Ce document est le rapport détaillé des comptes du commerce et fait suite à l’article publié en juin relatif au commerce en 2018.
L’évolution du commerce de détail en 2018, comparée à 2017 et 2016, est faible : +0,3% en volume après +1,3% et +1,6%, et une situation toutefois plus favorable en valeur (+2,1% après +2 et +1,1).
⇒ Le chiffre de ventes du commerce de détail (518Md€) selon la forme de vente :
Le commerce alimentaire en magasin
♦ Les ventes progressent dans le secteur de l’alimentation spécialisée et de l’artisanat commercial. Cependant, elles sont moins dynamiques qu’en 2017 (+ 1,8% en volume, après +4,%); toutefois, en valeur, elles augmentent plus qu’en 2017 (+ 6,1% après + 5,4%) en raison de la hausse des prix à la consommation des produits alimentaires qui s’est accentuée en 2018 (+ 2,1% après + 1,1% en 2017 et + 0,7% en 2016).
– Les ventes en boulangeries-pâtisseries (14,5Md€) restent florissantes malgré une décélération de leur activité en volume (+ 3,3%, après 4,6 %); en valeur, le ralentissement est moindre (5% après + 5,4%).
– Les ventes en boucheries charcuteries (8,2Md€) augmentent modérément aussi bien en volume (+ 0,5% après + 0,3%) qu’en valeur (+ 1,9% après + 1,3%).
– Le commerce de détail de fruits et légumes est moins dynamique qu’en 2017 : ses ventes augmentent de 3,5% en volume, après + 7,6%. En 2018, fortement pénalisées par les intempéries, les récoltes de fruits et légumes reculent, favorisant la hausse des cours à la production puis des prix à la consommation. Pour autant, la hausse des ventes des primeurs en valeur, a été moins vive qu’en 2017 (+ 7,9%, après + 10,2%).
♦ Les ventes des petites surfaces d’alimentation générale et magasins de produits surgelés continuent de croître rapidement en 2018 (+ 5,1% en volume et + 7,7% en valeur). Leur dynamisme s’explique par l’expansion des commerces d’alimentation générale (+ 10,7% en volume), dont certaines enseignes bio, tandis que les ventes en commerce de détail de produits surgelés continuent de baisser (- 2,7% après – 1,4% en volume).
♦ En 2018, les ventes des grandes surfaces d’alimentation générale poursuivent leur baisse en volume (- 1%, après – 1,4%) alors qu’elles augmentent en valeur (+ 1,4%) après avoir stagné. Les ventes de produits alimentaires augmentent dans les supermarchés (+ 1,4% en valeur) et elles remontent dans les hypermarchés (+ 0,7% en valeur après – 0,8%). La baisse des ventes non alimentaires s’accentue dans les deux formes de ventes (- 2,1% en valeur, après – 1,6% dans les supermarchés et – 2,4% après – 0,2% dans les hypermarchés).
♦ Les grands magasins, surtout implantés à Paris et dans les grandes villes, ont connu une perte d’attractivité (+ 0,2% en volume après + 4,6% et + 0,4 % après + 4,9 % en valeur); ce ralentissement est un contrecoup du rebond de 2017.
♦ Les ventes des autres commerces non alimentaires non spécialisés (magasins de type « bazar ») sont toujours très dynamiques même si elles ralentissent depuis 2 ans (+ 9,5% en volume en 2018, après + 11,3% et + 14,4%); leurs ventes progressent de 10,1% en valeur, après + 11,4% et + 14,6%.
Le commerce non alimentaire en magasin
En 2018, les ventes du commerce non alimentaire spécialisé (y compris carburant et pharmacie) sont stables en volume (+ 0% après + 1,7%), elles représentent 43% des ventes du commerce de détail en 2018. On y trouve :
♦ Le commerce de détail d’équipements des TIC (vente d’ordinateurs et d’équipements périphériques, d’équipements de télécommunication et de matériel audio et vidéo en magasin spécialisé). Les ventes en volume progressent à un rythme moins soutenu en 2018 qu’en 2017 (+ 3,8% après + 4,8%).
