Méthodologie : l’étude a été réalisée par SNC/Comisis / OpinionWay auprès d’un échantillon de 2 135 personnes représentatif de la population des 18 ans et plus, hors retraités et inactifs (vs 2 012 personnes lors de la 1ère vague, mais celle-ci incluait les personnes dites inactives).
Les interviews ont été réalisés par questionnaire auto-administré en ligne.
En raison du changement de l’univers de référence ne considérant plus que les actifs en emploi ou en recherche en Mars 2018, la vague 1 a été intégralement retraitée sur la même base des actifs.
L’échantillon a été constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégories socioprofessionnelles, de régions et de catégories d’agglomérations.
Solidarités Nouvelles face au Chômage (SNC) dispose d’un réseau de 2 500 bénévoles accompagnateurs, appartenant à 200 groupes; en 2018, 4 000 chômeurs ont été accompagnés; 62% ont trouvé une issue positive (emploi ou formation) en fin d’accompagnement.
Quelles sont les attentes des chômeurs, et leurs perceptions du chômage ?
Prés de 6 actifs sur 10 ont connu des périodes de chômage. Ce qui conduit 86% des répondants à considérer que tout le monde un jour peut connaitre cette situation. 64% pensent que « les chercheurs d’emploi peuvent apporter des nouvelles compétences et des nouvelles façons de travailler dans les entreprises”.
En terme de vécu personnel, 69% associent la période de chômage à des qualificatifs négatifs contre 43% des qualificatifs positifs, une appréciation qui se confirme entre les deux vagues du baromètre, et qui est partagée autant par les personnes au chômage que par les personnes en emploi.
Est perçu comme négatif par 39% une période laborieuse, stressante et administrative, par 38% une période difficile en raison des difficultés financières à gérer, alors qu’elle impose de veiller à sa présentation, par 30% la solitude et l’inactivité, par 17% la perte d’estime de soi, par 15% une situation pénible à cause du regard des autres.
34% ont connu des problèmes de santé; la moitié un impact négatif sur les loisirs et 40% un impact négatif sur les pratiques sportives; 40% un impact négatif sur les comportement alimentaires.
72% des répondants considèrent que « les employeurs ont un a priori négatif sur les chômeurs de plus d’un an » et 72% qu’« une période de chômage de plus de 9 mois est un handicap pour retrouver du travail ».
Par contre quelques impacts positifs ont été recensés : l’opportunité de changer de métier et ou d’entreprise (17%) ou d’obtenir de nouvelles compétences (13%), une remise en cause intéressante (17%), des rencontres humaines riches (13%), une renaissance professionnelle (8%).
Les principaux freins à la recherche d’emploi selon les demandeurs d’emploi :
-Le manque d’offre (61%), notamment dans le secteur géographique (44%) ou le secteur d’activité (32%),
-L’âge pour 44%, notamment les plus de 55 ans,
-Le manque d’expérience (34%), le niveau de diplôme insuffisant (23%), le manque de compétence (20%), la nécessité d’une formation (19% pour une nouvelle fonction, 10% pour l’ancienne fonction),
-La mobilité pour 22% (notamment en Ile-de-France),
-Le niveau de salaire (14%).
51% des répondants ont refusé des propositions d’embauche au cours des 10 dernières années (31% une fois, 20% plusieurs fois), mais 55% ont fait des concessions; le classement ci-après priorise l’importance des concessions au regard des refus :
-Refus du secteur d’activité sans lien avec la formation (18%); 39% ont fait des concessions,
-Refus du type de contrat (23%); 37% ont fait des concessions. Seul 1 actif sur 2 en contrat court (CDD, contrat d’intérim ou contrat d’usages, de moins d’un mois) a choisi ce mode d’organisation; pour 33% ce type de contrat est imposé faute de trouver un emploi stable.
et pour 15% ce type de contrat est imposé en raison de la nature même de l’activité.
-Refus d’un travail sous-qualifié (26%); 39% ont fait des concessions,
-Refus des conditions de travail (33%), horaires notamment; 35% ont fait des concessions
–Refus du fait de la situation géographique (42%); 21% ont fait des concessions,
-Refus du fait de l’état de santé (6%).
Les femmes cèdent davantage que les hommes sur les conditions de travail, et lorsqu’elles sont seules, elles cèdent également sur la rémunération.
Les ouvriers qualifiés ou non qualifiés et les employés acceptent davantage d’autres secteurs d’activités.
Les cadres supérieurs et les professions intellectuelles supérieures sont plus nombreux à accepter la mobilité.
Les 50 ans et + cèdent davantage sur la rémunération.
Les attentes
Près de 8 chercheurs d’emploi sur 10 ne se sentent pas “suffisamment soutenus ou aidés par les institutions et les entreprises” dans le cadre de leur recherche voire même, ne se sentent pas suffisamment considérés durant cette période, ce qui amplifie leur ressenti d’isolement et leur anxiété.
61% des chercheurs d’emploi souhaiteraient une réponse systématique à leurs courriers de candidature. 60% d’entre eux souhaiteraient connaître les raisons de leur non sélection à l’embauche.
28% attendent une meilleure capacité des recruteurs à définir leurs critères de sélection pour les postes à pourvoir.
29% évoquent la possibilité de se rencontrer. 28% souhaiteraient pouvoir échanger par téléphone, même en cas de réponse négative.
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