Les nouveaux entrepreneurs plus préoccupés de bien être


"Être entrepreneur aujourd’hui : étude sur la nouvelle génération d’entrepreneurs", Sage , septembre 2016

Méthodologie : 7 400 entrepreneurs de 16 pays ayant entre18 à 34 ans ont été interrogés en avril 2016 Par contre, le document ne décrit en rien l’échantillon, au risque de n’avoir interrogé qu’un même type de population, ne le rendant ainsi pas signifiant pour l’ensemble des jeunes entrepreneurs. Qui plus est aucune population plus âgée n’a été interrogée pour permettre une comparaison.  

 

Contrairement aux générations précédentes, l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée est une préoccupation majeure pour les jeunes entrepreneurs : 66% déclarent qu’ils accordent la priorité à la vie privée devant le travail et 62% qu’ils ont sacrifié des bénéfices pour rester fidèles à l’éthique et à leurs valeurs personnelles; pour 69%  la motivation sociale constitue une part importante de leur travail.

Si la grande majorité est toujours aussi enthousiaste qu’au démarrage de leur activité, ils trouvent aussi démotivant le nombre d’heures de travail et ne sont pas opposés à un départ en retraite anticipé.   Ils ont créé leur entreprise pour trois raisons principales : le désir de rester maîtres de leur destin (33%), de réaliser leurs idées et gagner de l’argent.

Être son propre patron s’avère particulièrement important au Brésil (46%), aux Etats-Unis (40%), au Portugal (40%), en France (38%) et au Royaume-Uni (36%). En Pologne, c’est le fait de gagner de l’argent (32%).  37% se reconnaissent dans leur entreprise et mesurent leur propre succès à celui de leur entreprise (en particulier au Brésil (54%) et au Nigeria (72%), tandis qu’en Belgique (25%) et en Suisse (24%), plus que dans tout autre pays, les entrepreneurs travaillent plutôt pour le bien-être de leurs employés.

 

Ils accordent beaucoup de valeur à la flexibilité et veulent pouvoir décider quand, où, comment et avec qui ils travaillent.  

 

1/3 veulent continuer à travailler pour eux-mêmes en restant autonomes; un tiers affirment qu’ils tentent de recruter du personnel qui partage leurs valeurs et 1/3 souhaitent s’entourer d’employés qui partagent leur ambition et leur enthousiasme, les 2/3 précisent qu’ils apprécient de pouvoir confronter leurs idées avec celles des membres de l’équipe. Il n’est donc pas surprenant de constater que 61% fréquentent leurs collègues au moins une fois par semaine en dehors du travail, et près d’un quart déclarent que la culture d’entreprise représente l’axe central garantissant la gestion optimale de l’activité. Aux Etats-Unis (73%), en Espagne (71%) et au Brésil (74%) disent retrouver leur équipe au moins une fois par semaine en dehors du travail.

63% envisagent de créer plusieurs entreprises au cours de leur vie active,  

 

5 profils :

 

Les planificateurs : ils sont extrêmement méthodiques dans leur approche du travail et planifient minutieusement; ils ne prennent jamais rien pour argent comptant et posent toujours beaucoup de questions et ce au service de projets ambitieux. Ils sont aussi désireux d’imprimer leur marque sur la société et sont soucieux de faire passer les valeurs auxquelles ils croient avant l’appât du gain. Ils veulent trouver du plaisir à ce qu’ils font et maîtriser leur destin. Ils misent davantage sur les personnes que sur la technologie mais y ont recours pour garder une longueur d’avance sur la concurrence et cibler leurs clients. Les 2/3 sont des hommes.  

 

Les technophiles : Ils font confiance à la puissance et à l’efficacité des technologies innovantes pour devancer la concurrence et  misent davantage sur la technologie que sur les personnes pour gérer leur activité de manière optimale. Ils croient à leur libre accès et au réseautage comme élément crucial de leur succès. Ils travaillent mieux seuls mais veulent savoir ce que font les autres afin de conserver le contrôle sur leur activité. S’ils sont motivés par un désir de partager leurs idées, ils peuvent être découragés par leur dépendance à l’égard du financement et par un marché saturé. On y trouve 53% d’hommes.  

