Méthodologie : La défaillance d’entreprise correspond à l’ouverture d’une procédure de sauvegarde, redressement judiciaire ou liquidation judiciaire directe auprès d’un Tribunal de Commerce ou de grande instance. Cela ne recouvre donc ni les procédures amiables (mandat ad ’hoc ou conciliation) ni les suites d’ouverture (arrêt de plan ou conversion en liquidation). Chaque année, en moyenne, les 2/3 des Redressements Judiciaires ouverts sont convertis en Liquidations Judiciaires. Altares observe qu’en moyenne 60% des conversions en liquidation judiciaire sont prononcées l’année de l’ouverture du redressement judiciaire et 40% le sont en année N+1 voire N+2.
Altares collecte l’ensemble des jugements auprès des greffes des Tribunaux de Commerce ou des Tribunaux d’Instance ou de Grande Instance de métropole et d’outre-mer, le plus souvent quelques semaines avant leur publication au B.O.D.A.C.C.
Les défaillances d’entreprises, en baisse chez les TPE et les petites entreprises, touchent davantage les entreprises de 50 salariés et plus. Si elles ont baissé dans la quasi totalité des secteurs d’activité, elles ont cru dans 2 secteurs dynamiques : l’informatique/communication et les transports.
2019 comptabilise 52 002 défaillances dont 68% en liquidations directes, 30,5% en redressements judiciaires et 2% en sauvegardes.
Les défaillances sont en nette baisse : -4,8% au regard de 2019, de -7,5% pour la période 2019/2016-2018 et de – 16,5% au regard de la période 2019/2010-2015.
Elles ont davantage baissé entre 2018 et 2019 au sein des liquidations (-5,5%) vs -3% pour les redressements judiciaires.
Les défaillances concernent avant tout les plus petites entreprises : 88% sont le fait d’entreprises d’au plus 5 salariés.
Les défaillances chutent nettement entre 2018 et 2019 dans les tranches de taille de 3 à 49 salariés (entre -6 et -12%) , plus modérement chez les moins de 3 salariés (-3%); elles augmentent chez les 50 salariés et plus, passant de 305 à 347 défaillances, notamment dans la tranche 50-99 salariés (+19,5% , notamment en redressement +20,5%); les redressements sont 67% des défaillances des 50 salariés et plus, les liquidations 20% et les sauvegardes 12% mais leur progression dans les sauvegardes a été forte (de 27 à 42 entreprises concernées soit +56%); près du tiers de ces PME provient de l’industrie manufacturière.
Les défaillances les plus nombreuses (52%) sont le fait d’entreprises de 3 à 10 ans d’ancienneté vs 30% pour les plus de 10 ans et 17% pour les moins de 3 ans. Toutes les tranches d’ancienneté ont connu une amélioration, plus marquée chez les moins de 3 ans (-9% globalement et -11% en ce qui concerne les liquidations). Les redressements ont davantage diminué dans les entreprises de 6 à 15 ans d’ancienneté (-6 à -9% vs 0 à -3 pour les autres).
En ce qui concerne les formes juridiques, noter que les entreprises individuelles ne sont que 15% des défaillances vs 85% celles en société (51% sont des SARL et 30% des SA et SAS). La régression est plus largement le fait des SARL (-10%) et des entreprises individuelles (-9%), alors que les SA et SAS progressent de 12%, notamment dans la modalité redressement (18%).
Noter que les liquidations immédiates sont autant le fait des SARL (72% des défaillances des SARL) que des SAS et SA (65%) ou encore des entreprises individuelles (63%).
Par grands secteurs d’activité :
Les activités surtout tournées vers la clientèle des entreprises et des administrations ont connu en majorité des évolutions favorables : industrie manufacturière (-7,6%), service aux entreprises (-5,6%), pour partie la construction (-6,3%); mais certains secteurs affichent soit la stabilité tels le commerce de gros (+0,4%), voire une hausse tels l’informatique/communication (+2,6%) et le transport de marchandises (+5,3%).
Il en est de même pour les activités surtout tournées vers le marché des particuliers : boulangeries-pâtisseries (-14,3%), la santé (-7,4%), le commerce de détail (-6,7%), les services au particuliers (-6,3%), les HCR (-6,2% dont les cafés -9,9); certaines activités mixtes sont plutôt stables telles celles de l’immobilier (-0,6%), l’enseignement (-1,2%), alors que les activités finances et assurance sont en hausse (+5,3%); noter enfin la forte hausse des activités récréatives (+7,9%)
Enfin en ce qui concerne les régions métropolitaines, des régions aux densités de création d’entreprise faibles telles la Normandie, les Hauts-de-France ou le Grand Est ont des baisses remarquables de défaillances.
2 régions progressent légérement en nombre de défaillances : la Corse (2,5%) et Bourgogne-Franche-Comté (1,5%).
Ces baisses sont à observer en comparant avec les baisses habituellement favorables des années antérieures, hors l’Ile-de-France.
Pour en savoir davantage : https://www.altares.com/wp-content/uploads/dlm_uploads/downloads/etude-defaillance-bilan-2019-print.pdf