Y a-t-il réellement baisse du chômage?


"La courbe du chômage semble reprendre sa décrue", La Croix du 18 aout 2016

Selon l’Insee, le taux de chômage a reculé de 0,3 point au deuxième trimestre pour tomber à 9,6% en métropole (9,9% si l’on intègre les DOM); il était de 10,2% au 3éme trimestre 2015, de 10,1 au 4éme trimestre 2014, de 10 au 2éme trimestre 2013 et de 9,1 au premier trimestre 2012.

 

Ce chiffre doit être observé avec prudence pour 3 raisons :

-Il doit être confirmé au cours des trimestres suivants pour parler de décroissance du chômage

-La marge d’erreur indiquée par l’Insee est de +/-0,3%

-Ce taux est celui utilisé pour les comparaisons internationales (taux BIT), et ne rend compte que d’un chômage total (chercher un travail, ne pas avoir du tout travaillé, être disponible immédiatement)  et pas des autres chômeurs; le décalage pour la catégorie A (ceux qui n’ont pas du tout travaillé) entre les données Dares et Insee est important (3, 526 millions contre 2,767); de plus la Dares annonce en juin une hausse de 0,2%;

 

C’est que l’Insee, enquête à partir d’un panel trimestriel auprès de 110 000 personnes, et calcule le taux en comparant le nombre de chômeurs et la population active; le changement de questionnement en 2013 a conduit par ailleurs, selon les experts de l’Institut, à une baisse artificielle de 0,5 point; alors que la Dares exploite les données issues des fichiers Pôle Emploi, relatifs à toute les inscriptions dans ses fichiers (intégrant par exemple les inscrits pour toucher le RSA).

Selon le journal Le Monde du 20 aout, citant Mathieu Plane, économiste spécialiste du chômage à l’OFCE, les taux de chômage BIT de l’Insee sont parmi les plus fiables.

 

Les signes de reprise économiques restent toutefois fragiles, puisqu’après un premier trimestre exceptionnel (+ 0,7%), la croissance a été nulle au second trimestre; si la création d’emplois est restée dynamique (24 100 postes) au cours de ce 2éme trimestre, elle l’est moins qu’avant, mais 143 000 emplois ont été crée depuis un an; le fléchissement observé de l’emploi intérimaire, réputé précurseur des évolutions de l’emploi, pourrait-il être interprété comme un signal d’alerte ?