La pauvreté monétaire chez les non-salariés : alors qu’ils sont 11% de l’ensemble des actifs, ils représentent 25% des travailleurs pauvres


« La précarité chez les travailleurs non-salariés : quelles réalités ? », La lettre de l’observatoire Alptis N° 33 mai 2012

Deux indicateurs chiffrables rendent comptent de la pauvreté :

– La pauvreté monétaire : alors que le revenu médian des ménages de non-salariés est très nettement supérieur à celui de l’ensemble des ménages de la France métropolitaine, le taux de pauvreté monétaire des non-salariés âgés de 18 ans et plus, atteint 16,9%, contre 6,3% pour les salariés.

En 2010, source INSEE 2012

hors auto-entrepreneurs

Nbre de ménages

(en milliers)

Répartition des ménages

en %

Revenu disponible annuel

Médian (ménages) en€

Niveau annuel médian

(individus) en €

Travailleurs non-salariés

1 904

7,2

39 980

22 120

Dont Professions libérales

300

1,1

66 410

39 460

Dont autres non-salariés

1 604

6,0

36 220

19 450

Salariés

12 755

47,8

33 910

20 010

Retraités

9 294

34,8

23 960

18 850

Chômeurs

1 309

4,9

17 810

11 890

Inactifs

1 392

5,2

17 140

11 870

Ensemble

26 701

100

28 740

19 080

Toutefois, alors que les non-salariés ne constituent que 11,1% de l’ensemble des actifs occupés, ils représentent 24,9% des travailleurs pauvres.

 

La pauvreté monétaire varie considérablement selon les secteurs d’activité :

Non salariés non agricoles 2009

Revenus d’activité en €

% de revenus nuls

Ecart*

 

Moyenne

Médiane

Services

40 130

21 690

9,9

6,4

Dont professions juridiques

90 580

54 060

3,1

4,0

Dont professions libérales de santé

65 290

49 210

1,9

3,0

Dont arts, spectacles, activités récréatives

14 530

4 860

19,5

20,8

Construction

28 270

21 170

7,1

3,1

Industrie

26 110

16 640

10,9

6,3

Commerce

26 310

14 860

12,4

8,3

Ensemble hors auto-entrepreneurs

34 190

18 960

11,2

6,1

Source : Pignier&Domens (2012) *Proportion entre les 25% les mieux payés et les 25% les moins bien payés : pour l’ensemble, elle est de 6,1 et pour les salariés de 2,6

 

-Le second axe concerne la pauvreté en conditions de vie, c’est-à-dire le cumul de privations et de difficultés rendant inaccessible un niveau de bien-être matériel standard ; les ménages de non-salariés non-agricoles sont assez peu impactés par cette fragilité (4,9%).

En 2009, 12,2% des ménages sont pauvres en conditions de vie et doivent faire face à 10,6 privations ou difficultés en moyenne. Les ménages dont la personne de référence est au chômage constituent la population présentant le plus fort taux de pauvreté en conditions de vie (48,3%), contre 10,2% lorsque la personne est active et 8,8% pour un ménage retraité.

 

Un dernier axe est relatif au sous-emploi et à l’exercice d’une activité à temps partiel ; les emplois non-salariés partagent très peu de caractéristiques communes avec les emplois précaires, rendant la comparaison difficile.