Les Français ont recours à l’économie collaborative


"Les Français et l’économie collaborative ", Sondage Elabe pour les Echos, Radio Classique, Institut Montaigne, août 2018

Méthodologie : échantillon de 1007 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, Interrogé par Internet les 31 juillet et 1er août 2018.

 

Les plus jeunes et les plus en poste de responsabilité professionnelle (cadres et professions libérales, commerçants et artisans plus modérément) sont les plus favorables à l’économie collaborative.

 

Les Français y ont recours pour : 

 

-la vente/achat/prêt/échange de matériel ou vêtements d’occasion entre particuliers (61% dont 48 plusieurs fois),

-les déplacements : le covoiturage (30% dont 10), les transports en VTC (20 dont 9), la location de voiture entre particuliers (9 dont 5),

-la location et l’échange de logement (26% dont 10),

-les achats de types AMAP, groupement de consommateurs (20% dont 8),

-les services d’aide entre particuliers, et voisins comme les courses, le bricolage, le gardiennage, etc. (17% dont 7),

-les cours en ligne, le soutien scolaire entre particuliers (13% dont 6),

-le crowdfunding (13% dont 6)

-le recours aux espaces de co-working (6% dont 3).

 

Ce recours est fortement lié à l’âge (réponses recours une ou plusieurs fois):

-les moins de 35 ans, notamment les moins de 25 ans pour la vente/achat/prêt/échange de matériel ou vêtements d’occasion entre particuliers, les transports, le logement, le crowdfunding, mais pas plus pour les AMAP ou les services d’aide entre particuliers (courses, bricolage, gardiennage),

-Les moins concernés sont les 65 ans et plus.

 

Le recours est aussi nettement lié à la CSP (prise en compte des seuls items manifestant des différences notables) : 

Les cadres et les professions libérales sont les plus utilisatrices, mais suivies par les artisans/commerçants, et de façon plus moyenne par les professions intermédiaires et loin derrière les ouvriers.

Les pratiques de l’économie collaborative sont moins développées dans les communes rurales en ce qui concerne les déplacements et le logement, alors qu’elles sont les plus fréquentes dans l’agglomération parisienne (seulement pour les taxis en VTC en ce qui concerne les déplacements).

 

Noter qu’en ce qui concerne les sympathies politiques, les sympathisants des gauches sont les plus favorables à l’économie collaborative suivies des sympathisants LRM/Modem puis ceux des droites et enfin ceux du FN  loin derriére.

 

63% des Français estiment que le développement de l’économie collaborative est une bonne chose pour les individus (dont 22% très bonne) ;19% estiment que cela est une mauvaise chose et 18% ni une bonne ni une mauvaise chose.

54% pensent que c’est une bonne chose, pour l’économie Française, 45% pour l’emploi et 38% pour les entreprises déjà présentes sur les secteurs concernés (hôtellerie, agence de location de voiture, etc.)

 

Les cadres/professions libérales se montrent les plus favorables au développement de l’économie collaborative pour les individus (80% vs 69 pour les artisans/commerçants et 50 pour les ouvriers); même tendance en ce qui concerne l’emploi en France (60% vs 45 pour les artisans/commerçants mais 40 pour les ouvriers).

Toutefois, ils sont bien plus modérés concernant l’impact sur les entreprises déjà présentes dans les secteurs concernés (39% et même 30 pour les artisans/commerçants).   

 

61% des Français sont opposés à la taxation des revenus issus de l’économie collaborative, et 58% à la transmission automatique par les plateformes numériques des revenus issus de l’économie collaborative, à l’administration fiscale.
A noter que les cadres se montrent moins réticents que les catégories populaires à la taxation des revenus et à la transmission automatique de la part des plateforme (respectivement 54% opposés contre 71%, et 48% contre 65%).

D’un point de vue politique, les électeurs d’Emmanuel Macron sont majoritairement favorables à ces deux propositions (58% sont favorables à la transmission automatique par les plateformes numériques des revenus issus de l’économie collaborative à l’administration fiscale et 52% à la taxation des revenus issus de l’économie collaborative). Les électeurs de Marine Le Pen sont les plus réticents (71% sont opposés à la première mesure et 66% à la seconde).