La reprise d’entreprise en Haute-Savoie en 2012 affiche une régression de 14% entre 2008 et 2012 ; 40% des cessions interviennent suite au départ en retraite, alors que 10% des cédants reprennent ou créent à nouveau. La reprise par des salariés s’intensifie.


Le rapport annuel 2012 de l’Observatoire de la Création d’Entreprise en Haute-Savoie, octobre 2013

Cet observatoire est le seul à ma connaissance à produire une approche complète de la reprise, en intégrant notamment les achats de parts sociales et d’actions d’où sa prise en compte même si l’approche est circonscrite à un département.

 

En 2012, le nombre de créations a progressé de 62% mais il aurait probablement régressé de 18% sans « l’effet auto-entrepreneur ». En volume, les reprises d’entreprises représentent près de 20% des créations/ reprises, abstraction faite des auto-entreprises.

 

Dans le contexte économique actuel, on observe une logique de resserrement des phénomènes de reprise : le volume des transmissions familiales a progressé de 39% entre 2008 et 2012, (une forte évolution qui ne concerne toutefois que 16% des reprises environ ; dans le même temps, les reprises par un salarié étaient stables et les reprises (de fonds ou par achat de parts) par une personne extérieure à l’entreprise en recul de 20%.

 

Une reprise d’entreprise sur 2 est une reprise de fonds (à titre payant ou gratuit), 1 sur 3 une reprise de parts d’une société (à titre payant ou gratuit), 18% sont des reprises en location-gérance.

 

62% des entreprises reprises ont poursuivi leur activité avec un ou plusieurs salariés (7% pour les créations intégrant les auto-entrepreneurs).

Les secteurs hébergement-restauration et commerce concentrent à eux seuls près de 60% des reprises, progressant entre 2011 et 2012 de 21% contre 2% pour l’ensemble des activités ; l’industrie (dont les « commerces de bouche » de type boucherie, charcuterie, boulangerie, pâtisserie), regroupe 10% des reprises.

 

Le cédant, une décision plus tardive : ce sont majoritairement des hommes (70% d’hommes, 22% de femmes et 8% de couples) âgés en moyenne de plus de 53 ans (deux ans de plus qu’en 2008) ; 1/3 ont 60 ans et plus ; l’âge moyen du cédant est de 52 ans pour une reprise par achat de parts, et 56 ans pour une reprise de fonds.

40% des cessions ont pour origine le départ en retraite du dirigeant et lorsqu’il s’agit d’une transmission par achat de parts d’une société (51%) ; noter que dans 8% des cas, la cession est liée à l’état de santé du cédant (maladie, invalidité, décès).

Dans 10%, le dirigeant cède pour créer ou reprendre une autre entreprise et dans 3%, pour revenir au salariat.

Un tiers des cédants était à la tête de l’entreprise depuis au moins 20 ans au moment de la cession ; plus de la moitié des cédants étaient à l’origine de la création de l’entreprise ; pour les autres, il s’agissait déjà d’une reprise (16% dans le cadre familial, 3% à leur ancien employeur), alors que 28% n’avaient aucun lien préalable avec l’entreprise reprise.

40% des cédants accompagnent le repreneur durant une période plus ou moins longue allant de moins d’un mois à plus d’un an (contre 47% en 2008), cet accompagnement est plus fréquent dans le cas d’un achat de parts (46%) que dans celui d’une reprise de fonds (37%).

 

71% des repreneurs sont des hommes âgés en moyenne de 42 ans, avec un niveau de formation comparable à celui des créateurs (niveau baccalauréat ou plus pour 60%, 82% pour les reprises d’entreprises de plus de 5 salariés).

8 sur 10 ont déjà une expérience du métier ; 34% travaillaient déjà dans l’entreprise reprise (57% dans le cas d’un achat de parts) contre 27% en 2008 ; cette dernière tendance se vérifie surtout dans l’industrie et le commerce.

63% des repreneurs étaient auparavant salariés dans l’entreprise reprise ou dans une autre entreprise (part équivalente à celle des nouveaux dirigeants créateurs) ; 22% étaient déjà chefs d’entreprise ; seuls 6% des repreneurs étaient demandeurs d’emploi (contre 10% en 2008) dont 29% dans une situation de chômage volontaire pour monter leur projet de reprise.

 

Comme pour les créateurs, les deux motivations principales des repreneurs sont le besoin d’indépendance (39%) et l’envie d’entreprendre (26%) mais également la volonté de travailler dans un secteur qui leur tient à cœur (27%). 19% souhaitent investir et gagner de l’argent et 18% mettent en avant le désir de développer une entreprise qui existe déjà. Seuls 4% font le choix de la reprise en réponse à une situation de chômage.

16% des repreneurs effectifs ont hésité entre la création d’une entreprise nouvelle et la reprise d’une entreprise existante.