La consommation des ménages pendant le covid


"Confinement : des conséquences économiques inégales selon les ménages" Insee Première N°1822, octobre 2020

Source : l’enquête Épidémiologie et conditions de vie (EpiCov) a été mise en place par la Drees, l’Inserm, Santé Publique France et l’Insee dans le contexte de la pandémie de Covid-19. La première vague de l’enquête s’est déroulée entre le 2 mai et le 2 juin 2020, et a concerné 135 000 personnes âgées de 15 ans ou plus au 1er janvier 2020.

Afin de réduire le temps de passation de l’enquête, certaines questions, comme celles portant sur l’évolution ressentie du temps de travail, n’ont été posées qu’à environ 10% des enquêtés. Ce sous-échantillon reste représentatif de la population cible.

 

L’activité économique a reculé de 19% au 2éme trimestre 2020, comparé au 2éme trimestre 2019. Par contre la baisse du revenu disponible brut des ménages n’a été que de 2,6% au cours de ce même 2éme trimestre 2020.

 

En mai 2020, 23% des ménages déclarent que leur situation financière s’est dégradée depuis le début du confinement, tandis que pour les 2/3, elle est restée stable. Cette dégradation est d’autant plus forte que les revenus des ménages étaient initialement faibles.

Cette détérioration de leur situation financière au moment du confinement pour ces ménage fragiles, a conduit 42% à déclarer que « leur situation financière est juste et qu’il faut faire attention » (contre 34% pour l’ensemble de la population), 27% que leur situation financière est « difficile » (contre 11% pour l’ensemble de la population) et 7% qu’ils « ne peuvent pas s’en sortir sans s’endetter » (2% pour l’ensemble de la population).

 

Les retraités ont été les plus préservés de cette situation (situation stable pour 89%), devant les actifs salariés (62 à 69% stables mais 54% pour les ouvriers),  puis les chômeurs (54%), les étudiants (50%), alors qu’elle a été difficile pour les artisans et commerçants (39% des revenus stables).

 

Rappelons que la rémunération de ceux en activité partielle ne pouvait être inférieure au Smic, avec un minimum garanti pendant le confinement correspondant à 84% du salaire net. Le temps partiel a touché bien plus les ouvriers (54%) que les employés (36%), les professions intermédiaires (33%), ou les cadres (26%).

En ce qui concerne les salariés, le fait d’être en télétravail partiel ou total joue peu sur la stabilité des revenus (70 à 72% pour ceux en télétravail et 64% pour ceux qui ne le sont pas).

 

Alors que globalement les moins de 50 ans connaissent de différences plutôt modestes en stabilité des revenus (51 à 59%), les 50-59 ans sont 66% à déclarer des revenus stables, les 60-64 ans 78% et les 65 ans et plus 89%. Ceci étant les jeunes en emploi sont 1/3 à avoir perdu leur emploi (CDD, intérim, stages non renouvelés).

 

Les décalages sont bien plus conséquents pour les ménages avec enfant (54% dans la stabilité) vs les ménages sans enfant (74%). Deux éléments peuvent l’expliquer : la fermeture des établissements scolaires, contraignant les parents à assurer la garde et le suivi scolaire obligeant à restreindre leur temps de travail (modalités de l’activité partielle, ce qui peut se traduire par une perte de revenu), et perte des subventions dans le cadre des cantines scolaires.

Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/4801313