Echantillon d’entreprises créées entre le 1er janvier 2000 et le 31 décembre 2007, extrait de la base de données de la Banque de France (non représentatives de l’ensemble des entreprises, pour les plus petites) en prenant en compte les tailles d’entreprise : 37% n’ont pas de salarié, 37% de 1 à 5 salariés, 7% de 6 à 9 salariés et 2% plus de 20 salariés ; 24% sont dans l’année de création, 29% en 2éme année, 18% en 3éme année, 12% au-delà.
« Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les plus petites entreprises ne sont pas celles dont la probabilité de survie est la plus faible. Et ceci reste vrai quel que soit le secteur d’activité, l’année de création, l’existence de liens financiers ; la probabilité de survie à cinq ans est au moins de 74% pour les entreprises dont la taille est connue. » Pourtant, la probabilité de survie affichée habituellement est de l’ordre de 50% après cinq années d’existence ; cet écart significatif s’explique par la constitution du fichier d’étude.
Quatre entreprises sur cinq n’ont pas connu d’incident de paiement sur effets de commerce au cours de la période d’observation ; Parmi les entreprises ayant connu au moins un IPE, la part de celles dont le premier incident survient au cours des deux premières années d’existence est élevée pour tous les secteurs ; elle varie de 62% dans les transports à 72% dans la construction. Cette proportion est de l’ordre de 65% dans l’industrie manufacturière, de 70% dans le commerce (70% pour l’ensemble de l’échantillon).
Selon le secteur d’activité et la date de création, le nombre d’incidents de paiement par entreprise évolue différemment avec son âge : pour la construction et le commerce, il est maximal au cours de la deuxième année d’existence de l’entreprise.
Trois groupes de secteurs se distinguent par des taux de défaillance relativement semblables :
– dans le secteur de la construction, le taux de défaillance des entreprises est particulièrement élevé, notamment au bout de deux ans et demi d’existence (près de 30 pour 100 000) ;
– dans les transports, le commerce, les services aux particuliers, l’industrie agro-alimentaire et les services aux entreprises, le taux de défaillance est moins élevé ; dans l’industrie manufacturière, le taux de défaillance présente un mode plus marqué que dans ces cinq secteurs ;
– les secteurs de l’éducation, de la santé et de l’action sociale, ainsi que les activités immobilières et financières, sont caractérisés par des taux de défaillance beaucoup plus faibles
Quatre secteurs présentent les taux de défaillance les plus élevés, quelle que soit la taille de l’entreprise et sa date de création ; ce sont la construction, les transports, l’industrie manufacturière et le commerce. L’information sur l’effectif est pour plus de la moitié des entreprises recueillie au cours des deux premières années d’existence de l’entreprise (70 % sur les trois premières années) ; trois quarts des entreprises y ont au plus 5 salariés. Les entreprises les plus jeunes, celles créées en 2006 et 2007, ont été les plus fragilisées par la crise.
Le taux de défaillance est moins sensible au cycle économique dans le commerce que dans les trois autres secteurs.
Au total, le taux de défaillance évolue comme le nombre moyen d’incidents de paiement par entreprise, les deux phénomènes étant fortement corrélés.
Les incidents de paiement sur effets de commerce augmentent significativement le taux de défaillance ; dans la construction, ce taux est multiplié par 2,5 dès le premier incident de paiement, et par 6 au 10ème incident ; les premiers incidents affectent relativement plus le taux de défaillance, les suivants le font croître à un rythme plus faible. Dans certaines entreprises, le nombre cumulé d’incidents de paiement constatés peut être très élevé (15 et plus)
Quelle proportion de défaillances peut-on attribuer à la crise ?
La proportion de défaillances imputables à la crise varie fortement d’un secteur à l’autre. Toutes cohortes confondues, elle est de 27% dans le commerce de détail, 35% dans les transports, 43% dans l’industrie et 46% dans la construction
La mise en lumière de l’impact des incidents de paiement sur la probabilité de défaillance suggère que les délais de paiement jouent un rôle non-négligeable dans le processus de défaillance.