Le revenu mensuel moyen 2012 des non-salariés est de 3 110€, avec ces écarts importants (de 8 520 à 930€) ; 30% des créateurs de moins d’un an d’activité affichent un revenu nul ou déficitaire


« Revenus d’activité des indépendants en 2012 : baisse pour les indépendants « classiques » comme pour les autoentrepreneurs », Insee Première N° 1562, juillet 2015

 Le revenu professionnel imposable (cotisations sociales déduites mais pas les contributions sociales CSG-CRDS) ; ils sont annualisés puis divisés par 12 pour revenir à un revenu mensuel ; certaines professions, plus que d’autres, peuvent connaitre des dissimulations de revenu.

Source : la base « non-salariés » est issue de deux sources administratives, gérées par l’Acoss et la MSA, collectant les cotisations sociales et la CSGCRDS assises sur les rémunérations des non-salariés

 

Les professions intellectuelles « protégées » (médecin/dentiste, professions juridiques et comptables, pharmacie notamment) sont de loin celles qui conduisent aux rémunérations les plus élevées (de l’ordre de 8 000€) ; elles sont suivies par les professions « intellectuelles », notamment en direction des entreprises, et des activités financières et d’assurances (de l’ordre de 5 000€) ; les activités « manuelles », ou commerciales sont plus modestement rémunérées ; il en est de même des activités intellectuelles hors champ classique telles le paramédical, les arts/spectacles/activités récréatives, l’enseignement. Noter que les plus faibles revenus sont localisés dans les services aux personnes (coiffure, taxis…) :

Activité

Effectif

Au 31 12 2012

Revenu mensuel moyen

% revenus

Nuls ou

déficitaires

Nbre en milliers

Evol 2012/2011

2012 en euros

Evol 2012/2011

Non-salariés (hors autoentrepreneurs)

1 952

1,5

3 110

-1,8

9,6

Santé

363

2,9

5 480

-3,3

2,3

  *dont médecins/dentistes

163

0,2

8 090

-2,7

1,5

  *dont professions paramédicales

176

5,4

3 480

-1,0

1,9

Services aux entreprises et services mixtes

359

3,0

4 290

-2,1

12,5

  *Professions juridiques, comptables

75

3,7

8 520

-6,0

3,1

  *Activités financières, assurances

27

2,1

5 400

-,6

10,6

  *Activités spécialisées, scientifiques, techn

216

3,3

5 080

-3,6

9,6

  *architecture, ingénierie

50

1,4

3 460

-2,1

10,4

  *Conseil de gestion

50

4,8

2 970

4,2

18,5

  *information, communication

37

3,0

2 820

7,5

15,4

  *services administratifs et soutien

42

1,4

2 440

4,8

16,1

  *Activités immobilières

36

3,6

2 190

-3,6

24,2

« Industrie »

75

-1,9

2 370

1,0

9,9

Commerce

381

-0,6

2 310

-1,4

11,1

  *pharmacie

25

1,2

7 590

-5,1

1,7

  *commerce de gros

61

0,3

2 590

-0,0

16,2

  *métiers de bouche (boulangerie, charcuterie…)

50

-0,1

2 190

-4,6

5,9

  *commerce et réparation auto

47

1,9

2 050

-3,5

10,4

  *commerce détail en magasin

150

-0,7

1 820

-0,7

12,5

  *commerce détail hors magasin

48

-5,2

930

4,2

11,4

Construction

267

0,2

2 270

1,0

6,0

Services aux particuliers (hors santé)

333

1,3

1 480

-2,2

11,5

  *HCR

154

1,9

1 630

-5,3

13,1

  *Enseignement

47

2,3

1 530

3,4

10,0

  *Arts, spectacles, activités récréatives

27

5,0

1 310

7,2

19,7

  *Coiffure, soins de beauté

68

0,1

1 250

-2,4

5,8

Transports

56

1,1

1 170

-3,0

7,3

  *Taxis y compris VTC

30

2,5

1 400

-2,8

3,7

Autoentrepreneurs économiquement actifs

588

20,8

450

-33

1,0

Ensemble non-salariés

2 540

 

2 520

   

Les revenus nuls ou déficitaires sont nettement plus fréquents dans les activités en difficulté du fait de la « crise » actuelle (immobilier) ou de marché « difficile » (arts/spectacles/activités récréatives) et plus que rares dans les professions « réglementées ».

 

Hors revenus nuls, un sur dix dispose d’un revenu inférieur à 450€ mensuels, un sur quatre déclare moins de 1 030€ et la moitié moins de 2 080€ par mois ; en haut de l’échelle des rémunérations, un indépendant classique sur quatre perçoit plus de 4 040€ par mois.

Plus d’un autoentrepreneur sur quatre a gagné moins de 80€ par mois, la moitié moins de 260€, et neuf sur dix moins de 1 200€.

Le revenu moyen des indépendants classiques a baissé de 1,8% en euros constants, après trois années consécutives de hausse ; celui des autoentrepreneurs a baissé de 3,3%.

 

Fin 2012, près d’un autoentrepreneur sur trois cumule cette activité avec un travail salarié, contre un indépendant classique sur dix. En 2012, le revenu d’activité global de ces pluriactifs (incluant le salaire) atteint 2 070€ mensuels dont à peine 15% (320€) proviennent de leur activité non salariée. Les autoentrepreneurs n’exerçant pas d’activité salariée ont perçu en moyenne 520€ par mois.

 

Pour les indépendants classiques, le revenu global d’activité des pluriactifs s’élève à 5 630€ mensuels, dont près de la moitié (2 580€) est issue de leur activité non salariée, affichant une  rémunération globale plus élevée que les mono actifs (3 160€), mais un revenu d’activité non salarié plus faible. L’exercice parallèle d’une activité salariée est très fréquent dans l’enseignement, la santé et les activités artistiques et récréatives.

 

La présence des femmes s’accroît progressivement (31% en 2007 à 34% en 2012), du fait de l’auto-entrepreneuriat et d’une présence accrue dans les professions réglementées (médecins, professionnels du droit, architectes), voire autres professions libérales.

Les femmes sont aussi moins bien rétribuées : elles gagnent en moyenne un quart de moins (2 580€ mensuels contre 3 360€ pour les hommes), bien qu’exerçant dans des secteurs souvent plus rémunérateurs ; cet écart s’explique par un temps de travail moins important, leur ancienneté, la taille plus petite de leur entreprise ; cet écart tend à se réduire (entre 2011 et 2012, le revenu des indépendants classiques baisse ainsi de 0,7% pour les femmes contre 2,1% pour les hommes).

 

Plus l’activité est ancienne, plus le revenu est élevé, surtout dans les services ; les indépendants nouvellement affiliés sont ceux qui perçoivent les plus faibles revenus, notamment dans le commerce ; ainsi, plus de 30% des non-salariés installés dans l’année (hors autoentrepreneurs) ont perçu un revenu nul contre 5% de ceux installés depuis plus de 20 ans.