La moitié des artisans qui cessent leur entreprise n’ont pas cherché à transmettre.


"Tableau économique de l"artisanat" ISM, juin 2018

Méthodologie : enquête ISM fin 2017 auprès 1 682 artisans (d’au moins 5 ans d’ancienneté dans leur entreprise et hors autoentrepreneurs) ayant cessé leur activité dans les 24 mois précédents; 1 111 ont répondu.

 

Si cette étude ne nous apporte pas d’éléments nouveaux, elle a le mérite de conforter ce que nous savons, alors que peu de travaux sont conduits en ce qui concerne la reprise, malgré le grand nombre d’action menées.

 

La cession fait suite à un départ en retraite pour 58% des cas; 44% de cessions sont contraintes. Seuls la moitié ont cherché à vendre.

 

⇒ Dans 58% des cas, la cessation fait suite à un départ en retraite; pour les autres; 44% sont des cessations contraintes en lien avec l’entreprise (14% difficultés économiques dont 2% liquidation judiciaire, 1% désaccord avec un associé), du fait du dirigeant en tant que personne (13% santé, 1% problème familial), du fait d’un changement d’orientation (6% reprise d’un emploi salarié, 3% création d’une entreprise) et 10% des raisons autres.

 

Seuls 48% ont cherché à vendre ou à transmettre

 

C’est beaucoup plus le fait des entreprises avec au moins 3 salariés (82% plus de 6 salariés, 72% de 3 à 5 salariés, 57% de 1 à 2 et 32% aucun).

Et bien sur des entreprises solides financièrement (81% ) vs fragiles ou en difficulté (60-64%),

Tout comme le type d’activité, notamment avec fonds de commerce (alimentation 67%), vs bâtiment (35%), la production chiffrant 50%.

Ou encore les entreprises en société (61% vs 44 pour les entreprises individuelles),

Par contre l’âge du dirigeant intervient peu (de 42 à 49% pour les moins de 64 ans et 54% pour les 65 ans et plus), tout comme le type de localisation.

 

Noter que la transmission concerne l’ensemble des biens de l’entreprise (bail commercial+clientèle+équipements), rarement les seuls locaux (7%).

 

Ceux qui n’ont pas cherché à transmettre mettent en avant le peu de valeur de l’entreprise (42%, mais 49 pour les sans salarié), la difficulté de trouver un repreneur (22%), l’activité peu rentable (15%), la complexité pour un retour financier faible (11%), voire le fait de quitter le local de l’entreprise qui est aussi celui du logement du dirigeant.

 

Le dirigeant a parlé de la “mise en vente” ou du souci de transmettre

-aux proches (famille 23%, salariés 22%), 

-assez peu à des structures d’accompagnement : expert-comptable (14%), CMA (12%), organisation professionnelle (4%), le notaire (3%), voire la banque (2%),

-ou a fait des démarches en direction de repreneurs potentiels (14%), de fournisseurs (9%), d’une agence immobilière (8%), via de sites internet spécialisés (7%) , via la presse (4%).

 

71% des projets de transmission aboutissent, soit 34% des entreprises à transmettre :

-Davantage ceux qui ont le plus de salarié : 94% pour les entreprises de 10 salariés et plus, 83-85% pour celle de 3 à 9 salariés, 62 à 66% pour celle d’au plus 2 salariés,

– Le repreneur est un associé quand celui-ci a été pressenti (100%), un membre de la famille (84% dont 79% des enfants, 10% un conjoint), moins souvent un  salarié de l’entreprise (69%), un repreneur externe (66%) ou un proche (53%).

Toutefois dans les faits,  50% des transmissions le sont à un externe à l’entreprise, 30% à un membre de la famille, et 14% à un salarié de l’entreprise.

 

Les reprises par un extérieur sont plus le fait des entreprises sans salarié (72% des cas) ou dans l’alimentation (63%).

 57% des repreneurs sont des dirigeants d’entreprise (dont 40% des artisans dans le métier, 10% un entrepreneur d’un autre secteur et 7% une PME ou un groupe) et 34% d’ex salarié (dont 24% d’une entreprise artisanale et 10% en reconversion professionnelle).

 

Les reprises en famille sont une sur deux dans le bâtiment et 38% dans la production.

Le choix du repreneur repose pour 43% sur la relation de confiance et pour 34% sur la compétence professionnelle; la préoccupation pérennité (27%) et le maintien des emplois (13%) concernent davantage les entreprises avec salarié; le montant de l’offre concerne 23%.