2013, une situation difficile en termes de conjoncture, notamment pour les TPE


« PME : 58éme enquête de conjoncture » BPIFrance janvier 2014

 28 000 entreprises de 1 à moins de 250 salariés ont été interrogées par voie postale. L’analyse porte sur les 4571 premières réponses jugées complètes et fiables. L’échantillon est largement dispersé en termes de taille d’entreprise, de secteur d’activité et de localisation géographique, assurant une très bonne représentativité de la population de référence, constituée par les quelque 1,2 millions d’entreprises employant de 1 à 249 salariés et appartenant à tous les secteurs d’activité, excepté l’agriculture (champ ICS de l’Insee).

 

 

Le chiffre d’affaires des PME aura reculé de 0,9% en moyenne en 2013, après -0,3 % en 2012. 32 % des PME estiment que leur chiffre d’affaires aura augmenté en 2013 et 40% qu’il aura diminué. La baisse de l’activité s’est accélérée dans les secteurs liés à la consommation des ménages (tourisme -3,7%, commerce -2,5%, services aux particuliers -2% et construction -1,7%) tandis qu’elle a mieux résisté dans ceux situés en amont du système productif (services aux entreprises, transports, industrie, commerce de gros, entre -0,7 et +0,8%)

Les entreprises « fortement exportatrices » estiment à + 0,6% la hausse moyenne de leur CA en 2013 (+ 3,9% en 2012), contre une baisse de -1,3% pour les « non exportatrices ».

Les entreprises « innovantes » évaluent à + 1,3 % la progression de leur CA en 2012, après + 7,4 % en 2011 contre un recul de – 1,1 % pour les non innovantes (hausse de 3,2 % l’année 2011).

Les TPE sont en baisse de 2,8% après 2,2% en 2011, plus que dans les autres tailles :

 

< de 10 salariés

10-19

20-49

50-99

100-249

2012

-2,8

-0,2

+1,1

+0,3

+4,5

2011

-2,2

+0,7

+1,4

+2,2

+2,8

Fin 2013, 23% seulement des dirigeants anticipent une hausse de leur activité en 2014 tandis que 26% prévoient un recul ; les hausses se situent dans les entreprises en BtoB. Les entreprises qui innovent et qui exportent sont assez optimistes, tout particulièrement les entreprises de plus de 100 salariés qui anticipent un notable rebond. En revanche, les TPE craignent un nouveau recul de leur chiffre d’affaires en 2014.

 

Les PME ont comprimé leurs effectifs en 2013 et pourraient continuer à les réduire quelque peu en 2014, du fait des anticipations d’emplois très négatives dans les secteurs liés à la consommation des ménages ainsi que dans la construction ; en novembre 2013, 21% des PME déclarent une progression du nombre de leurs salariés par rapport à fin 2012 et 24% une diminution ; l’évolution des effectifs est très liée à celle de l’activité. L’emploi ne s’est maintenu, voire a légèrement progressé, que dans les branches où l’activité est le moins dégradée ; les effectifs ont progressé dans les entreprises de 20 à 249 salariés, alors que les moins de 20 salariés ont été contraintes de supprimer des postes. 30% des PME innovantes déclarent avoir accru leurs effectifs depuis fin 2012 alors que 23 % disent les avoir réduits ; les exportatrices les stabilisaient.

Fin 2013, 14% des entreprises envisagent d’accroître leurs effectifs, tandis que 15% prévoient de les diminuer.

 

En novembre 2013, 57% seulement des PME considèrent « normale ou aisée » la situation de leur trésorerie récente, une proportion très en deçà de la moyenne de long terme (68,5 %) ; cette situation est inversement proportionnelle à la taille salariale de l’entreprise. L’évolution attendue fait craindre un nouveau durcissement des trésoreries.

 

Conséquence de l’atonie de l’activité, la rentabilité obtenue en 2013 est attendue en sensible recul : 14 % des dirigeants de PME estiment que leurs résultats 2013 auront été bons et 36 % mauvais.

 

La réduction des investissements s’est accélérée en 2013, légèrement dans les secteurs amont mais assez fortement dans ceux dépendant de la consommation des ménages ; En novembre, 48% des dirigeants annoncent des investissements en 2013, contre 52 % en 2012 et 55% en 2011 ; 30 % des entreprises annoncent un recul des dépenses d’investissement et 21% une progression.

41% prévoient d’investir en 2014, contre 45% fin 2012. La proportion est en baisse sensible dans la totalité des secteurs d’activité.

 

À la question « Avez-vous rencontré des difficultés auprès des établissements financiers pour financer vos investissements au cours des 12 derniers mois ? » 12% répondent par l’affirmative, contre 11% en mai ainsi que fin 2012, indiquant une quasi-stabilité des difficultés pour accéder aux crédits à l’investissement ; ni la taille salariale, ni les performances à l’exportation, ni l’innovation n’ont d’influence significative sur les difficultés d’accès aux concours financiers à l’investissement.

À ces 12% d’entreprises disant avoir rencontré des difficultés, il était demandé de cocher les causes de celles-ci parmi la liste suivante (possibilité de réponses multiples) : 67% fragilité financière de l’entreprise (+ 4 points sur fin 2012), 37% secteur d’activité considéré comme trop risqué (+ 2 points), 15 % secteur d’activité méconnu des banques (- 4 points), 13% nature essentiellement immatérielle des projets (- 5 points).

 

La distribution relative des différents modes de financement des investissements est très voisine en de celle de l’année précédente : le poids de l’autofinancement diminue de 2 points (42%), le crédit bancaire à moyen terme occupe toujours la première place (34%), le crédit-bail mobilier (18%), les financements à long terme (6%).