La consommation des ménages devient moins nécessité et davantage plaisir en 2015, retrouvant les situations antérieures (notamment entre 2009 et 2012)


« La consommation redevient un plaisir », CREDOC, Consommation et modes de vie N°280, février 2016

Après cinq années de diminution (2008 à 2013), les Français retrouvent confiance en la société de consommation ; ce regain de confiance s’explique par une réduction perçue de la pression budgétaire (60% en 2015 contre 66% en 2014), elle-même liée à un recul de l’inflation.

La proportion des consommateurs qui ont du mal financièrement revient au niveau de 2013 (60% contre 58% en 2008). Dans le même temps, la perception de la consommation comme une nécessité (32% en 2015 contre 37% en 2013 et 44% en 2010) perd du terrain au profit d’une vision plus hédonique (13% des Français parlent de plaisir en 2015 contre 9% en 2014,  11% en 2013 et 9% en 2009).

 

53%  déclarent acheter sur un coup de tête en 2015 contre 36% en 2014 (mais entre 54 et 61 entre 2009 et 2012), notamment chez les 45-64 ans ; les jeunes sont les plus sujets à l’achat d’impulsion (71% des 18-24 ans).

La consommation est déclarée avant tout comme « un plaisir » de façon plus significative par les hommes (17% contre 10 %),  ceux ayant les plus hauts revenus (15% pour les individus appartenant à des ménages gagnant plus de 5 500 euros par mois).

 

La reprise se traduit par des hausses de consommation de biens durables et semi-durables : le poste habillement et chaussures (-1,5% en € constants entre 2008 et 2013) progresse de 1,9% en 2014 (dont habillement +3,5%). Le marché du meuble bondit de 2,4% en 2015 (+0,1% en 2014), notamment les gros appareils électroménagers (+3,8%). La vente de vélos a progressé de 7,5% après 3,7% en 2013, tandis que les jeux et jouets progressent de 3,2% et les téléviseurs de 8,1%, les communications de 6,8% (+41% pour les téléphones).

 

Le critère de choix « innovation » lors de l’achat d’un produit bondit de 8 points entre 2014 et 2015 pour atteindre 38% (réponses « beaucoup » et « assez ») après une situation favorable entre 2009 et 2012 (entre 38 et 45%) ; certains sont plus tentés par l’innovation :  45% les hommes contre 33% pour les femmes, 45% pour les franciliens, 53% pour les individus gagnant plus de 5 500€ par mois.

 

Les plus jeunes valorisent la consommation gratuite engendrée par Internet.

 

L’image de la consommation associée au gaspillage et intégrant la contrainte écologique se modifie, entrainant  des comportements plus sobres. Les plus jeunes sont à la fois captifs de la consommation et engagés dans d’autres manières de consommer ; ils sont conscients de leur appétence vis-à-vis de la publicité, tout en se voulant attentifs dans leurs choix et sont aptes à s’affranchir des marques à forte notoriété pour se faire leur propre opinion.

 

Ceci étant le contexte de crise est toujours présent : « On emmagasine des frustrations mais on vit correctement »

Mais l’envie de dépenser si les revenus augmentaient de façon importante, poursuivent leur hiérarchie dans le temps, avec toutefois moins de dépenses pour la voiture, les enfants, et dans un temps plus court une reprise dans l’habillement et l’alimentation :

 

Epargne

Enfants

Habillement

Alimentation

Santé

Voiture

Soins de beauté

Tabac, alcool

2015

76

58

55

46

35

29

25

9

2014

77

61

53

46

33

33

23

7

2013

79

60

51

45

32

34

23

7

2000

73

63

53

40

43

40

25

7

1999

73

69

55

40

45

40

23

9

1998

71

70

55

35

38

38

21

6

1997

79

72

57

39

42

43

22

7