Une comparaison bien incertaine sur l’importance des petites entrepreneurs en Europe.


"Emploi, chômage, revenus du travail, édition 2019", Insee, lu en juillet 2019

“Les groupes socio‑économiques européens (European Socio-economic Groups, ESeG) sont un outil de classification européenne qui allie l’économique et le social et permet d’analyser et de comparer les sociétés de l’Union européenne. Cette nomenclature comprend 9 groupes dont 7 concernent la population active. Elle est construite à partir de la profession exprimée dans la classification internationale du travail et des professions révisée en 2008 et du statut de l’emploi (salarié ou non). Les personnes qui n’ont pas d’emploi sont classées en fonction de leur ancienne profession lorsque c’est possible ou selon leur statut actuel (étudiant, retraité, etc.). Les groupes sont : cadres dirigeants, professions intellectuelles et scientifiques, professions intermédiaires salariées, petits entrepreneurs, employés qualifiés, ouvriers qualifiés salariés, professions salariées peu qualifiées, retraités, autres personnes sans emploi. Certains groupes peuvent avoir des appellations proches de celles de la nomenclature française (la PCS) mais recouvrir une réalité différente.

 

Beaucoup d’incertitudes pour oser faire une comparaison.

 

Je reprends ces données parce qu’elles sont souvent demandées. Mais j’attire l’attention du lecteur sur la difficulté d’utilisation :

 

– Chaque pays devrait fournir des données selon la nomenclature Eurostat, mais il ne semble pas qu’il y ait vérification exigeante d’Eurostat de la qualité des données,

 

–  La CSP d’Eurostat ne recouvre pas totalement la CSP Française, ni sans doute les nomenclatures des différents pays. A titre d’exemple, la CSP non-salarié, qui devrait être au plus prés de la CSP Eurostat, mentionne, dans ce même document publié par l’Insee, un taux de non-salarié de 10,3% en 2018, et par ailleurs un taux de 8% cumul agriculteurs, artisans et commerçants, et chefs d’entreprise de moins de 10 salariés. On ne sait pas si les autoentrepreneurs sont pris en compte.

Par ailleurs, l’Insee chiffre en 2018 les cadres et professions intellectuelles supérieures à 18,4% (25,4% selon la nomenclature Eurostat).

 

-Et pour compliquer encore, nombre de chefs d’entreprise ne sont pas pris en compte dans le terme “petits entrepreneurs” ou dans la CSP chef d’entreprise (agriculteur, artisan, commerçant) : il s’agit des chefs d’entreprise salariés de leur entreprise et par ailleurs de la majorité des professions libérales, qui figurent dans le groupe cadres et professions intellectuelles supérieures.

 

Ceci étant dit, je vous propose des extraits du tableau d’Eurostat pour rendre compte de son existence et vous permettre d’observer quelques grandes tendances, en oubliant la précision des chiffres : par ordre décroissant “les pays de l’est” ont les taux les plus élevés de petits entrepreneurs, puis les pays “anciens” de l’UE du sud, la France étant en position intermédiaire avant les pays du nord (Allemagne, Danemark, Suède..).