A la fin de l’année 2011, 131 000 non-salariés œuvrent dans la création artistique et sa diffusion, dans l’audiovisuel et le multimédia, l’architecture, l’enseignement artistique amateur ou encore les agences de publicité ; plus d’un quart des actifs en emploi sont indépendants (trois fois plus que dans l’ensemble de la population active occupée)


« Emplois et revenus des indépendants, chapitre les non-salariés dans les activités culturelles édition 2015 », INSEE non daté

Les conditions d’emploi dans ces secteurs sont singulières : l’emploi indépendant y a de longue date un poids très fort, à l’instar du salariat sous contrat court ou à temps partiel, et tend à s’étendre depuis le début des années 1990 ; en 2011, il représente 27% de l’emploi total dans ces secteurs

(131 000 personnes dont 31 000 en complément d’une activité salariée)

Près des trois quarts d’entre eux travaillent dans les arts visuels, l’architecture et les secteurs du livre et de la presse. Certains secteurs adoptent massivement ce statut, tels que les arts visuels (notamment la création relevant des arts plastiques) ; d’autres secteurs au contraire reposent sur le salariat de façon exclusive (à l’instar des activités de gestion du patrimoine) ou nettement dominante (comme l’audiovisuel/multimédia).

Certaines personnes travaillent de manière indépendante, et sont absentes de la base Non-salariés : artistes auteurs cotisant à l’Agessa (écrivains, photographes, compositeurs, etc.), artistes auteurs cotisent à la Maison des artistes (peintres, sculpteurs, graphistes, etc.).

 

Le régime des autoentrepreneurs rassemble fin 2011 36% des non-salariés de la culture (20% pour l’ensemble des non-salariés, tous secteurs confondus) ; dans le même temps, entre fin 2008 et fin 2011, le nombre de non-salariés « classiques » baissait, à un rythme ralenti d’année en année (-8% en 2009, -3% en 2010 et -2% en 2011) ; la proportion d’autoentrepreneurs par changement de statut (4%) est moitié moindre que dans l’ensemble des secteurs d’activité.  Pour 44% d’entre eux, l’auto entreprenariat est exercé en tant que complément à une activité salariée.

 

La proportion de femmes parmi les non-salariés est de 33%, dans l’entrepreneuriat classique mais de 47%  dans l’auto entrepreneuriat ; l’enseignement artistique amateur et le domaine du livre et de la presse (avec en particulier les activités de traduction) sont les secteurs les plus féminisés, auxquels s’ajoute l’architecture pour les salariés.

 

35% des non-salariés ont moins de 40 ans, contre 51% des salariés ; 14% ont 60 ans ou plus, contre seulement 6% des salariés. 57% des autoentrepreneurs y ont moins de 40 ans, contre 47% tous secteurs confondus.

Si les plus jeunes comme les plus âgés sont surreprésentés dans les secteurs culturels, la répartition par âge diffère fortement selon que l’on considère les non-salariés « classiques » ou les autoentrepreneurs. Parmi les non-salariés « classiques » des secteurs culturels, 17% ont 60 ans ou plus, contre 12% tous secteurs confondus ; les seniors sont particulièrement présents parmi les professionnels des arts visuels, les architectes et dans l’enseignement artistique amateur.

 

L’Île-de-France est surreprésentée dans les activités culturelles, que celles-ci soient exercées en tant que non-salarié (30% d’entre eux travaillent en région parisienne, contre 18% tous secteurs confondus) ou comme salarié (49% contre 24%) ; ce poids est encore plus fort dans les activités audiovisuelles et multimédia, avec un non-salarié sur deux et deux salariés sur trois installés en Île-de-France

 

Pour les indépendants « classiques », le revenu d’activité moyen dans les activités culturelles s’établit à 2 360€ par mois  (3 100€ toutes activités) ; l’architecture reste l’activité la plus rémunératrice (3740€), un revenu comparable à celui des autres activités d’expertise exercées de façon indépendante (experts travaillant en cabinet comptable, d’ingénierie, d’études de marché, consultant en informatique, etc.) ; les arts visuels et l’enseignement artistique amateur sont les secteurs les moins rémunérateurs (1 310 et 1 020€ par mois) ; cette grande variabilité des revenus moyens d’un secteur d’activité culturelle à l’autre s’accompagne d’une dispersion tout aussi forte au sein même de ces secteurs.

Les femmes tirent de leur activité non salariée des revenus très inférieurs à ceux de leurs homologues masculins, plus encore dans les secteurs culturels (1 110€ par mois contre 2 040€), contre tous secteurs confondus (2 070 € contre 2 860€).

 

Le cumul de statuts concerne ainsi 13% des indépendants « classiques », particulièrement ceux qui œuvrent dans l’enseignement artistique amateur (27%), le spectacle vivant (21%), l’audiovisuel/multimédia (18%) et les arts visuels (16%).

Comme dans l’ensemble des secteurs d’activité, la pluriactivité des autoentrepreneurs est trois fois plus fréquente que celle des indépendants « classiques » (42%,  mais 53% dans l’enseignement artistique amateur, 51% dans le spectacle vivant.

Les pluriactifs exercent en général un emploi salarié dans un secteur non culturel ; ils travaillent d’abord dans l’administration publique ou l’enseignement (en tant que professeurs des écoles principalement), mais aussi dans des associations culturelles et de loisirs, le commerce, les services ; les professions qu’ils exercent sont, elles aussi, étrangères au monde de la culture.