L’accès des entreprises au crédit de trésorerie et au crédit d’investissement s’est amélioré au cours de l’année 2014, alors que la demande de crédit était peu dynamique.
Les besoins de financement des entreprises en médiation restent concentrés sur de faibles encours puisque 60% des dossiers ont des besoins inférieurs à 50 000€ et concernent majoritairement des lignes de crédit à court terme, provenant notamment d’entreprises appartenant aux secteurs très affectés par la conjoncture (BTP, l’hôtellerie-restauration et commerce de détail).
Les dossiers traités en 2014 sont globalement plus compliqués et plus longs à traiter, la situation des entreprises se trouvant dégradée par la durée de la crise (baisse du chiffre d’affaires, réduction continue des carnets de commandes, structures financières dégradées).
Depuis le démarrage de la Médiation du Crédit, 45 396 entreprises ont saisi le Médiateur du crédit, 80% des dossiers ont été acceptés, 31 679 dossiers instruits et clos pour 5,9Md€ de crédit (hors écrasement de dettes) débloqués ; 19 409 entreprises ont été confortées dans leur activité et
361 202 emplois préservés ou confortés
Le fléchissement du nombre des saisines concerne en premier lieu les entreprises de plus de 10 salariés (21% en 2013, 17% en 2014), en cohérence avec la baisse de leur défaillance.
La répartition par activité et par région est à peu près similaire à celle de l’ensemble des entreprises recensées par l’INSEE, ainsi qu’à celle des défaillances d’entreprises ; toutefois l’Ile-de-France y est sous-représentée.
Différents problèmes subsistent :
– La situation des TPE mérite une attention particulière (cf le rapport sur les TPE élaboré en 2014 par l’Observatoire du financement des entreprises).
– Les entreprises des secteurs de la distribution, du BTP, et du textile, connaissent des difficultés qui peuvent leur rendre plus compliqué l’accès au crédit.
– Si les banques sont friandes de bons projets d’investissements, la trésorerie et la transmission sont souvent plus difficiles à faire financer.
– L’accès aux fonds propres reste déterminant pour assurer le développement des entreprises les plus performantes et les plus innovantes.
– La cotation de certains emprunteurs peut être amenée à se dégrader, réduisant leur capacité à obtenir des financements (importance des garanties supplémentaires avec un niveau plus élevé que dans les autres grands pays de la zone euro).
Le rapport rappelle les travaux conduit n 2014 :
Le rapport sur la santé économique et financière des PME de janvier 2014 constatait :
– Une dégradation des performances économiques depuis le début des années 2000, accentuée à partir de 2008 et en 2012, un taux de marge au plus bas depuis le milieu des années 1980.
– Un niveau élevé de défaillances et les entreprises
– Un taux d’épargne des PME en net recul depuis 2000, plus marqué que pour leurs homologues européennes.
– la résilience des fonds propres des PME a permis de maintenir une situation financière solide- Mais une hétérogénéité croissante des situations fragiles
– Des investissements largement défensifs et peu orientés vers l’extension des capacités et l’introduction de nouveaux produits.
ü Le rapport sur le financement des TPE (juin 2014) constatait :
Une grande hétérogénéité des TPE :
– 60% des TPE sans salarié ; les 2/3 des créateurs d’entreprises ont pour objectif principal d’assurer leur propre emploi ; 1/3 disparaissent au bout de 3 ans et la moitié au bout de cinq ans
– des comportements très hétérogènes : une année donnée, seule une TPE sur deux investit, les investissements les plus importants (supérieurs à 100 000€) ne concernent que 2% des TPE
Cette hétérogénéité est une des clés essentielles d’analyse de l’accès de ces entreprises aux crédits de trésorerie ; dysfonctionnements dans le dialogue entre banques et TPE, structure financière souvent déséquilibrée (financement des besoins de trésorerie par des découverts, un fonds de roulement par de l’affacturage), placement dans des SCI des biens immobiliers professionnels
L’accès aux crédits d’investissement semble globalement bon et les taux des crédits aux TPE sont en France les plus bas d’Europe.
Enfin, le crédit aux TPE est un métier de masse pour les réseaux
ü Les propositions sur l’amélioration du financement des entreprises innovantes
Ont ainsi été analysés les questions relatives aux concours en fonds propres, les financements bancaires et l’intérêt d’une éventuelle médiation pour traiter les litiges avec Bpifrance en matière de financement de l’innovation.
ü Le rapport du groupe de travail du conseil national de l’industrie sur le financement des PME du secteur industriel (novembre 2014)
La dégradation importante du taux de marge de l’industrie depuis une dizaine d’années (de 33% en 2000 à 23% aujourd’hui d’après l’INSEE) entraîne à la fois une diminution de la capacité d’autofinancement des entreprises industrielles et une difficulté accrue à obtenir des financements externes.
Le financement du besoin en fonds de roulement sur la base d’une valorisation des stocks de l’entreprise et de prêts adossés à ces derniers est une pratique courante en Allemagne ou aux États-Unis, mais très peu répandue en France, notamment pour des questions juridiques ; le rapport préconise la levée de ces freins.
Pour le financement de l’immatériel et de l’innovation, il invite à doubler le volume des « prêts de développements » proposés par Bpifrance.
Pour le financement en fonds propres, l’épargne salariale, dont l’encours a été multiplié par cinq en quinze ans pour atteindre 100Md€ en 2013, pourrait être mobilisée davantage pour financer les PME industrielles non cotées.
Enfin, le rapport rappelle que le poids du crédit interentreprises reste très important dans l’industrie.