Une description des entreprises du secteur des activités foires et salons.


"Les entreprises du secteur des foires et salons : une vive croissance et des marges élevées", Insee Première N°1742, mars 2019

En 2016, le secteur des foires et salons dégage 4,3Md€ de chiffre d’affaires. Entre 2006 et 2016, ce dernier progresse en moyenne de 4,7% en valeur par an.

 

En 2016, le secteur des foires et salons compte 7 800 unités légales et dégage un chiffre d’affaires de 4,3Md€. À titre de comparaison, le chiffre d’affaires du secteur de la régie publicitaire de médias (vente et revente d’espaces publicitaires pour compte de tiers) s’élève à 8,1Md€.

 

Au sein de l’Union européenne, le chiffre d’affaires du secteur s’élève à 24,9Md€ en 2016. La France se situe en deuxième position (17%) derrière l’Allemagne (33%), mais devant l’Italie (11%), le Royaume-Uni (10%) et l’Espagne (7%). La valeur ajoutée rapportée au nombre de salariés en équivalent temps plein y est plus élevée que dans les autres pays de l’Union européenne (90K€, contre notamment 79K€ en Allemagne et 80K€ au Royaume-Uni).

 

L’organisation de salons et de foires représente 52% des recettes du secteur (dont 30% pour des manifestations réservées aux professionnels , 8,8% des manifestations professionnelles ouvertes au grand public et 12,8% des manifestations grand public), l’organisation de congrès et de séminaires (29%), l’exploitation de parcs d’exposition et de centres de congrès (5,8%) ainsi que d’activités connexes à l’organisation d’événements (7,9%).

 

Les clients sont essentiellement des entreprises (86% du chiffre d’affaires). La location d’espace aux exposants constitue la principale source de recettes (77%), loin devant les droits d’entrée payés par les visiteurs (12%). La part du chiffre d’affaires réalisée avec des unités légales du même groupe est faible (9% contre 21% dans l’ensemble des services aux entreprises).
En 2016, 23% du chiffre d’affaires est réalisé avec des clients étrangers (la part des exposants étrangers est de 44% et celle des visiteurs étrangers de 30%).

 

Entre 2006 et 2016, le chiffre d’affaires du secteur progresse fortement en valeur (+4,7% en moyenne annuelle ou 57,6% au total) malgré une baisse en 2009 (–5,5%). La hausse du chiffre d’affaires est nettement plus marquée que dans l’ensemble des services aux entreprises (+2,6% en rythme annuel ou 29,1% au total). *

Si l’activité des portails internet progresse fortement au cours de la période(+17,4% en moyenne par an), à l’opposé, celle des agences de publicité est relativement atone tandis que celle des régies publicitaires baisse.

 

La part des foires et des salons mixtes ou grand public dans le chiffre d’affaires du secteur diminue légèrement; par contre, l’activité des salons destinés aux passionnés (équitation, automobiles anciennes, mangas…) est soutenue, alors que la fréquentation des foires généralistes est peu dynamique.

L’activité des congrès et des séminaires est elle aussi dynamique et en croissance alors que que celle des salons professionnels sont particulièrement dynamiques. En 2016, la moitié des congrès ont pour thème la santé. 

 

Les unités légales qui appartenaient en 2006 à des ETI ou à des grandes entreprises sont les plus dynamiques (+4% en moyenne annuelle pour le chiffre d’affaires); de même, celles qui appartenaient en 2006 à des groupes français (41% du CA des unités pérennes du secteur) croissent plus rapidement que celles qui appartenaient à des groupes étrangers ou étaient indépendantes (+5,4% en rythme annuel vs +1,4% pour celles appartenant à des groupes étrangers et +3% pour les unités indépendantes).

 

1% des unités légales génèrent 52% du chiffre d’affaires (contre 62% dans l’ensemble des services aux entreprises); celles du secteur détenues par des ETI et par des PME réalisent l’essentiel du chiffre d’affaires (respectivement 37% et 36%).

 

Les entreprises du secteur des foires et salons sont spécialisées, se composant essentiellement d’unités légales du secteur (7 460 sur un total de 7 800): leurs autres unités légales ont des activités connexes, comme la vente directe de voyages organisés, l’installation de décors ou la location de stands et de salles.

 

La forte hausse du nombre d’unités légales contribue aussi de façon significative à la progression de l’activité, ces dernières provenant notamment des secteurs des activités créatives, artistiques et de spectacle, de la  publicité et des agences de voyage et voyagistes.

