Source : Sine, dispositif permanent d’observation d’une génération de nouvelles entreprises tous les 4 ans. Parmi les 138 000 entreprises, hors auto-entrepreneurs, créées au premier semestre 2010, 118 000 unités sont incluses dans le champ de l’enquête, qui couvre l’ensemble des activités économiques marchandes non agricoles. L’échantillon utilisé pour les enquêtes relatives à la génération 2010 contient 52 000 entreprises, qui ont été enquêtées à trois reprises : en 2010, en 2013 et en 2015. En 2010, 264 000 créations d’entreprises ont été enregistrées en France (hors auto-entrepreneurs); 5 ans après, 60% sont encore actives, contre 52% pour celles crées en 2006 et 53% en 2002. Les nouvelles entreprises de 2010 ont plus fréquemment des caractéristiques favorables à la pérennité : plus de sociétés (61% contre 47) , un investissement initial plus élevé (13% ont mobilisé 80 000€ ou plus, contre 7%). Cette évolution de profil des entreprises créées entre les cohortes 2002, 2006 et 2010 s’explique partiellement par la mise en place du régime de l’auto-entrepreneur en 2009. Au cours des 3 premières années le taux de pérennité chute de 10 points, puis de 7 et de 4 pour la 4éme et 5éme année en ce qui concerne la génération 2010 :
Le taux de pérennité est favorable aux entreprises en société et aux professions libérales (entre 66 et 74% à 5 ans), mais moins favorable pour les entreprises sous forme de personne physique, notamment pour les commerçants (42% contre autour de 50% pour les artisans et les artisans commerçants); noter la faible pérennité des agents commerciaux (30%), un “lieu de passage”. De même le taux de pérennité à 5 ans est plus favorable aux activités “intellectuelles” (services aux entreprises, santé, éducation) avec des taux de l’ordre de 65 à 75% à 5 ans, alors qu’il l’est beaucoup moins pour les activités plus traditionnelles, et plus “physiques”, telles la construction, le commerce, les services à la personne (entre 52 et 61%); là encore le décalage entre création en société et personne physique est nette, quelque soit l’activité : Le montant des capitaux de départ est lui aussi signifiant (taux plus faible pour des montants de capitaux faibles avec 54%, taux bien plus élevé, 72% pour un montant d’au moins 80 000€) : Enfin en ce qui concerne l’emploi (1er semestre 2010), on constate une perte d’emploi entre le flux de démarrage et la situation 5 ans après, mais l’emploi salarié s’est accru de 65%, malgré la disparition de 40% des entreprises et de 50% des non salariés (parmi lesquels on trouve notamment des conjoints) : Tout comme pour les taux de pérennité, le flux d’emploi est positif (écart entre le flux de démarrage et le flux 5 ans après) pour les activités “intellectuelles” et négatif pour les activités “traditionnelles” et beaucoup plus “physiques” : La pérennité d’un projet dépend également de la capacité de son créateur à faire face aux difficultés et à les anticiper: un créateur sans expérience dans son nouveau métier a 56% de chances de perdurer au moins 5 ans,contre 65% pour un créateur qui a plus de dix ans d’expérience dans un métier identique. En 2010, seuls 37% des créateurs se lancent dans une activité différente de leur métier principal (contre 43% en 2006). 30% des créateurs 2010 ont plus de 10 ans d’expérience, contre seulement 25% en 2006. Enfin, il y a peu de différences de pérennité selon le niveau de diplôme, excepté pour les diplômés du troisième cycle (54% vs 69%).les créations nouvelles à 5 ans affichent un taux moyen de pérennité de 60%
"Les entreprises créées en 2010 : plus pérennes que celles créées en 2006, touchées par la crise ", Insee Première N°1639, mars 2017