Source : les informations statistiques sont issues du système d’information décisionnel de l’Acoss et des Urssaf et observe les données au 30 juin 2019 et 30 juin 2020 (données annuelles ou du second trimestre selon la caractéristique observée.
Sur le régime de l’autoentrepreneur devenu microentrepreneur, noter que :
-En matière fiscale, la loi de finances 2018 double à compter du 1er janvier 2018 les plafonds de chiffre d’affaires ouvrant droit au dispositif en les portant à 170 000€ pour une activité d’achat-revente et 70 000€ pour une activité de prestations ou de service ; par contre, les seuils de franchise de TVA sont portés à 91 000€ pour les activités d’achat-vente et 35 200€ pour les activités de prestation de services.
– En matière de régime social, adhésion à la sécurité sociale des indépendants : le microentrepreneur (tout comme tout indépendant) est bénéficiaire de ce régime sous réserve de rester dans la limite des plafonds du régime (176 200€ et 72 500€) ; il paie tous les mois ou tous les trimestres (au choix)n, s’il réalise un chiffre d’affaires.
Une évolution qui explique que les immatriculations en nom individuel non microentrepreneur ne sont qu’un très petit nombre (en 2020, 82 000 selon l’Insee, contre 548 000 microentrepreneurs).
Les microentrepreneurs “actifs” ont chuté en nombre, comme en chiffre d’affaires, au cours du 1er semestre 2020.
⇒ Le nombre de microentrepreneurs au 30 juin 2020 et son évolution
Fin juin 2020, le nombre de microentrepreneurs inscrits, ayant ou non déclaré un chiffre d’affaires, est de 1 903 000 (+21,8% sur un an soit + 218 000, après + 16,4% un an auparavant) ; mais la hausse des immatriculations n’est que de 6,4% sur un an (en écart d’un peu plus de 30 000 avec les récentes données Insee) .
La forte hausse du parc tient au faible flux de radiation (208 500), un flux qui ne prend pas en compte bien évidemment ceux qui ne réalisent aucune recette mais demeurent de droit immatriculés. Mieux ceux qui auraient dû être radiés automatiquement parce qu’après 24 mois sans recette, sont maintenus immatriculés ! et ce face à un flux d’immatriculations de 548 600 entre fin juin 2019 et fin juin 2020 (en hausse sur un an de 33 000), conduisant donc à une hausse du parc de 340 100 !
Le tableau proposé par l’Acoss permet de chiffrer les radiations notamment automatiques; mais ce chiffre ne tient pas compte de certaines radiations qui auraient dû avoir lieu en 2020 (du fait d’aucune recette au bout de 2 ans). C’est sur ce chiffre corrigé que je baserais la suite de l’article pour rester comparable aux années antérieures.
Si l’on s’intéresse au nombre de créations 2020, que l’on en rectifie le nombre en prenant en compte les données Acoss, il faudrait (estimation basse) le diminuer d’au moins 71 000 immatriculations pour être comparable avec celui de 2019 soit en 2020, 777 200 au lieu de 848 164 et donc au regard de 2019 (815 257), une baisse d’au moins 5% et non une hausse de 4%.
L’évolution annuelle du nombre des nouveaux immatriculés est dynamique dans le nettoyage (+38,4%), le BTP (notamment maçonnerie +22,5% et les travaux d’installation +25,2%), le transport routier et le déménagement (+29,4%); par contre les activités juridiques peu nombreuses sont en nette baisse (-33%), tout comme les taxis/VTC (-20,5%), la vente sur les marchés (-13,8%).
⇒ L’importance des microentrepreneurs actifs économiquement
Plus intéressant est d’observer le % de microentrepreneurs actifs au regard de la moyenne (47% et de celle de 2019, avec 60%).
Les plus fréquemment actifs sont la coiffure/soins de beauté (70%), la santé (67%), les activités juridiques (66%), le BTP (56%), le nettoyage (56%), “l’industrie” (55%), alors que certaines activités ont peu de microentrepreneurs actifs, telles l’ensemble des activités du transport (25% dont 21 les livraisons à domicile), le conseil et ingénierie (respectivement 27, 34%), les activités récréatives (34%), la restauration/débit de boisson (38%), le commerce de gros (37%), les activités immobilières (36%) autant d’activités qui gonflent artificiellement le flux des entreprises.
Le nombre d’actifs fin juin 2020 est en régression moyenne de 8% au regard de juin 2019.
Cette régression est forte dans les activités artistiques (-35,7%), le commerce sur les marchés (-32,3%), les activités sportives (-26,2%), les HCR (autour de -20%), les taxi/VTC (-19,4%), l’éducation (-18%), les métiers de bouche (-17,2%), le commerce de détail non alimentaire (-16,6%), autant d’activités durement touchées par la crise sanitaire.
⇒ Les chiffres d’affaires globaux et moyens par entreprise active, pour un ensemble d’activités fines
Le chiffre d’affaires trimestriel global diminue de 19%, alors qu’ils avaient augmenté de 26% en 2019,mais avec de fortes variations selon les activités.
Le chiffre d’affaires global diminue dans quasiment tous les secteurs d’activité, avec des reculs majeurs pour les activités d‘hébergement (-68%), des taxis et VTC (-65%), des arts, spectacles et autres activités récréatives (-50,3%), de commerce de détail sur marchés (-44%) et de restauration et débits de boissons (-44%). Les seules exceptions concernent les activités de livraisons à domicile (+30%), de l’informatique et communication (+19%), et du commerce de détail non spécialisé (+17%), qui connaissent toutefois une nette décélération de leur chiffre d’affaires.
Le chiffre d’affaires moyen du 2éme trimestre 2020 est de 3 792€. Comme pour les années passées, les activités intellectuelles de service ont les chiffres les plus conséquents (au moins 5 000€), tout comme certains commerces (de gros, alimentaire) et le BTP (ces derniers sont souvent exercés en activité principale).
Par contre les activités de services plus manuelles (coiffure, réparation…) ou artistiques et sportives, le commerce sur les marchés, les activités de transports oscillent entre 2 000 et 3 000€ (1 633€ pour la livraison à domicile) ; d’autres activités comme la santé et l’éducation ont des montants faibles (2 463 et 2 743€) parce qu’en activité secondaire.
⇒ En ce qui concerne les régions,
Le nombre d’économiquement actifs diminue partout en France, avec une baisse plus marquée en Île-de-France (10%), tandis que les régions Centre-Val de Loire (-5,5%), Pays de la Loire et Normandie (-6%) sont les moins impactées.
De même, le chiffre d’affaires diminue dans l’ensemble des régions, de -16% dans les Hauts de France, à -21% dans la région Paca.
Pour en savoir davantage : Acoss_Stat