L’industrie se stabilise.


"L’industrie manufacturière en 2018 L’activité ralentit, le déficit commercial se stabilise ", Insee Première N°1764, juillet 2019

La valeur ajoutée de la branche de l’industrie manufacturière est quasiment stable en volume (+ 0,3% vs 1,3% en 2017), mais plus faible que celle du PIB (+ 1,7% en 2018 et + 2,3% en 2017), dont la croissance reste tirée par les services marchands.

 

⇒ Les évolutions par secteur d’activité

♦ L’industrie pharmaceutique est la branche la plus dynamique en 2018 avec une hausse de la production en volume (+ 3,7% vs 5,6 en 2017); toutefois, l’industrie pharmaceutique en France croît moins rapidement que dans la plupart des pays concurrents.

♦ Vient ensuite la construction de matériels de transport avec une hausse en volume de 3% vs  5,7% en 2017); elle est tirée à la fois par la construction navale (livraison du plus gros paquebot du monde, le « Symphony of the Seas », et d’un bateau de croisière le « Celebrity
Edge », 4 navires militaires et un sous-marin), mais aussi par la construction ferroviaire (livraison de TGV pour la ligne Paris-Bordeaux et de TER), alors que la construction aéronautique est en retrait (les commandes ont diminué en 2018); la production en volume de la construction automobile est en hausse (+ 1,7%), stimulée par une progression des immatriculations (+ 3,3%)

♦ L’activité de la fabrication de produits informatiques, électroniques et optiques, liée à celle de la construction de matériels de transport, augmente de 2,3% en volume; elle est portée par la fabrication d’instruments et appareils de mesure, d’essai et de navigation.

♦ La production de machines et équipements accélère (+ 2,2% en volume après + 0,8% en 2017), bénéficiant d’un regain des investissements en biens manufacturés en 2018.

♦ La production rebondit dans les industries agroalimentaires (+ 1,1% en volume contre – 0,4% en 2017); cette hausse est essentiellement due à une forte augmentation de la production de vins (+ 29,6%). La production de viande et produits à base de viande se redresse (+ 1,5%), alors que pour les fabricants de produits laitiers, la production diminue de 3,5%.

♦ Par contre,  le raffinage est en net recul (– 4,9%), en raison d’opérations de maintenance au deuxième trimestre et de grèves dans 6 raffineries en novembre.

Consommations intérieures et exportations

♦ Pour la première fois depuis six ans, la demande intérieure en produits manufacturés est atone (– 0,2%), en raison d’une stagnation de la consommation des ménages et d’une diminution des stocks.

Les ménages achètent moins de vêtements, de chaussures et de produits en cuir,  de produits alimentaires, de produits pétroliers, mais plus de produits informatiques, électroniques et optiques, de matériel de transport.

L’investissement des entreprises s’essouffle de nouveau (2%, après + 2,7% en 2017 et + 4,1% en 2016). Seuls les investissements en machines et équipements accélèrent. L’investissement des administrations publiques augmente en 2018.

Les exportations en volume augmentent de 3,6% en 2018, plus rapidement que les importations (+ 2,5%). Elles progressent fortement dans la construction de matériel ferroviaire, avec l’inauguration de la première ligne grande vitesse au Maroc, dans la construction navale avec la livraison de deux paquebots, dans l’armement (armes, véhicules, avions) et les activités liées à l’industrie du luxe (joaillerie, cuir, habillement, parfum, etc.).

En 2018, en valeur, le déficit du commerce extérieur de l’industrie manufacturière se maintient à 26,5Md€ ; 4 branches sont excédentaires : la construction de matériels de transport, l’industrie chimique, les industries agroalimentaires et l’industrie pharmaceutique. Le déficit commercial s’accentue dans deux branches : le raffinage en raison de la hausse du prix du pétrole, et la fabrication de machines et équipements.

⇒ Gain de productivité, emplois

♦ Les gains de productivité sont très faibles (+ 0,2%); ils s’élèvent en moyenne à 1,7% par an depuis la crise soit un rythme deux fois moindre qu’avant la crise. Avec la quasi-stabilité de la valeur ajoutée et la hausse des frais de personnel (+ 1,7%), le taux de marge des entreprises manufacturières baisse de 1 point en 2018. Il descend à 37,4%.

♦ En 2018, 2,8 millions de salariés travaillent dans l’industrie manufacturière (11% de l’ensemble de l’économie). Ce secteur crée des emplois en 2018 (+ 6 700, soit + 0,2% en un an), après une longue période de baisse.

L’industrie emploie également 280 100 intérimaires en EQTP, mais celui-ci marque le pas : + 5 300 ETP en un an, soit + 1,9% après + 12,9%. 

Au total, en prenant en compte l’ensemble des effectifs salariés et intérimaires, l’emploi manufacturier progresse de 0,4% en un an.

Les emplois sont surtout créés dans la réparation et l’entretien de machines et équipements (+ 3 600), l’industrie agroalimentaire (+ 3 500) et l’industrie chimique (+ 1 400). La fabrication de textiles, les industries de l’habillement et l’industrie du cuir et de la chaussure recréent également des emplois. En revanche, les effectifs continuent de diminuer dans le travail du bois, le papier et l’imprimerie (– 1 900) et, à un degré moindre, dans la fabrication d’équipements électriques (– 900).

 

Pour en savoir davantage : https://www.insee.fr/fr/statistiques/4188611