♦ Le commerce de détail d’équipement du foyer (équipements ménagers, textiles, quincaillerie, tapis, appareils électriques et électroménager, meubles) s’essouffle depuis 20 ans (+ 0,7% en volume, après + 1,6% et + 4,5%).
♦ L’activité des magasins dans le secteur culturel et récréatif se replie : les ventes baissent de 3,9% en volume et de 0,6% en valeur.
Le commerce de détail de journaux et de papeterie en magasin spécialisé a particulièrement reculé (- 8,5%), mais l’évolution des ventes en valeur reste positive (+1,1 % après +2,2 %).
La situation continue de se dégrader pour le commerce de livres en magasin spécialisé, avec un fléchissement des ventes (- 3,2% en volume, après – 0,6%), en partie dû au segment livre scolaire.
♦ Le commerce de détail d’articles de sport en magasin spécialisé est en perte de vitesse alors qu’il se portait très bien depuis cinq ans (- 0,1% en volume en 2018, après + 5% et + 9%).
♦ Les ventes de carburants continuent de diminuer en volume (- 4,6% après – 1,2%), mais augmentent en valeur (+ 7,3%, après + 7%), en lien avec une envolée des cours du pétrole.
♦ L’activité du commerce d’équipement de la personne en magasin spécialisé (habillement, chaussure, maroquinerie, parfumerie, bijouterie, optique) diminue (- 1,6% en volume) alors qu’elle s’était stabilisée en 2017, en 2018, l’activité des détaillants baisse en volume de 3,1% pour l’habillement, – 3,5% pour les chaussures et – 2,5% pour l’horlogerie et la bijouterie.
Le commerce hors magasin
Le commerce hors magasin (commerce de détail sur éventaires ou marchés, vente à distance par correspondance, vente à domicile et par automate) augmente de 2,6% après + 5,5% en volume; en valeur, les ventes augmentent de 2,7% après + 5,1%.
L’activité du commerce sur éventaire ou marché continue de fléchir en volume (- 0,8%, après – 0,7%) mais augmente de 1,6% en valeur après + 0,8%).
Le commerce et la réparation automobile
Après quatre années florissantes, l’activité du commerce et de la réparation de véhicules automobiles et de motocycles ralentit en 2018. Les ventes s’élèvent à 131,4Md€. Elles augmentent de 1,1% en volume, après + 5,3% en 2017 et + 5,7% en 2016; elles progressent en valeur de + 2,9% (après + 6% et + 5,4%).
♦ Le commerce de véhicules automobiles (72% des ventes du secteur) a beaucoup ralenti (+1,1% en valeur après + 5,4% et + 7,1%).
♦ L’entretien et la réparation de véhicules automobiles est plus dynamique (+ 1,8% en volume et +5% en valeur).
♦ Les ventes du commerce de détail d’équipements automobiles ralentissent nettement : + 1,1% après + 9,9%, en volume.
⇒ L’évolution des parts de marché depuis 2013
Les grandes surfaces alimentaires, dans le commerce de détail) ont perdu des parts de marché au profit de l’alimentation spécialisée, artisanat commercial, et petites surfaces d’alimentation générale :
Au sein du commerce de détail alimentaire, les grandes surfaces (supermarchés, magasins multi-commerces et hypermarchés) commercialisent 65% des produits alimentaires hors tabac, en 2018, une proportion stable par rapport à 2017 et en recul de 1,3 point par rapport à 2013, alors que les magasins spécialisé et l’artisanat commercial comptent pour 19% (en hausse de 7,3% au regard de 2013). Les ventes sur les marchés comptent pour 7% (hausse de 18,6% au regard de 2013).
⇒ Le nombre de grandes surfaces alimentaires et non alimentaires en France métropolitaine
En ce qui concerne l’alimentaire, on dénombre 13 195 établissements dont notamment 7 179 supermarchés, 3 355 hard discount, et 2 207 hypermarchés.
En ce qui concerne le non alimentaire, ce sont 17 852 établissements dont 18% dans l’habillement, 12% le meuble, 11% le bricolage, 8% la jardinerie, 7,5% dans le sport et 5,5% dans la chaussure.