Le drive et la livraison à domicile ont progressé de 41% entre janvier et octobre .


"Conjoncture : le commerce et son environnement", Fédération du commerce et de la distribution, novembre 2020

Une étude fort complète sur l’évolution 2020 du commerce de détail.

⇒ L’évolution du chiffre d’affaires du commerce de détail en 2020

♦ Le chiffre d’affaires du commerce de détail : -4,1% en valeur sur 9 mois en 2020 et -3,5% en volume vs une hausse de 4% en valeur sur toute l’année 2019. Cette baisse atteint près de 12% entre les 4 derniers mois de l’année 2019 et les 4 premiers mois de 2020, du fait de la fermeture des points de vente non alimentaires à compter de la mi-mars au 11 mai).

Au sein de la zone euro, le recul s’est établi à 1,8% en valeur, avec des pays tirant vers le bas la croissance, tels que la France, mais aussi l’Espagne (-9,6%) et l’Italie (-9,4%); en revanche, la croissance est restée d’actualité en Allemagne (+4,1%) et aux Pays-Bas (+4,7%).

 

♦ Le commerce de détail alimentaire : pendant les 9 premiers mois de l’année 2020 la hausse a été de 3,9% en valeur et de 2,6% en volume  ; ces chiffres intègrent l’ensemble des ventes effectuées par les commerces alimentaires, y compris les produits non alimentaires dont le chiffre d’affaires a continué de reculer au cours de la période (textile, électronique grand public, gros électroménager…).

Dans la zone euro, la hausse a été de 5,4% en valeur (+8% en Allemagne, +6,7% aux Pays-Bas vs 4% en Grande-Bretagne, 2,8% en Espagne et 2,3% en Italie).

 

En ce qui concerne les produits de grande consommation et les produits frais, la hausse a été de 6,3% (0,8% en 2019). Le drive et la livraison à domicile ont progressé de 41% en valeur, les magasins de proximité de 9%, les supermarchés de 7%, contre 0,8% pour les hypermarchés.

 

La dynamique de croissance des produits bio s’est poursuivie, progressant de 15% en valeur ; le bio représente 5,1% des ventes. A noter, le drive est la catégorie présentant la part la plus élevée de ventes de produits bio.

 

♦ Le commerce non alimentaire : les ventes ont reculé en valeur de 8% (28% en mars 2020, 48% en avril, puis 7% en mai) vs +4% en 2019 ; le rebond des ventes à compter de juin reste trop faible pour compenser les pertes des mois de confinement.

Si la grande majorité secteurs a été impactée par ce décrochage, le textile-habillement-chaussures a chuté de 27% (25 dans la zone euro).  

En zone euro, la baisse a été en moyenne de 4,5% mais les Pays-Bas ont connu une hausse de 6% et l’Allemagne de 2% vs -7 au Royaume-Uni, -15% en Italie et -22+% en Espagne.

 

♦ L’E-commerce : 44,5Md€ de recettes sur les six premiers mois de l’année 2020 (+13% par rapport au premier semestre de l’année 2019), mais +37% en cumul de mars à mai 2020, par rapport à la même période en 2019.

Sur la période de confinement les produits de grande consommation et frais libre-service ont fortement progressé (+55% par rapport à la période avril-juin 2019).

 

Le e-commerce alimentaire a amplement confirmé sa montée en puissance depuis le début du confinement : la croissance a été de 49% pour les livraisons à domicile, de  41% pour le drive, leur part de marché frôlant les 8% début octobre, vs 5,5% en moyenne annuelle en 2019.

20,7 Millions de consommateurs y ont fait appel, gagnant 4,7 millions de nouveaux acheteurs.

⇒ Le contexte, les prix

L’attrait des consommateurs pour les produits alimentaires français et locaux reste important (63% d’entre eux préfèrent acheter ces catégories de produits) : soutien des agriculteurs, de l’économie, la qualité, etc.

Mais la dimension prix reste le critère d’achat principal pour 43% des Français.

Selon l’enquête publiée par Ipsos pour le Secours Populaire, 40% des Français, dont 64% des plus modestes, se restreignent d’ores et déjà sur la qualité de leur alimentation.

 

♦ La confiance des ménages est en octobre en léger repli par rapport à septembre. La part des ménages estimant qu’il est opportun de faire des achats importants s’est redressée par rapport au point bas du printemps, mais reste en dessous de son niveau de long terme. Par ailleurs, l’opinion des ménages quant à leur situation financière future, estimant qu’il est opportun d’épargner recule légèrement en octobre, mais reste à très haut niveau.

 

Les prix à la consommation ont augmenté de 0,7% au cours de la période allant de janvier à septembre 2020 soit une tendance au ralentissement par rapport à 2019 (+1,3% en moyenne annuelle), en lien avec la baisse des prix de l’énergie en particulier. Cette décélération s’observe également au sein de la zone € (hausse de  0,4%).

 

Par contre, les prix à la consommation des produits alimentaires et boissons non alcoolisées ont progressé de 2,2% en France au cours des 9 premiers mois de l’année (après 2,4% en moyenne annuelle en 2019). Cette augmentation est avant tout portée par les produits frais (+7%), alors que la croissance des prix des produits transformés tendait à ralentir (+1,2%), après une hausse de 2,1% en moyenne annuelle en 2019.
A noter, la croissance des prix à la consommation des produits alimentaires a connu des évolution similaires au sein de la zone euro.

 

♦ L’emploi dans le commerce de détail est repassé sous la barre des 1,8 million de salariés en T2 2020, retrouvant son niveau de T4 2017 ; en glissement annuel, l’emploi s’est contracté pour la première fois depuis T4 2013, de -0,8%, soit une baisse de 15 200 emplois. Entre T4 2019 et T2 2020, l’emploi a reculé de -1,7%, soit 30 000 postes en moins.

 

♦ Le taux de marge (rapport EBE / VA en %) dans le commerce (ensemble du commerce, y compris commerce de gros et automobile) s’est établi à 26,8% en T2 2020, quasiment stable par rapport à T1, mais en baisse de plus de 4 points par rapport à T4 2019.

 

En annexes, le document cite les études, et enquêtes conduites en 2020 sur la distribution, et la consommation.

 

Pour en savoir davantage : http://www.fcd.fr/notes-de-conjonctures-de-la-fcd/