Les français sont satisfaits de leur cadre de vie, notamment de leur quartier, plus que de leur région.


"LES FRANÇAIS ET LEURS TERRITOIRES : VECUS ET ATTENTES VIS-A-VIS DES POUVOIRS PUBLICS ", CREDOC pour le CGET, novembre 2017

Méthodologie : Des questions ont été insérées dans le dispositif permanent d’études des Conditions de vie et Aspirations du CREDOC. Le terrain a été réalisé en face-à-face au mois de juin 2016, auprès d’un échantillon représentatif de 2 010 personnes, âgées de 18 ans et plus, sélectionnées selon la méthode des quotas. Ces quotas (région, taille d’agglomération, âge, sexe, PCS) ont été calculés d’après les résultats du dernier recensement général de la population. Un redressement a été effectué pour assurer la représentativité par rapport à la population nationale de 18 ans et plus. 

 

88% des Français sont satisfaits de leur cadre de vie quotidien (dont 32% très satisfait) et donc de leur territoire, plus d’ailleurs de leur quartier que de leur région. Peu sont mobiles, même si nombre d’entre eux souhaiteraient déménager pour un meilleur cadre de vie en 1er lieu et en second pour de nouvelles opportunités professionnelles.

 

⇒ Une forte satisfaction des Français quant à leur cadre de vie

 

88% des Français sont satisfaits de leur cadre de vie quotidien (dont 32% très satisfait). De 82% de satisfaction moyenne dans les années 1980, l’indicateur a atteint 85% en moyenne dans les années 1990 et 2000 et 87% entre 2010 et 2016.

Par rapport à leurs voisins européens, les Français (32% de très satisfaits) font preuve d’un attachement moins important que les Espagnols (44) et les Portugais (42), mais bien plus fort qu’en Allemagne (26%) ou en Grande-Bretagne (17%).

 

Les chômeurs le sont nettement moins souvent (20%) que les actifs en emploi (31%) ou les retraités (38%). Les plus de 70 ans le sont à 41% contre 30% parmi les moins de 40 ans. 

Les diplômés du supérieur le sont davantage (37%) vs 29% pour les personnes ayant un niveau de diplômé inférieur au BAC, et 21% des ouvriers. Idem pour les revenus (39% des hauts revenus contre 22% des bas revenus).

 

⇒ Cet attachement varie selon le type de territoire

 

Les taux de satisfaction très élevé (moyenne 32%) augmentent à mesure que la densité urbaine diminue, pour atteindre un taux particulièrement élevé chez les personnes qui vivent à la campagne : 23% des habitants en agglomération parisienne sont très satisfaits, vs  32 à 34% dans les autres villes, et 38% dans les communes rurales.

Ce sont les habitants de la région Auvergne-Rhône-Alpes qui sont le plus souvent très satisfaits de leur cadre de vie (47%), suivi des habitants des régions PACA (38%) et Normandie et Pays de la Loire (37%).

 Mais les Français s’identifient plus à leur commune/quartier (26%), ou à la France (37%), qu’à leur région (10%).

 

Le fort attachement varie de 18% pour l’ile de France à 39-41% pour le sud et 52% pour la Bretagne.

 

⇒ Toutefois 28% ont l’impression de vivre dans un territoire en grande difficulté, délaissé par les Pouvoirs Publics : le taux de chômage y est en moyenne plus élevé, les bas revenus et les non diplômés (28%) plus nombreux. Il s’agit surtout des Hauts-de-France (44%), de la Bourgogne-Franche-Comté (41%) vs 10% en Pays de Loire. Ce sentiment de vivre dans un territoire délaissé par les pouvoirs publics ou en situation critique est sans lien avec l’attachement des individus pour la région dans laquelle ils vivent. 

 

⇒ Une mobilité en baisse :

 

La mobilité résidentielle des ménages est en baisse depuis le début des années 2000; on peut notamment l’expliquer par la conjoncture économique, par le vieillissement de la population, ainsi que par la hausse de la proportion de propriétaires.

Près des 3/4 des Français ne pensent pas que déménager pourraient favoriser la réalisation de leur projet de vie; 26% pensent que cela pourrait faciliter leur projet, beaucoup (9%) ou un peu (17%).

 

La moitié des Français envisagent toutefois de déménager dans les 5 prochaines années : 5% parce que contraints; ils aimeraient le faire, au sein de la même ville (12%) ou dans une autre ville, département, région ou pays (34%).

Au cours des 4 années 2009-2013, 16% avaient changé de commune, 8% de département et moins de 6% avaient déménagé dans une autre région

Le souhait de déménager est plus prégnant dans les grandes agglomérations qu’à la campagne, et en région parisienne que dans le nord.

 

L’idée que le territoire dans lequel on vit ne donne pas toutes les chances d’accomplir ses projets de vie est beaucoup plus répandue chez les jeunes, notamment chez les moins de 25 ans, que chez leurs aînés, sans doute parce que les jeunes générations ont tout à construire, et sont encore relativement peu installées.

les catégories modestes sont, en moyenne, moins mobiles : difficultés à assumer les dépenses liées à un déménagement, à disposer des montants nécessaires pour avancer la caution pour un logement en location, temps d’attente pour accéder à un logement social, rareté de l’offre correspondant à leurs niveaux de revenus.

 

Les souhaits de mobilité (2 citations possible) reposent d’abord sur un changement du cadre de vie (47%), bien avant le fait de trouver de nouvelles opportunités professionnelles (22%), le logement mieux adapté (21%), le fait de se rapprocher de proches (17%) ou le choix d’une petite ville/celui de la campagne (15%). Les personnes qui sont satisfaites de leur cadre de vie sont proportionnellement nettement moins nombreuses à penser qu’un déménagement pourrait les aider à accomplir leur projet de vie : 19% chez les « très satisfaits » contre 42% chez les « pas du tout satisfaits ». 

La recherche de nouvelles opportunités professionnelles est significativement plus souvent citée par les personnes en quête d’insertion professionnelle : les moins de 25 ans (38% vs 22% en moyenne) et les chômeurs (33%), ainsi que les personnes ayant des bas revenus (28%).  

 

⇒ Trois Français sur quatre privilégient la possibilité de réaliser leurs projets là où ils vivent plutôt que des aides à la mobilité proposée par les Pouvoirs Publics

 

Cette opinion est partagée dans toutes les catégories de population . Les préoccupations sont beaucoup plus tournées vers la résorption des inégalités d’accès à un emploi durable, c’est-à-dire un emploi en CDI à temps plein. Ils attendent ainsi que les pouvoirs publics favorisent l’installation de nouvelles entreprises. 

La réduction des inégalités de niveau de vie arrive en seconde position des attentes des Français. En 3éme position, la réduction des inégalités d’accès aux soins.

Les inégalités d’accès aux études sont citées par environ 1/4 des répondants, tout comme la réduction des inégalités dans le logement (habitants des grandes agglomérations, et particulièrement dans l’agglomération parisienne où la tension en offre et demande de logement est particulièrement élevée).