Méthodologie : enquête de conjoncture réalisée en mars-avril 2017 par la DGE et Bpifrance auprès des entreprises de taille intermédiaire (ETI) nationales, c’est-à-dire dont la tête de groupe est en France. 670 questionnaires ont été reçus, sur lesquels 518 ont été retenus. L’échantillon a été redressé en fonction de trois critères : la taille, le secteur d’activité, la région. L’analyse porte sur les comptes consolidés lorsqu’il y en a d’établis, sinon sur les données sociales de l’entreprise répondante.
Les ETI poursuivent leur développement, avec des degrés différents selon leur activité, leur taille, l’internationalisation de l’entreprise.
⇒ Le carnet de commandes en 2017
En 2017, 26% des ETI ont disposé de carnets de commandes bien remplis et 10% faiblement remplis, en amélioration par rapport à 2016 (20 et 11%).
Les carnets de commandes des ETI de la construction (39% contre 9%) et du commerce (21% contre 12%) se sont nettement améliorés, au contraire de ceux des ETI des services (19% après 29% en 2016).
La part des ETI de moins de 500 salariés jugeant leurs carnets de commandes bien remplis augmente en 2017 (23% après 17% 2016), mais celle des moins de 250 salariés diminue (16% après 22 %).
Les ETI les plus internationalisées ont, avec les ETI de la construction, réalisé les meilleures performances en 2017.
Toutefois en 2017, seules 19% (vs 12 en 2016) considèrent que le niveau de leurs exportations a été supérieur à leurs attentes contre 22% le jugeant inférieur. L’amélioration concerne les ETI les plus internationalisées, celles de l’industrie et celles de plus de 500 salariés.
⇒ Les perspectives de développement
Selon l’enquête réalisée au printemps 2018, les perspectives de croissance de l’activité des ETI n’ont jamais été aussi fortes depuis 2011 : 59% des ETI prévoyaient une hausse de leur chiffre d’affaires en 2018, 7% une baisse.
Les ETI de plus de 500 salariés, et celles solidement implantées à l’international, sont toujours plus optimistes que les autres.Toutefois, les ETI sont beaucoup plus optimistes quant à la croissance de leur chiffre d’affaires en France qu’à l’étranger.
⇒ Les embauches
Les perspectives de recrutement s’améliorent fortement, particulièrement dans les services, la construction et les plus internationalisées (pour la première fois, plus optimistes que les ETI innovantes). Les perspectives de recrutement à l’étranger s’améliorent aussi, mais moins nettement.
⇒ Les investissements
Les investissements de croissance interne (investissements physiques et immatériels) ont augmenté en 2017 ; toutes les ETI sont concernées par cette augmentation, en particulier les ETI de la construction , les plus internationalisées, les services (+ 22 points) et innovantes (+ 19 points). Cette tendance à la hausse se poursuivrait en 2018.
Les intentions de prise de participation et de création de filiale pour 2018 continuent d’augmenter légèrement : 42% prévoient de prendre une participation dans une autre entreprise et 30% de créer une filiale en 2018 contre respectivement 41 et 28 en 2016.
S’agissant des prévisions de croissance externe à l’étranger, 18% ont des projets fermes de création de filiale ou de prise de participation contre 16% en 2017 et 15% en 2016. Les ETI les plus internationalisées sont toujours celles dont les perspectives de croissance externe sont les plus élevées.
⇒ Le financement des ETI
Les ETI ont financé 48% leurs investissements en recourant au crédit (vs 51 en 2016); les ETI du commerce et les moins innovantes ont recouru, pour plus de la moitié d’entre elles, à ce moyen de financement.
La part des investissements par de l’autofinancement (47%) avait diminué entre 2015 et 2016. Le recours à l’autofinancement s’est accru pour les ETI des services (62% après 50% en 2016) et les ETI de plus de 500 salariés (50% après 45%), alors que pour les ETI de moins de 250 salariés, leur recours a fortement baissé en 2017 (46% après 59%) tandis que le recours à l’endettement a augmenté de manière importante (43% après 32%).
La part du financement par apports en fonds propres reste très faible bien qu’en constante augmentation.
La situation de trésorerie s’est globalement améliorée en 2017, mais a diminué pour les moins de 250 salariés; par contre, les plus internationalisées restent la catégorie la plus optimiste.
Noter qu’en 2017, 86% et 87% des ETI n’ont rencontré aucune difficulté particulière pour accéder au crédit de trésorerie ou à l’investissement.
⇒ Les freins au développement
-47% jugent que la réduction des marges est un frein important ou insurmontable à leur développement (vs 51 en 2016) un an auparavant; les plus concernées par cette diminution sont les plus internationalisées (45% après 53%) et les services (41% après 48%) ; les ETI de la construction restent les plus sensibles à la réduction des marges, même si la part des ETI considérant celle-ci comme un obstacle important ou insurmontable (60% en 2018), continue de diminuer (64% en 2017 vs 68 en 2016).
-Des difficultés de recrutement pour 93% dont 36% beaucoup de difficultés; la construction et les peu innovantes sont les plus concernées (respectivement 51% et 40% ont eu beaucoup de difficultés).
Le niveau de qualification est la difficulté la plus fréquente (60% des ETI). L’implantation de l’entreprise arrive ensuite, concernant 31% des ETI (49% des ETI de l’industrie hors construction, 43% des ETI les plus internationalisées et 40% des ETI innovantes). Le manque d’expérience (30%) et le salaire demandé (25%) sont les principales autres difficultés pour recruter.
Les garanties restent le principal obstacle aux prêts de court terme (17%) et de long terme (23%). Malgré les taux d’intérêt particulièrement bas, 7% des ETI les considèrent en 2018 comme une contrainte importante ou insurmontable à l’accès au crédit de trésorerie, et au crédit à l’investissement.