 

Le taux de marge moyen du secteur est nettement supérieur à celui de l’ensemble des services aux entreprises (30% de la valeur ajoutée en 2016 contre 21%). Il est plus élevé pour les ETI et les grandes entreprises (39%) que pour les PME (26%) et les microentreprises (19%).

Ces écarts sont dus à des spécialisations différentes, les ETI et les grandes entreprises réalisant une part plus élevée de leur chiffre d’affaires dans l’organisation de salons professionnels, alors que les microentreprises organisent plus fréquemment des congrès et des séminaires.

 

1/4 des unités légales du secteur ont un taux de marge supérieur ou égal à 37% tandis qu’un autre quart ont un taux de marge négatif ou nul; la dispersion des taux de marge est forte quelle que soit la catégorie d’entreprise; elle est la plus grande au sein des ETI et des grandes entreprises (écart de 44 points entre le premier et le troisième quartiles); par rapport à 2006, le taux de marge moyen diminue faiblement (32% en 2006).

 

En 2016, le secteur emploie 14 700 salariés ETP; cet effectif s’accroît de 4,8% en moyenne annuelle par rapport à 2009, qui est un point bas pour l’activité, une hausse comparable à celle de la valeur ajoutée (+4,9%).

 

En termes de CSP, l’encadrement comptent pour 28% (cadres 25%, indépendants 3%), les professions intermédiaires pour 20%, les employés pour 39% et les ouvriers pour 13%. La part des cadres et des professions intermédiaires dans le secteur est plus forte que dans l’ensemble des services aux entreprises (respectivement 25% et 20%).

Les cadres sont pour une large part des cadres commerciaux, des cadres de services administratifs ou des cadres des relations publiques et de la communication.

Les salariés sont aussi plus souvent des femmes (56% contre 48); ils sont plus jeunes (19% ont plus de 50 ans vs 25).

Le recours au temps partiel est moins fréquent (8% contre 18). 56% sont en CDD (notamment en contrat d’usage), du fait d’une activité événementielle.

 

Entre 2006 et 2016, les frais de personnel (salaires, traitements et charges sociales) progressent une peu plus rapidement que la valeur ajoutée (+5% par an en moyenne contre +4,6%).

 

La rentabilité économique (rapport de l’excédent brut d’exploitation sur la somme des immobilisations corporelles et incorporelles et du besoin en fonds de roulement) du secteur est élevée (23% contre 17% dans l’ensemble des services aux  entreprises) et plus forte pour les ETI et les grandes entreprises.

L’intensité capitalistique moyenne du secteur (rapport des immobilisations corporelles brutes sur l’effectif salarié en équivalent temps plein) atteint 86 000€ en 2016 par emploi équivalent temps plein, contre 76 000€ dans les services aux entreprises. Elle est plus forte pour les unités légales qui organisent des salons professionnels ouverts au public, des foires et exploitent des parcs d’exposition et des centres de congrès et plus faible pour celles qui organisent des congrès et des séminaires.

 

Les immobilisations corporelles et incorporelles chiffrent 2,3Md€ en 2016 (1,3Md pour les immobilisations corporelles et 1Md pour les immobilisations incorporelles). Les constructions représentent 29% des immobilisations corporelles, les installations techniques 25%, les installations générales 20%  et les autres immobilisations corporelles 26%. Les immobilisations incorporelles se composent principalement de fonds commerciaux; elles appartiennent pour 74% à des ETI ou à des grandes entreprises alors qu’elles ne représentent que 44% de sa valeur ajoutée.

Le montant des immobilisations corporelles et incorporelles augmente fortement entre 2006 et 2016 : +5,8% en moyenne annuelle (+4,6% pour les premières et +7,5% pour les secondes).

 

Le taux d’investissement du secteur, proche de son niveau de 2006, s’établit à 13% en 2016, soit un niveau un peu inférieur à celui de l’ensemble des services aux entreprises (16%).

 

Les unités légales du secteur recourent plus fréquemment à la sous-traitance que dans l’ensemble des services aux entreprises (33% du chiffre d’affaires contre 18%); celles appartenant à des petites et moyennes entreprises (PME) du secteur y recourent le plus (38% de leur chiffre d’affaires).

 

Pour en savoir plus : https://www.insee.fr/fr/statistiques/3896513