8 grands types de territoires (dont 3 à titre principal) se différencient quant à la qualité de la vie de leur population


« Une approche de la qualité de vie dans les territoires », Insee Première N° 1519, octobre 2014

La qualité de vie dans les territoires a été mesurée à travers une trentaine d’indicateurs, regroupant critères socio-économiques (revenus, emploi, logement…) et aménités du cadre de vie (accès aux équipements et aux services, environnement, liens sociaux…), sur 2 677 territoires de France métropolitaine.

 

De cette analyse, il ressort une France assez morcelée faisant apparaître des conditions socio-économiques très différenciées, de forts contrastes sociétaux, mais aussi des continuités géographiques, et permet d’identifier 8 grands types de territoires combinant les différents paramètres :

 

Des territoires très urbanisés plutôt favorisés mais avec des difficultés sociales et des emplois souvent éloignés (9 millions d’habitants soit 14% de la population totale) : ceux-ci sont localisés en Ile de France, sauf le sud-ouest de la région, et dans le genevois Français. Leurs caractéristiques : une forte densité de population, un accès aux équipements et services très rapide, une utilisation fréquente des transports en commun, des revenus et salaires moyens plutôt élevés, des disparités hommes/femmes réduites, avec toutefois un chômage de longue durée important, des conditions de logement peu confortables, une présence relativement faible de médecins généralistes au regard des besoins et un lien social distendu, voire malmené.

 

– Des territoires plutôt favorisés à l’accès aux équipements rapide mais avec des difficultés socio-économiques (15,8 millions d’habitants soit 25%) : ils regroupent la plupart des métropoles régionales comme Lyon, Lille, Marseille, Toulouse, Bordeaux, Nantes, et certains territoires de plus petite taille ainsi que des zones touristiques de montagne. Ils conjuguent une rapide accessibilité aux équipements et services, une forte densité de médecins généralistes, une bonne adéquation des emplois par rapport aux catégories sociales, tout en présentant également des situations sociales difficiles.

 

Des territoires denses et riches présentant d’importantes disparités hommes/femmes (1 million d’habitants soit 1,6%) : ils se situent principalement au sud-ouest de Paris et au nord-ouest de Lyon. Ils concentrent hauts revenus, forte population diplômée (70% ont au moins le bac), transports en communs développés, équipements et services accessibles, taux d’activité élevé mais avec des emplois souvent éloignés et une forte disparité hommes/femmes (écart de rémunération en moyenne de 33%).

 

– Des territoires plutôt aisés éloignés de l’emploi situés surtout dans le périurbain (5,3 millions d’habitants soit 8,4%) : situés en périphérie des grands pôles urbains, ces territoires présentent des caractéristiques favorables en terme d’emploi, de revenus, de logement et de liens sociaux, avec une vie citoyenne très développé, mais aussi un emploi fort éloigné du domicile, de fortes disparités hommes/femmes au niveau de l’emploi comme de la rémunération et enfin un temps d’accès important aux équipements culturels comme le cinéma.

 

– Des territoires plutôt denses en situation peu favorable (9 millions d’habitants soit 14%) : ces territoires sont concentrés dans le Nord et l’Est et recoupent souvent d’anciens pôles industriels ou miniers, ainsi que dans le Sud-Est, plus particulièrement dans le Languedoc-Roussillon. Ils cumulent plusieurs indicateurs défavorables tels que faible taux d’emploi (moins de 80% chez les 25-54 ans), faible insertion des jeunes, chômage de longue durée, revenus moyens parmi les plus faibles (17% de moins que la moyenne nationale), des temps d’accès aux équipements élevés, des logements moins confortables, un certain isolement des personnes âgées et une faible implication sociale et citoyenne.

 

– Des bourgs et petites villes en situation intermédiaire (7,8 millions d’habitants soit 12%) : ces territoires se rencontrent principalement dans le Bassin parisien et le quart Nord-est. Ils présentent des indicateurs peu favorables à la qualité de vie mais plus favorables en termes d’emploi.

 

– Des territoires autour de villes moyennes offrant des emplois et des conditions de vie plutôt favorables (12 millions d’habitants soit 19,1%) : ces territoires se situent  dans l’Ouest, le Sud-Ouest et à proximité de certains grands pôles de l’Est. Ils proposent un accès plutôt rapide aux équipements et services, des conditions de logement plutôt bonnes, un emploi proche du domicile, mais aussi une population diplômée peu importante, des salaires faibles et des transports en commun peu développés.

 

Globalement, cette étude fait apparaître une France coupée en 3 : des territoires plus ou moins favorisés regroupant près de 69% de la population, une zone dite intermédiaire regroupant plus de 12% de la population et enfin des territoires peu favorisés où vivent plus de 19% de la population, soit près de 12 millions.