En 2017, le niveau de vie médian des Français est de 21 030€ annuels, avec un écart de prés de 20% entre l’Ile de France et les Hauts de France.


"Un niveau de vie et des disparités de revenus plus élevés en Île-de-France et dans les communes denses ", Insee Focus N°196, juin 2020

Source : Insee-DGFiP-Cnaf-Cnav-CCMSA, Fichier localisé social et fiscal (Filosofi) 2017.

 

Si les écarts de revenus médians sont plus importants dans les espaces denses, ces mêmes espaces affichent les taux de pauvreté les plus élevés.

⇒ L’approche France

En 2017, en France métropolitaine, en Martinique et à La Réunion, 27 875 000 ménages fiscaux regroupent 63 938 000 personnes. Cette population a un niveau de vie annuel médian de 21 030€ ou un revenu disponible de 1 750€ mensuels pour une personne seule ou de 3 680€ pour un couple avec deux enfants de moins de 14 ans.

 

Les écarts entre régions s’expliquent par des différences liées à la spécificité de leur tissu productif et au profil de leur population (âge, niveau de diplôme, etc.). Ainsi, le niveau de vie médian est le plus élevé en Île-de-France et en Auvergne-Rhône-Alpes, régions qui concentrent aussi plus de la moitié des très hauts revenus. L’Île-de-France détient la proportion de cadres la plus forte des régions (30% pour une moyenne nationale de 18). Le niveau de vie médian est le plus faible dans les Hauts-de-France où le taux de chômage est élevé et la part des cadres et des professions intellectuelles supérieures plus faible.

 

Dans 4 départements, le niveau de vie médian est supérieur à 25 000€ : Paris, les Hauts-de-Seine, les Yvelines et la Haute-Savoie . À l’opposé, le niveau de vie médian est inférieur à 19 000€ dans 5 départements : la Seine-Saint-Denis, l’Aude, le Pas-de-Calais, la Creuse et les Pyrénées-Orientales.

Au niveau des établissements publics de coopération intercommunale (EPCI), le niveau de vie médian est plus élevé dans les zones littorales, notamment celles du sud-est, et les zones frontalières, en particulier avec la Suisse. C’est aussi le cas dans les EPCI intégrant une métropole ou des communes denses, où il est supérieur de 1 100€ à celui des communes très peu denses.

 

Le rapport interdécile, qui mesure l’écart entre le niveau de vie des 10% les plus aisés et des 10% les plus modestes, est de 4,2 pour les communes denses, comparé à 2,9 pour les communes très peu denses, vs 3,5 en moyenne pour la France. Les inégalités sont plus fortes en Île-de-France, notamment à Paris (6,3) et dans les Hauts-de-Seine (4,9), mais aussi à La Réunion (4,4) et en Martinique (4,2) ; en revanche, les inégalités sont plus faibles dans les Pays de la Loire et en Bretagne.

 

Avec un taux de 18,2%, la pauvreté est plus importante dans les communes denses (les grandes agglomérations, où se trouvent notamment les quartiers prioritaires de la politique de la ville). Ces dernières regroupent 37% de la population des ménages fiscaux et 46% de la population pauvre. À l’inverse, les communes peu denses (30% des ménages fiscaux et 21% de la population pauvre) , affichent un taux de pauvreté de 10,8%.

 

La composition du niveau de vie varie selon les territoires

En Île-de-France, le niveau de vie annuel moyen de 28 100€ se décompose en salaires, revenus du patrimoine et  impôts; ils sont supérieurs à l’ensemble des autres régions métropolitaines, tandis que les pensions et retraites y sont moins élevées, mais la proportion de retraités plus faible aussi. Noter qu’en Martinique et Guadeloupe, les deux DOM intégrées dans l’étude, les prestations sociales représentent une part très élevée du niveau de vie moyen des ménages : sur 19 900€ de niveau de vie annuel moyen, 3 200€ proviennent de prestations sociales, dont 52% des minima sociaux.

