Auto-entrepreneurs : des points issus de l’enquête SINE jusqu’alors inabordés, notamment au regard des activités exercées


« Profils des auto-entrepreneurs et de leur entreprise », APCE, juillet 2013

 Source enquête SINE 2010 auprès d’un échantillon représentatif de 40 000 entreprises créées le premier semestre 2010 (échantillon qui représente 21 % des créations d’auto-entreprises). L’échantillon est stratifié à partir de deux critères : la région d’implantation du siège de l’entreprise et l’activité de l’entreprise.

La mise à disposition au grand public par l’INSEE d’un nombre limité de tableaux ne permettait pas cette exploration plus complète, qu’a conduit l’APCE et que semble-t-il aucun autre acteur de l’appui à la création n’a produite.

 

Rappelons que les créations d’auto-entreprises sont concentrées dans quatre ensembles d’activité, en majorité des services :

les services aux entreprises (31%) que sont les activités spécialisées scientifiques et techniques (17 %), les activités administratives et de soutien (8%), dont  les activités de conseil en gestion, et l’information/ communication (6%), dont le conseil informatique.

les services dits aux particuliers (27%) dont « en direction des personnes » (13%), notamment les activités de réparation de biens personnels et d’ordinateur, les activités de coiffure et d’esthétique,  l’enseignement et la santé (10%), et les arts, spectacles et activités récréatives et sportives (4%).

– le commerce (20%), plus particulièrement les activités exercées hors magasin telles que la vente sur éventaires et marchés, la vente à distance (dont la vente par internet), la vente à domicile…

la construction (15%)

 

La clientèle de ces auto-entreprises se compose très majoritairement de particuliers (60%) et de clientèle d’entreprises pour 35%.

Celle ci est liée au secteur d’activité : les secteurs majoritairement à destination des entreprises sont le fait des transports, des services aux entreprises (52 à 68% des créations du secteur), alors que ceux tournés majoritairement en direction du marché des particuliers concernent les activités immobilières, les activités financières, la construction, la santé, le commerce, les activités de services en direction des personnes et l’hébergement et restauration (70 à 86% de la clientèle de ces secteurs).

 

36% des auto-entrepreneurs déclarent avoir 1 ou 2 clients, 34% disent en avoir entre 3 et 10, 30% un grand nombre, une situation très liée à l’activité exercée :

-Ceux ayant une clientèle essentiellement composée d’entreprises comptent majoritairement 1 ou 2 clients (56%, dont 38% en comptent un seul) ; ce sont surtout des services aux entreprises et l’enseignement.

-En revanche, ceux ayant une clientèle essentiellement composée de particuliers ont souvent un grand nombre de clients (42%).

-Enfin, deux secteurs se distinguent par une forte présence d’une clientèle d’administrations (l’enseignement 21%, et les arts, spectacles et activités récréatives avec 16%).

3 % déclarent que leur ancien employeur est leur principal client.

 

Les auto-entrepreneurs pratiquent leur activité chez leurs clients (42%), ou à leur domicile personnel (41%) ; très peu la pratiquent dans un local dédié (8 %) ou en activité non sédentaire comme les commerçants ambulants, les forains… (9%).

-Certaines activités s’exercent très majoritairement chez le client ; c’est le cas de la construction, des services en direction des personnes, de l’enseignement ;

-en revanche, la pratique de l’activité au domicile du dirigeant prédomine dans les activités de services aux entreprises, les activités financières et d’assurance. L’exercice de l’activité dans un local dédié est plus fréquent, sans être majoritaire, dans les secteurs de la santé (36 %), de l’hébergement et restauration (25%) et de l’immobilier (21%).

-Les secteurs des transports, du commerce, de l’hébergement et restauration et des arts spectacles et activités récréatives sont plus fréquemment des activités non sédentaires (31 à 16 % des auto-entreprises contre 9 % pour l’ensemble des secteurs).

 

59% des auto-entrepreneurs ayant eu besoin de capitaux pour démarrer leur activité ont réuni moins de 2 000 € et seulement 11%, 8 000 € ou plus (dont 3% ont réuni 16 000 € ou plus).

Les besoins en capitaux varient de manière importante selon le secteur d’activité :  les secteurs  nécessitant souvent des matériels particuliers et/ou des stocks ont plus fréquemment réunis des capitaux (63 à 77%) tels l’hébergement/restauration, la construction, la santé, les services en direction des personnes (notamment coiffure) et l’industrie ;

en revanche, les activités s’organisant essentiellement autour du savoir du dirigeant sont moins utilisateurs de capitaux au démarrage (49 à 59 %) telles l’enseignement, l’information et communication, les activités scientifiques et techniques, les activités de services administratifs et de soutien et les activités d’arts, spectacles et récréatives.

 

Pour 85% des auto-entrepreneurs ayant eu besoin de capitaux pour démarrer leur activité, le financement s’est fait sur leurs seules ressources propres élargies à celles de leur famille ; 4 % seulement ont bénéficié d’un emprunt bancaire.

 

En moyenne 6 mois après la création, 40% des entreprises n’ont toujours pas réalisé de chiffre d’affaires ; noter que 43% d’entre elles démarreraient si une opportunité se présentait.

 

La moitié des auto-entrepreneurs (52%) dit avoir été assisté dans la mise en place du projet de création ; cette aide vient essentiellement de l’environnement immédiat : un proche (36%), le conjoint (14%), un autre membre de la famille (20%) ou l’entourage professionnel (9%) ; 21 % déclare une aide d’une structure dédiée à la création d’entreprise et 4 % celle d’un spécialiste de type juriste, expert comptable ; mais que sait-on de ce type d’aide : information simple, montage du projet ? Rien n’est connu par l’enquête.

 

Un auto-entrepreneur sur cinq affirme ne pas avoir rencontré de difficultés particulières lors de la création de son entreprise ; les principales difficultés citées sont l’établissement de contacts avec la clientèle (27%), la connaissance de la législation en vigueur (24 %), l’obtention de renseignements, conseils et formations (23%), la fixation du prix des produits et services (23%) ou encore le fait d’effectuer les démarches seul (23%).

 

Les auto-entrepreneurs qui ont abandonné leur activité l’expliquent par le manque de viabilité du projet (31 %) et le régime non approprié à leur situation (26 %).

 

Par ailleurs, 19 % des auto-entrepreneurs disent envisager d’opter pour un autre régime ou un autre statut pour leur entreprise ; en effet, 9 % souhaitent embaucher des salariés et 11 % passer d’une activité de complément à une activité à temps plein.

 

Pour la quasi-totalité des auto-entrepreneurs, ce régime présente des avantages : paiement des charges simplifié, facilité et rapidité de l’inscription, simplification de la gestion comptable ; il a aussi des inconvénients tels la non-déductibilité des investissements, de la TVA et des charges, et les seuils de chiffres d’affaires trop bas.