Les délocalisations ne concernent que 4% des entreprises de plus de 50 salariés (10% des plus de 5 000 salariés) alors que les externalisations en France concernent 7,3% de ces entreprises


« Chaînes d’activité mondiales : des délocalisations d’abord vers l’Union européenne » Insee Première N° 1 451, juin 2013

 En 2012, parmi les 28 000 sociétés marchandes non financières, employant au moins 50 salariés à la fin 2008, 4,2% ont procédé à des délocalisations entre 2009 et 2012 ; ces sociétés employaient près de 500 000 salariés en 2011 (6,5 % de l’emploi des 28 000 sociétés étudiées) ; 3,1% ont envisagé des délocalisations sans les effectuer ; parallèlement, 7,3% des sociétés ont externalisé une partie de leurs activités dans une autre société implantée en France.

 

L’industrie manufacturière et les services de l’information et de la communication sont  chacune 8,8% à délocaliser (représentant 13,6% et 19,2% de l’emploi) ; les activités spécialisées, scientifiques et techniques sont 5,5%, alors que les autres activités sont 1,5%  ; dans l’industrie ce sont surtout les fabricants d’équipements électriques (25%) et celle de produits informatiques, électroniques et optiques (22%) ; dans les services d’information et de communication, ce sont surtout les services liés aux activités informatiques qui ont délocalisé (11%).

 

La délocalisation est plus fréquente au regard de la taille de l’entreprise : 7,6% pour les sociétés de 250 salariés (dont 10% pour les plus de 5 000 salariés), 4,9% des sociétés de 100 à 250 salariés et 2,7% pour les 50-99 salariés ; les sociétés appartenant à un groupe sont 12,7% à délocaliser contre 4,3% pour les autres. Les exportatrices sont 7,7% contre 0,7% pour autres.

 

 Les activités délocalisées relèvent plutôt du cœur de métier (l’activité principale) dans l’industrie et des activités support (logistique, marketing, informatique, R&D…) dans les autres secteurs, mais davantage délocalisée en France.

 

55% (65% pour les activités support) l’ont fait vers l’Union européenne (38% vers UE15 et 22% pour les nouveaux états membres) ; l’Afrique, en raison de sa proximité avec la France et de l’usage du français dans certains pays, est également en bonne place avec 24%, puis la Chine (18 %) et l’Inde (18 %).

 

% sociétés ayant

délocalisé

Union Européenne

Afrique

Chine

Inde

USA,

Canada

UE

Dont UE 15

Dont nouveaux

membres

Au moins une activité

4,2

55

38

22

24

18

18

8

Activité cœur de métier

2,7

44

28

19

27

26

12

6

Activité support

2,1

65

48

24

16

9

26

9

                 

 94% des sociétés ayant délocalisé appartiennent à un groupe ; 73 % d’entre elles délocalisent au sein du groupe (le plus souvent dans une filiale déjà existante, ou une société du groupe non filiale), plutôt en ce qui concerne leur cœur de métier ; 35% ont choisi des partenaires extérieurs au groupe, plutôt pour des activités support.

 

La recherche de coûts plus bas, pas uniquement salariaux, est une motivation forte ; pour les sociétés appartenant à un groupe, la décision d’opérer des délocalisations provient souvent de stratégies élaborées par la tête de groupe, quelle que soit la zone de délocalisation.

 

Quant aux 3,1% de sociétés ayant envisagé une délocalisation sans le faire, dans huit cas sur dix, ce sont des sociétés exportatrices, mais incertaine sur la qualité des biens produits dans le cas de la délocalisation (Chine, Inde, Afrique) et du non respect de la propriété intellectuelle (Chine) ; elles s’inquiètent du besoin de proximité avec les clients actuels (Chine, Afrique), des barrières juridiques, administratives et la stabilité du pays (Afrique) ainsi que de l’interrogation des employés et des syndicats (UE15).