Un point sur les résultats du programme « entreprendre en banlieue » de PlaNet Finance, les coûts engendrés et le chiffrement de ces apports


« Entreprendre en Banlieue : pas de quartier pour l’exclusion », Accenture, à propos du réseau PlaNet Finance France, non daté

Pour mesurer la valeur sociale créée par le programme Entreprendre en Banlieue, les bénéficiaires ont été sollicitées par le biais de questionnaires administrés par téléphone ou par internet, ou suite à un entretien individuel. Les retours pris en compte dans l’étude sont déclaratifs.

Les coûts du programme ont été évalués sur la base des comptes consolidés de 2013 et du temps passé par activité par l’ensemble des collaborateurs du programme.

Le programme Entreprendre en Banlieue est né du constat qu’il existe un climat d’exclusion sociale et économique à l’égard des quartiers prioritaires de la ville, qui se manifeste par un taux de chômage des jeunes atteignant les 40% et une importante tension sociale, d’où la création de PlaNet Finance en 2006.

 

A fin 2013, les 14 implantations de PlaNet Finance ont sensibilisé 55 600 personnes et accompagné 8 000 porteurs de projet pour 1 750 entreprises créées, générant ainsi 2 050 emplois pérennes. 

Le cadre du programme entreprendre en banlieue a concerné 2 200 personnes ; 52% étaient bénéficiaires de minima sociaux avant la création ; après la création, ils ne sont plus que 39%.

La moitié des créateurs interrogés affirme qu’ils n’auraient certainement pas créé d’entreprise sans ce soutien ; l’accompagnement leur a été d’un grand secours, notamment pour les publics éloignés de l’emploi.

 

Le programme a permis à 47% de développer des compétences professionnelles, mais plus encore de gagner confiance en eux (73%) et d’améliorer l’image qu’ils ont d’eux (67%).

 

Au-delà des changements sociaux mesurés sur les porteurs, le programme a un impact significatif sur les collaborateurs de PlaNet Finance, conduisant à affiner leur savoir-faire tout en renforçant leur savoir-être ; l’accompagnement individuel leur demande d’être en écoute active, de trouver les mots justes pour motiver et soutenir les ambitions des porteurs de projets : 83% d’entre eux déclarent avoir appris à adapter leur discours à leur interlocuteur ; par ailleurs, au contact des autres collaborateurs, les compétences en gestion de projet et en gestion d’équipe sont développées : 64% y ont accru leur leadership, 61% ont développé leurs compétences d’animateur d’équipe ; 90% ont appris à construire un réseau professionnel au sein de l’écosystème de la création d’entreprise.

 

Un autre enseignement plus inattendu est révélé par l’étude : 39% des collaborateurs du programme s’engagent davantage dans la société civile au sein d’autres projets associatifs (9% en ce qui concerne la proportion moyenne de donateurs selon l’NSEE).

 

Les partenaires de PlaNet Finance considèrent que le programme a permis :

– La promotion d’une image positive du quartier (92%)

– La réinsertion de personnes éloignées de l’emploi (88%)

– la création de commerce de quartier (81%)

– La création de lien social (64%)

82% des partenaires travaillent avec PlaNet Finance pour toucher les personnes issues des quartiers prioritaires de la ville et 40% pour augmenter leur flux de bénéficiaires.

 

Le coût du programme a été de 1 735 K€ en 2013 dont 20% ont servi au fonctionnement de la tête de réseau. Par ailleurs les différentes actions conduites se répartissent en 531K€ (20%) destinés au financement de la structure (dont notamment comptabilité/finance, recrutement et formation des collaborateurs), 222K€ pour la communication et les relations partenaires (13%), 206K€ pour l’animation du réseau (12%), 472K€ dédiés à l’accompagnement ( 27%) et 273K€ à la sensibilisation (16%).

 

La valeur sociale créée par le programme est estimée par les auteurs de l’étude à 2 254K€ de valeur sociale créée par les changements sociaux mesurés, soit 2 249€ par créateur (formations dispensées lors de l’accompagnement) ; pour les 67 créateurs touchant des revenus via leur création d’entreprise, l’impact individuel du programme atteint 12 368€ correspondant aux coûts évités pour la collectivité dus à l’abandon des minima sociaux.