourser.

À noter que la possibilité d’obtenir un différé d’un an supplémentaire pour commencer à rembourser le PGE aurait conduit 65% des dirigeants à modifier le planning de remboursement qu’ils anticipaient.

 

♦ 42% des dirigeants de PME/TPE estiment que le niveau d’endettement de leur entreprise demeure stable ou a reculé au cours de la crise ; à l’inverse, 55% parlent d’accroissement (dont 32% de plus de 20%). Ce chiffre est néanmoins à relativiser compte tenu du fait que 68% des PME ont utilisé une minorité du montant de leur PGE ou ne l’ont pas entamé.

14% estiment que le niveau d’endettement de leur entreprise exerce une contrainte forte pour aborder la reprise et les éventuels projets de développement ; une contrainte jugée modérée par 27% ou inexistante pour 54%.

 

♦ Pour 53%, leur niveau de fonds propres est resté stable ou a augmenté au cours de la crise, alors que 43% font état d’un recul (entre -5 et -20 % pour 26%, entre -20 et -50% pour 7% et supérieur à -50% pour 10% d’entre eux).

Pour 16%, leur niveau des fonds propres constitue une contrainte forte pour aborder la phase de reprise et pour les éventuels projets de développement ; pour 34%, la contrainte est jugée modérée et pour 45% inexistante (contre 37% en septembre).

 

♦ Si 60% déclarent ne pas envisager un changement de leur(s) mode(s) de financement à la suite de la crise, 20% envisagent un recours plus important au financement bancaire tandis que 26% privilégieraient soit l’autofinancement (14%), soit l’apport d’associé(s) ou de proches (6%), soit l’ouverture de capital (6%).

 

♦ 41% se déclarent prêts à ouvrir le capital de leur entreprise en cas de besoin de financement d’un développement marqué (42% en février 2020). 53% le feraient dans un objectif de développement interne, 42% dans un objectif de croissance externe (57% en février 2020) et 35 % en vue d’une transmission.

L’ouverture du capital se ferait pour 73% par l’arrivée d’un nouvel associé, alors que 43% privilégieraient le recours à des fonds d’investissement, le recours envisagé à un business angel, à une solution de crowdfunding (respectivement 10, 7%).

 

Pour en savoir davantage : Le fil documentaire : l’information au quotidien | economie.gouv.fr

 

Dans le même temps Rexecode, partenaire de Bpifrance pour le baromètre titre dans les Échos du 9 mars “La capacité d’investissement des entreprises Françaises largement entamée par le covid”.

Le taux de marge a reculé en 2020 passant à 29,3% au lieu de 33,3% au plus bas depuis 1985, et donc une réduction des capacités d’autofinancement.