La situation des autoentrepreneurs face au covid.


"Conjoncture - Décembre 2020 / Janvier 2021" Observatoire de l'auto-entrepreneuriat, UAE, Fondation Le Roch les Mousquetaires, decembre2020/janvier 2021

Méthodologie : Enquête réalisée du 21 décembre 2020 au 8 janvier 2021 avec 3 320 répondants sur toute la France :

Les profils des répondants :
– 2 681 sont en activité (81%) et pour 72% d’entre eux en activité principale
– 482 sont en projet de création d’activité (14,5%) et pour 75% d’entre eux d’ici 3 mois ; 50% envisagent le statut d’autoentrepreneur, 17% un autre statut, alors qu’1/3 ne savent pas,
– 157 ont radié leur activité (5%) et pour 50% d’entre eux en 2020 ; la moitié sont sans activité ou revenu, 25% demandeur d’emploi et 25% retraité

Éléments complémentaires de profil :

-39% disent habiter une métropole ou une grande ville, et 61% une commune plus petite,

-55,4% ont de 45 à 60 ans, 20,5% de 30 à 45 ans, 19,3% plus de 60 ans et 4,8% moins de 30 ans,

-55% ont choisi le secteur libéral, 30% celui de l’artisanat et 15% celui du commerce,

-66% ont créé entre 2009 et 2018, 26% depuis 2019 et 9% avant 2009.

 

Quelle fiabilité donner à ce sondage pour traiter de l’ensemble des autoentrepreneurs, je m’interroge, comme je m’étonne des écarts de chiffre d’affaires avant covid et la forte chute due au covid.

 

La situation exprimée dans ce sondage apparait bien plus difficile que pour l’ensemble des entreprises, (nombreuses autres enquêtes de conjoncture); le recours aux aides parait modeste.

⇒La période du covid et son impact

Avant l’épidémie, 33% réalisaient un chiffre d’affaires inférieur à 10 000€ par an, 21% entre 10 000 et 20 000€, 15% entre 20 000 et 30 000€ et 21% plus de 30 000€. Ces chiffres sont élevés au regard de ceux de l’ensemble des autoentrepreneurs dont les revenus annuels auraient été en moyenne de 18 000€ en 2019 selon l’Acoss.

 

Depuis la fin du confinement, 84% ont repris leur activité ; 7% ne l’ont pas fait parce que la reprise était interdite et 9% ont arrêté leur activité (dans ce cas, 50% l’ont radiée depuis plus d’un an ! donc rien à voir avec le covid ?).

Ceux qui ont arrêté leur activité sont actuellement pour la moitié sans revenu et sans activité, pour 25% retraité et pour 25% demandeur d’emploi.

 

45% ont connu une baisse de moins de 20% de leur chiffre d’affaires, 18% entre 20 et 40%, 18% entre 40 et 60%, 10% entre 60 et 80% et 9% plus de 80%.

 

Noter par ailleurs que 70% n’ont pas investi dans du matériel et/ou un agencement pour respecter les recommandations sanitaires. 51% jugent toutefois ces investissements indispensables pour l’avenir.

⇒ Les aides publiques

Les aides de l’État demandées sont surtout celle du fonds de solidarité (42%), les autres aides étant peu fréquentes; noter que les aides sociales de l’Urssaf, celles des instances locales (mairie, département communes) ont été assez souvent refusées.

Si 42% n’ont pas eu de difficulté pour obtenir ces aides, 36% ont eu du mal à trouver de l’information, 33% à trouver un interlocuteur, 47% ont jugé trop complexes les formulaires ou l’accès aux sites de demande.

61% ont jugé ces aides suffisantes ou tout juste suffisantes.

 

Les besoins d’aides visent en premier lieu :

-48%, le fonds de relance (être aidé et encouragé dans la reprise de l’activité et recevoir
un soutien financier mensuel jusqu’à parvenir à un chiffre d’affaire suffisant),
-22% le fonds de solidarité (continuer à bénéficier d’une aide financière parce que l’activité est arrêtée),
-16% une aide à la digitalisation  (être aidé à adapter ses canaux de vente et à bénéficier d’une prestation digitale offerte pour vendre ses produits/ services via internet),

-15% la suspension temporaire des dettes jusqu’à une reprise quasi normale de l’activité,

-11% une allocation chômage de 6 mois dans le cadre d’une liquidation judiciaire de l’entreprise (? ce qui n’a guère de sens dans le régime de l’autoentrepreneur alors même que les entreprises individuelles sont peu nombreuses à pouvoir y avoir recours)

⇒ Les attentes actuelles en termes d’information pour quelles raisons ?

51% sont en recherche de clients ou ont besoin de se faire connaitre, 35% de relancer leur activité (notamment via internet), 36% ont besoin de faire face aux difficultés, et 33% besoin de financement.

27% disent travailler via une « market place » (via une application ou un site web de mise en relation qui présente leur activité et leurs tarifs), 18% disent travailler via une plateforme (via une application ou un site web qui donne des missions à tarifs fixés d’avance). D’ailleurs 36% disent vendre en ligne.

 

Pour en savoir davantage : L’auto-entrepreneur : études et chiffres (union-auto-entrepreneurs.com)