Les réseaux d’enseigne (22% des boutiques) totalisent 85% du chiffre d’affaires du commerce alimentaire de détail et 68% des emplois.


"Les réseaux d’enseigne dans le commerce de détail alimentaire : 85% du chiffre d’affaires du secteur, concentré sur quelques grands acteurs " Insee Première N° 1723, décembre 2018

Méthodologie : L’enquête a été conduite de septembre à fin décembre 2016, recensant auprès d’environ 200 têtes de réseau des informations relatives à l’ensemble des points de vente membres d’un réseau d’enseigne; les données sur les réseaux d’enseigne totalement intégrés proviennent du système d’information sur les liaisons financières produit par l’Insee. Ces données sont enrichies par l’utilisation des sources administratives de 2016 : répertoire Sirene  (issues du dispositif Ésane combinant les données fiscales et les enquêtes sectorielles annuelles), données de la taxe sur les surfaces commerciales (Tascom). Les effectifs employés (en équivalent temps plein) sont issus des millésimes 2015 de Clap (Connaissance locale de l’appareil productif) et de la base non-salariés.

 

Définitions : Un réseau d’enseigne désigne un ensemble d’au moins 5 points de vente physiques arborant la même enseigne.

La tête de réseau est l’entité juridique (unité légale) qui prend en charge de manière centralisée certaines actions de gestion pour un réseau de points de vente (achats et référencement, actions publicitaires et marketing nationales, formation, etc.).

Selon le type de réseau, la tête de réseau peut être une société mère gérant des succursales, un franchiseur, une centrale d’achats / référencement. Une entreprise tête de réseau peut animer plusieurs réseaux pour répondre à différents positionnements marketing : enseignes discount, de proximité, premium, etc.

Un groupe d’enseignes regroupe l’intégralité des enseignes appartenant à une même entité juridique tête de réseau.

 

Les réseaux d’enseigne présentent deux formes principales :

-le commerce intégré, avec des filiales ou des succursales et des salariés pour les diriger,

-le commerce indépendant organisé : les entreprises sont liées à la tête de réseau par un contrat de type franchise, concession, commission-affiliation tout en gardant, pour chaque entreprise participante, leur indépendance juridique et financière.

 

Fin 2016, parmi les 123 598 magasins du commerce de détail alimentaire, 13% appartiennent au commerce indépendant organisé, 9% au commerce intégré et 78% à un commerce totalement indépendant.

 

Une approche par secteurs du commerce de détail :

 

⇒ La concentration du secteur de l’alimentation générale est très élevée : les 5 principaux centres de décision détiennent 43% des enseignes et 69% des magasins; ils réalisent 80% du chiffre d’affaires de la grande distribution. Le poids économique du commerce d’alimentation générale est concentré sur 13 grands acteurs, détenant 95% des magasins et réalisant 99% du chiffre d’affaires.

Le commerce intégré et le commerce indépendant organisé ont une grande proximité de chiffre d’affaires (42 et 43%) et d’emploi (34% chacun), totalisant 85% du chiffre d’affaires et 68% des emplois, face au commerce totalement indépendant (15% du chiffre d’affaires et 32% des emplois). Le commerce indépendant organisé regroupe 35% des magasins vs 21 pour le commerce intégré.

1/3 des réseaux d’enseigne comptent moins de 20 magasins et la moitié plus de 70.

 

Dans l’alimentation générale, le taux de pénétration des réseaux d’enseigne est très fort : ce sont 56% des magasins du commerce de détail de l’alimentation générale (95% des supermarchés, 97% des hypermarchés, 82% des magasins de surgelés, 36% des supérettes), mais seulement 22% des magasins de l’ensemble du commerce alimentaire de détail.

 

Le commerce totalement indépendant, s’il regroupe 44% des magasins, ne réalise que 4% du chiffre d’affaires et emploie 4% des effectifs.

 

⇒ Par contre le commerce spécialisé (boissons, fruits et légumes, confiserie, poissonnerie…) regroupé avec l’artisanat commercial (boulangeries, pâtisseries, boucheries, charcuteries) comptent 70% des magasins, mais seulement 11% du chiffre d’affaires et 28% des emplois. En son sein, les réseaux d’enseigne ne regroupent que 19% des magasins, 3% du chiffre d’affaires et 4% des emplois.

Le pourcentage de magasins sous enseigne est faible (3%) dans l’artisanat commercial. Il l’est aussi pour les magasins d’alimentation spécialisée (16%); les réseaux d’enseigne y sont beaucoup plus petits (la moitié ont moins de 10 magasins et seul un quart en comptent plus de 20).

 

⇒ Une description plus fine mais globale des réseaux d’enseigne :

 

Les réseaux d’enseigne ont tendance à s’organiser autour d’un seul type de lien : les 3/4 des enseignes sont monolien.

Par ailleurs le modèle entièrement intégré domine : 58% des réseaux d’enseigne ne fonctionnent qu’avec des succursales, mais près d’un quart des réseaux d’enseigne sont mixtes, mêlant commerce intégré et commerce organisé de manière équilibrée: 40% de ces enseignes privilégient une combinaison d’établissements franchisés avec quelques succursales, 40% sont construites autour de succursales et quelques contrats variés avec des indépendants, tandis que le reste s’organise par divers contrats (groupement, concession, franchise, etc.).

 

les réseaux du commerce indépendant organisé comptent en moyenne un plus grand nombre de magasins : 158 magasins en moyenne contre 53 pour les réseaux intégrés (58% des magasins sous enseigne sont des commerces indépendants appartenant à un réseau organisé)

Parmi les formes d’organisation des commerçants indépendants, la franchise est la plus courante (26% des magasins en réseau) devant le groupement (17%) et les autres formes (15%).

L’alimentaire spécialisé et l’artisanat commercial se caractérisent par des proportions de magasins en succursales plus conséquentes (respectivement 64% et 56%).

 

 

Le chiffre d’affaires net moyen est près de 3 fois plus élevé dans les petites, moyennes et grandes surfaces d’alimentation générale (environ 350 000€ par personne occupée en 2016) que dans le commerce alimentaire spécialisé et l’artisanat commercial (de l’ordre de120 000€). Par ailleurs, à secteur d’activité et taille donnés, les réseaux d’enseigne dégagent un chiffre d’affaires net moyen par personne occupée plus élevé que les commerçants indépendants isolés.

 

Dans le commerce de détail alimentaire en magasin (hors artisanat commercial), le taux de marge commerciale est de 21%. Il atteint 36% en moyenne dans les magasins d’alimentation spécialisée. Pour les commerces d’alimentation générale, le taux de marge commerciale décroît avec la surface de vente, de 27% en moyenne dans les supérettes à 18% dans les hypermarchés.

 

À secteur d’activité et taille donnés, les réseaux d’enseigne ont un taux de marge commerciale en moyenne plus faible que les commerces indépendants isolés.

Dans l’alimentaire spécialisé, les réseaux organisés principalement sur une base contractuelle enregistrent les taux de marge commerciale les plus faibles. Pour les grandes et moyennes surfaces, qui sont principalement organisées en réseau d’enseigne, il n’y a pas de différence significative entre les réseaux intégrés et les autres formes de réseau (groupements ou franchises).

 

En définitive, le poids économique du commerce intégré est sensiblement le même que celui du commerce organisé en groupement ou en franchise avec 34% de l’emploi et42% du chiffre d’affaires global.