 

Les instinctifs : ils ont désinvoltes et aiment l’inconnu; Ils se fient à leur intuition et campent sur leur position. L’image de modernité qu’ils dégagent revêt beaucoup d’importance pour eux, de même que le fait de laisser un héritage pour lequel ils seront reconnus. ils sont férus de technologie (notamment pour réseautage), bien qu’ils ne se disent pas convaincus de son importance pour leur réussite. Leur ingéniosité leur parait plus importante. Il leur parait bien plus important de gagner de l’argent que d’honorer leurs valeurs personnelles et sociales. ils veulent devenir célèbres et que leur entreprise « fasse le buzz ». Ils sont susceptibles d’être des entrepreneurs en série, leur but étant de travailler beaucoup, s’enrichir rapidement et partir tôt à la retraite. Sur le plan de l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle, ils tendent à privilégier le travail. Ce sont aux 2/3 des hommes.  

 

Les pragmatiques : doués d’ingéniosité, ils ont tendance à déclarer qu’ils s’appuient sur la technologie (gratuite de préférence) pour réussir. Concernant leur mode de travail et leur prise de décisions, ils alternent souvent entre se fier à leur intuition et adopter une approche méthodique. Ils misent davantage sur les personnes que sur la technologie pour garantir la gestion optimale de leur activité et préfèrent opérer sur le terrain que dans l’univers virtuel. Ils sont très enclins à préférer leur vie privée au travail, mais se targuent de bien gérer leur entreprise et valorisent leurs ressources humaines.65% des hommes.  

 

-Les intrépides : toujours en quête d’un nouveau défi et se lassant rapidement, ils aiment plonger dans l’inconnu et se moquent totalement des apparences; plus de la moitié d’entre eux confient qu’ils ont perdu la passion pour leur entreprise, parfois juste un an après sa création. Ils adoptent un mode de travail très collaboratif et convivial et aiment confronter leurs idées à celles de leurs collègues. Ils considèrent le succès de leur entreprise comme le leur et travaillent pour le bien-être de leurs employés, qui bien souvent, partagent leur ambition et leur enthousiasme. Ils ne se sentent absolument pas concernés par l’évolution des technologies et sont indifférents à la manière dont elles pourraient les aider à gérer leur activité. 72% des hommes  

 

Les jeunes entrepreneurs et les technologies : une histoire d’amour ? La majorité attache une énorme importance à la technologie et tiennent à être à l’avant-garde des nouvelles tendances (pour 1/3, la technologie est le critère numéro un pour garantir une gestion optimale de leurs activités). En France, 42% déclarent se reposer sur la technologie, tandis qu’au Brésil, 81% estiment qu’ils ne pourraient pas réussir sans elle. Si près de 3/4 répondent qu’ils utilisent la technologie plutôt que la communication en face à face, la moitié (principalement aux Etats-Unis,51% et au Brésil, 52%) affirment qu’ils auraient pu gérer leur entreprise avec la technologie datant d’il y a 20 ans. 59% des sondés certifient disposer de suffisamment d’ingéniosité pour ne pas avoir à dépendre de la technologie pour réussir; 62% soutiennent que malgré l’évolution constante des technologies, ils ne sont pas inquiets quant à leur capacité à suivre le rythme; enfin, 72% affirment qu’ils ne se préoccupent pas de savoir s’ils pourront se permettre d’acquérir les dernières technologies.  

 

Quels sont les obstacles que rencontrent les entrepreneurs de la génération Y ? 43% considèrent la bureaucratie comme un facteur démotivant ; 36% jugent démoralisants les retards de paiement et les soucis de trésorerie; parmi tous les profils types, les technophiles sont les plus démotivés et  près d’1/3 regrettent d’avoir à se démener pour obtenir un financement et plus d’1/4 (plus que les autres profils), une concurrence accrue en raison de la multiplication rapide des start-ups. 1/3 des planificateurs déplorent avoir du mal à recruter des collaborateurs compétents partageant leur état d’esprit.