 

Le niveau de vie annuel moyen des habitants des communes denses est de 25 200€. Il est supérieur d’au moins 1 500€ à celui des résidents des communes de densité intermédiaire ou peu denses et supérieur de 3 500€ à celui des habitants des communes très peu denses. Dans les territoires les plus denses, qui correspondent aux grands pôles d’emploi, les revenus d’activités salariées représentent une part plus importante du niveau de vie des ménages, tandis que dans les territoires très peu denses, les ménages tirent davantage leurs ressources des pensions et retraites. Les impôts et prestations sociales sont plus importants en niveau comme en proportion du niveau de vie moyen dans les communes denses, alors que les pensions, retraites et rentes y sont moindres.

⇒ Une approche par région

Classée par ordre décroissant en revenu médian

 

♦ L’ile de France

3 départements de cette région ont un revenu médian entre 12 et 18% supérieur à celui de la région et entre 11 et 30% au regard du revenu médian France. Ce sont aussi les départements où les écarts de revenu sont les plus importants (entre 3,9 et 6,3 le rapport interdécile D1/D9). 4 départements, souvent en grande couronne, connaissent une situation moyenne au regard de la région. Noter enfin le fort décalage avec la Seine-St-Denis.

 

♦ Auvergne-Rhône-Alpes

En termes de revenu médian, la Haute-Savoie dispose d’un revenu 18% supérieur à celui de la région, alors que 5 département se situent dans la moyenne (dont le Rhône et l’Isère qui totalisent), regroupant 61% des habitants de la région; ils connaissent un revenu médian supérieur à la moyenne France. Par ailleurs, 6 départements (dont 3 d’Auvergne) ont les revenus les plus faibles et une dispersion des revenus plutôt inférieure à la moyenne.

♦ La Bretagne

Les 4 départements présentent une forte homogénéité et une répartition assez proche en termes d’habitants.

Le Grand Est

L’Alsace se détache avec un revenu moyen supérieur, suivie de 2 départements Lorrains, et de la Marne (revenu moyen), puis par 4 départements le plus souvent très ruraux avec un revenu moyen proche. Noter que l’Alsace et la Moselle regroupe 55% des habitants alors que les 4 départements “ruraux” ne contient que 21% des habitants.

♦ Le Pays de la Loire

Une grande proximité des 5 départements, la Loire-Atlantique affichant le meilleur revenu et 37% de la population; noter une disparité faible et proche des revenus.

♦ Le centre Val de Loire

Là encore une grande proximité des 6 départements, avec surprise le meilleur revenu revenant à l’Eure et Loire et le moins favorable à l’Indre (ce qui n’est pas une surprise). Noter que le Loiret et l’Indre-et-Loire (50% des habitants) passent en termes de revenu après l’Eure-et-Loire (le fait de Chartres et de sa proximité de l’agglomération Parisienne).

 
♦ Bourgogne-Franche-Comté
Le Doubs et la Côte d’Or (38% des habitants) ont des revenus un peu plus élevés que ceux de la moyenne régionale.
 
♦ Paca
40% de la population est localisée dans les Bouches du Rhône. Dans ce département et celui de des Alpes-Maritimes, les écarts de revenu sont importants. 2 départements décrochent en niveau de vie au regard de la moyenne régionale, le Vaucluse et les Alpes de Haute-Provence.
♦ Nouvelle Aquitaine
La Gironde, les Pyrénées-Atlantiques et la Charente-Maritime regroupe la moitié des habitants d’une région composée de 12 départements. Si la Gironde se différencie par un niveau de vie plus élevè que la moyenne de la région, 3 départements sont au contraire les plus éloignés (la Dordogne, le Lot-et-Garonne et la Creuse).
 
♦ Normandie
La Seine-Maritime regroupe 35% de la population ; on y constate peu d’écarts de revenu, si ce n’est l’Orne en situation la moins favorable.

♦ L’Occitanie

12 départements composent la région ; 2 regroupent prés de la moitié de la population (la Haute-Garonne et l’Hérault). La Haute-Garonne se différencie en ce qui concerne le niveau de revenu (le plus élevé), alors que l’Ariège et l’Aude sont dans les situations les moins favorables.

♦ La Corse

Le Corse du Sud connait un niveau de revenu supérieur à la Haute-Corse.

♦ Les Hauts de France

Le Nord draine 43% de la population de la région, mais c’est l’Oise qui se différencie nettement en ce qui concerne le niveau de revenu, alors que le Pas-de-Calais connait la situation la moins favorable.

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